Pourquoi mon enfant n’obéit-il pas ?
Pourquoi mon enfant n’accepte-t-il pas d’enfiler son blouson, de sortir du bain ou bien encore refuse-t-il de manger ? Rares sont ceux et celles parmi nous qui n’ont pas déjà eu l’impression que seuls leurs enfants résistent alors que tous les autres se montrent coopératifs et nous sommes encore plus nombreux à perdre patience et à nous sentir totalement démunis face à ces scènes de la vie quotidienne.
Voir la réalité en face…
En fait, la vérité c’est que les enfants qui répondent immédiatement et systématiquement aux exigences de leurs parents n’existent pas !
D’une part, il faut sans cesse adapter notre discours en fonction de l’âge de notre progéniture. L’enfant, très souvent, ne comprend ni notre demande et encore moins l’intérêt de celle-ci.
Les neurosciences démontrent que les jeunes enfants ne saisissent pas la subtilité des négations : ainsi, lorsque nous disons « ne monte pas sur le canapé », il comprend « monte canapé ».
Essayez de supprimer les négations de votre vocabulaire et déjà vous pourrez constater de profondes différences !
Lors de la phase d’opposition qui commence vers 18 mois, notre enfant souhaite seulement s’affirmer. Il ne s’agit pas pour lui de vous gâcher la journée, il essaye juste d’exister à part entière. À cette période, aidez-le !
Il est vrai que nous avons la fâcheuse habitude de donner des injonctions sans nous rendre nécessairement compte de la violence de nos propos.
Range ta chambre !
Viens manger !
Arrête de crier !
Fais tes devoirs !
Débarrasse la table !
N’écris pas sur les murs !…
À votre avis, que ressent votre enfant face à cette succession d’ordres ? Et si à la place vous lui posiez des questions ? Cela pourrait donner ceci :
Tu auras fini ton jeu dans combien de temps, car nous allons passer à table ? Je te laisse 5mn, c’est suffisant ?
Lorsque tu cries cela me fait mal aux oreilles, peux-tu parler moins fort ou t’isoler dans ta chambre pour faire du bruit ?
Veux-tu jouer avant de faire tes devoirs ou après ?
Tu préfères mettre ta chemise bleue ou ton tee-shirt vert ?
Tu prends ta douche avant ou après t’être brossé les dents ?
Reconnaissez que c’est quand même mieux que :
Habille-toi ! Viens faire tes devoirs ! On mange, viens tout de suite ! Fais ta douche ! Range ta chambre ! Sans compter les « tiens-toi droit ! Arrête de gigoter ! Dépêche-toi ! N’écris pas sur la table ! Va te coucher !…
En faisant cela, nous courons le risque d’un refus c’est indéniable. Après tout, notre enfant peut très bien nous dire « non ». Certes, mais il ne sera plus du tout dans un rapport de force. Dans ce cas-là, cherchez à savoir pourquoi il dit « non ». Plus vous serez à l’écoute de ses besoins, plus il se sentira entendu et en sécurité et plus il aura envie de satisfaire à vos demandes. Essayez !
Qu’est-ce qui se passe dans la tête de nos petits ?
Contrairement à ce que l’on entend couramment, nos enfants ne font pas de « caprices » et n’ont rien de naturellement méchants, ils cherchent juste à combler des besoins naturels (découverte, jeu, curiosité, attention de ses parents, sommeil, opposition, écoute, décharge …)
Pourquoi mon enfant s’est-il bien tenu toute la journée en classe ou à la crèche et se comporte-t-il soudainement comme un petit monstre dès que je le récupère ?
Avouez que ça peut décontenancer !
En fait, tous les parents rencontrent cette crise de fin de journée, mais ne savent pas forcément que cela est courant et tout à fait normal. La psychologue Isabelle Filliozat appelle ce phénomène le « syndrome du biscuit cassé ».
De manière identique, le refus d’aller se coucher peut cacher un autre problème difficile à exprimer et à identifier pour votre enfant ? Une appréhension d’aller à l’école, un besoin de lumière pour s’endormir, une inquiétude par rapport à l’ambiance de la maison … ?
Dans ces cas-là, nous avons souvent pour réflexe de proposer un compromis :
« C’est d’accord pour une partie de foot, mais après avoir rangé ta chambre ». Imaginez que vous disiez à votre mari « J’aimerai que tu m’emmènes dîner vendredi soir » et qu’il vous réponde : « C’est d’accord, je t’emmènerais si tu as fini le repassage et que tu te comportes bien mercredi soir pendant que je regarde mon match de foot ». Vous souriez, pourtant comment réagiriez-vous à cela ? Ce n’est pas parce que votre enfant est un enfant qu’il ne ressent pas les mêmes frustrations, peines, et confusions que vous. Mettez-vous à sa place, soyez en empathie, écoutez-le, reconnaissez sa frustration sans pour autant y répondre et vous verrez que vos enfants seront davantage enclins à la coopération.
Parce que, réfléchissons quelques instants à la notion d’obéissance. Êtes-vous certains de vouloir que vos enfants vous obéissent ? Ne pensez-vous pas qu’il serait plus juste de dire que vous voulez qu’ils coopèrent ?
L’obéissance ne s’obtient que par la soumission. Voulez-vous des enfants soumis ? À vouloir des enfants obéissants, nous obtenons des adultes soumis à des ordres, des supérieures, des partenaires, des idéologies…
En fait, ce que nous voulons tous c’est obtenir la coopération, le respect et l’écoute de nos enfants or, pour y parvenir, le chantage, les cris, les sanctions, les menaces sont inutiles et même contreproductives, car elles nous installent dans un rapport de force avec notre enfant.
Si nous agissons ainsi ce n’est certainement pas de notre faute, nous faisons tous de notre mieux avec ce qui nous a été transmis or, la parentalité positive est un concept qui n’existait pas du temps de nos parents. Ce n’est donc la faute de personne. En revanche, nous avons aujourd’hui l’opportunité de pouvoir mettre en application des principes d’éducation différents. Cela ne se fera pas en claquant des doigts, mais avec de la détermination, de la patience et de la bienveillance, tout devient alors possible.
Nous faisons tous de notre mieux et c’est déjà beaucoup. Le simple fait de se remettre en question et de vouloir apporter des ressources différentes à nos enfants est déjà énorme. Faites-leur et faites-vous confiance.
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