Téléphone portable, à quel âge et quels dangers ?

Vous vous demandez peut-être s’il y a un âge à partir duquel on peut offrir à son enfant un téléphone portable ?

Et même si vous avez déjà passé ce cap avec votre enfant, vous vous questionnez sur l’usage des téléphones.

Alors, à quel âge lui offrir son premier téléphone ?

Certains parents offrent un téléphone juste pour pouvoir être eux-mêmes rassurés, d’autres cèdent à la pression de leur enfant, il y en a qui trouvent que c’est bien pratique quand on est divorcé de ne pas passer par son ex., et parfois, on veut juste leur faire plaisir…

Plusieurs motivations mais une seule question : à quel âge ?

En fait, aucun parent ne peut répondre à cette question d’autant que la génération qui a aujourd’hui des enfants n’a eu un portable entre les mains qu’après 18 ans (pour 72% des 35/44 ans (sondage YouGov pour Le HuffPost).

En fait, si les jeunes veulent un téléphone c’est aussi par imitation. Comme ils ont eu jadis une petite cuisinière, un faux aspirateur, un établi, un petit piano…

Ils veulent nous imiter et c’est aussi un outil pour tisser des relations, celles-ci étant de nos jours, extrêmement virtuelles.

Et pour les jeunes enfants ?

Les neurosciences sont formelles sur un point : pas d’écran avant l’âge de 3 ans. Et pourtant, on voit régulièrement des parents donner leur téléphone à des tous petits. Il faut dire que c’est bien pratique pour faire patienter son petit. Pourtant, il y a eu une vie sans téléphone et les parents ne manquaient pas d’inventivité pour gérer ces situations. Des crayons de couleurs et des feuilles dans son sac à main, un petit joujou ou tout autre chose. N’oubliez pas qu’il est important que les enfants apprennent à patienter. 

De nos jours, les parents veulent répondre à tous les besoins de leurs enfants, oubliant que les frustrations ne sont pas mauvaises. Elles permettent à l’enfant de trouver ses propres solutions et à développer ses ressources.

Dans cette vidéo, je traite ce sujet et je vous donne mon avis pour fixer l’âge auquel donner un téléphone à son enfant. Ici, je vais surtout m’attacher à vous expliquer les véritables dangers d’un téléphone.

Le véritable danger des téléphones portables

En effet, ce n’est pas tellement le téléphone qui est dangereux mais l’usage que l’on en fait et le temps que l’on y passe.

Les parents ne sont pas toujours conscients des dangers qui guettent leurs enfants sur Internet et les réseaux sociaux.

Il faut savoir que vos enfants sont traqués par des pédocriminels. Il ne s’agit pas d’en faire une psychose mais pas non plus de mettre un couvercle sur cette réalité.

A partir du moment où votre enfant a un profil public sur un réseau, il devient une cible. C’est la raison pour laquelle j’ai interdit à mes enfants cette pratique. Leurs profils sont privés, seuls les amis qu’elles connaissent peuvent les trouver et être abonné ou ami.

Internet c’est aussi des contenus à caractère pornographique. On estime aujourd’hui que plus de la moitié des enfants de 9 ans ont vu une image choquante. Ces images ne sont pas inoffensives et peuvent dans certains cas, crées des troubles.

On sait également que dès l’âge de 14 ans, les jeunes ont une vision des relations sexuelles et amoureuse déformée qui peut avoir des conséquences dramatiques dans leur jeune vie d’adulte.

Enfin, les photos (nude) postées ont déjà conduit au suicide nombre de jeunes ados qui ne se sont pas rendu compte des implications de leurs actes.

Mon expérience personnelle

Cette réalité, j’y ai moi-même été confrontée il y a presque 20 ans. Nous sommes en 2002/2003, ma fille aînée a 9/10 ans et elle communique avec ses copines sur MSN Messenger depuis l’ordinateur de la maison.

En tant que maman, je ne me méfie pas du tout de ce nouveau mode de communication. Tous les jours, pendant 30 minutes, je la laisse envoyer des messages à ses copines.

Jusqu’au jour où elle m’annonce durant le dîner : « Tu sais, mon ami sur Messenger, je croyais que c’était un enfant mais il m’a dit qu’il avait 38 ans ».

i vous aviez vu ma tête !

Mon sang n’a fait qu’un tour, mais, ne voulant pas l’effrayer, je lui ai posé des questions. Mon seul objectif était de savoir ce qu’elle avait donné comme informations personnelles. Heureusement, rien. Elle a parlé au bon moment.

J’ai alors demandé à voir leurs échanges et j’ai été choquée. Imaginez-vous ce que j’ai pu ressentir. Mon bébé, ma jolie petite poupée naïve et candide sous l’emprise d’un pédophile.

Au début leurs échanges étaient sans intérêts. Il lui parlait comme s’il avait son âge. Il cherchait à savoir si elle avait des conflits avec ses parents et pour ça, il lui racontait les siens. Mes parents sont nuls, je les déteste, ils me punissent tout le temps. Il me gronde pour mes notes… Les profs en prenait pour leur grade aussi…

Heureusement, ma fille n’avait pas de problème avec moi, enfin pas au point de se confier. Et ainsi, en quelques jours, il est devenu son ami. 

Puis, la sentant en confiance, il lui a fait l’aveu de son âge et si je n’étais pas intervenue, je n’ose pas imaginer ce qu’il aurait pu se passer. 

J’ai ensuite expliqué à ma fille qu’aucun monsieur normalement constitué ne s’intéresserait à une petite fille de son âge sans avoir des arrières pensés. Je lui ai dit que ces personnes-là étaient mal intentionnées et que je ne voulais plus jamais qu’elle parle à un inconnu qu’il soit réel ou virtuel.

C’était il y a 20 ans environ, que croyez-vous qu’il se passe en 2022 ? Les réseaux sont encore plus grands. De nouveaux modes de viols se font à distance en incitant les enfants à se filmer et à envoyer des photos… Et tout le monde peut être touché. Un ado est fragile et émotionnellement vulnérable.

Si je vous dis tout ça, ce n’est certainement pas pour vous effrayer ou pour créer des angoisses mais pour vous alerter sur les dangers des téléphones et avec eux des réseaux sociaux. 

Offrir un téléphone à son enfant ce n’est ni bien ni mal mais ne pas lui expliquer ce qu’il risque, ne pas l’alerter sur les dangers, ne pas surveiller l’usage qu’il en fait, ne pas l’informer sur les conséquences, ne pas limiter son usage, ne pas l’avertir sans l’inquiéter sur le fait de poster des photos…l’expose davantage à des risques.

Nos enfants n’ont qu’un son de cloche, celui de leur entourage et de ce qu’ils voient sur les réseaux, nous avons le devoir en tant que parent de les protéger et pour cela de rétablir la vérité sur ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas.