Pourquoi c’est si difficile de changer ?

C’est une chose tellement compliquée quand on y pense. Il faut parfois des années pour voir des changements surtout si l’on ne se fait pas accompagner. Tout seul c’est possible, mais c’est long et lorsque les résultats tardent à venir, il arrive que l’on se décourage. 

Ce que je constate au début de mes coachings, c’est que la plupart des gens veulent que les choses changent, mais pas eux !

Ils se disent que leur vie sera plus simple ou plus heureuse si le gouvernement, leur partenaire, leurs enfants, la météo, leur boulot, leur patron, leur voisin, la boulangère… changeaient.

Ce faisant, ils se rendent dépendants du bon vouloir des autres, des circonstances et des événements et de ce fait ils restent victimes et subissent les choses.

Les options

Or, nous ne pouvons agir qu’à partir de ce qui dépend de nous. Changer les autres est un leurre, voyez encore une fois, comme il est difficile de changer quand on est consentant et motivé alors imaginez vouloir que vos parents, votre partenaire, vos enfants changent sans qu’ils n’en aient le désir de le faire. Autant attendre en maillot de bain au pôle Nord que l’eau grimpe à 30°.

C’est pourquoi la première chose à comprendre lorsque nous voulons voir des changements dans notre vie c’est d’observer quelles sont nos options, celles que nous pouvons mettre en place en toute indépendance.

Je vous entends penser d’ici (car ce sont les questions que me posent les gens que j’accompagne).  

Noémie, c’est mon mari qui refuse toute communication, pas moi. Je n’ai rien à changer, c’est lui qui doit faire des efforts.

Noémie, c’est ma femme qui n’est jamais contente. Comment veux-tu que je change ça ?

Noémie, si mes enfants étaient moins insolents et ingrats, je ne me mettrais plus du tout en colère.

Noémie, si j’avais un métier qui me comble, je serais bien plus heureuse.

Noémie, j’ai un boss qui me fait vivre un harcèlement moral insupportable, j’ai tout essayé, c’est la même chose. Si j’avais un autre patron, je ne serais plus du tout stressé.

Êtes-vous sûre à 100% que ce serait le cas ? 

La réponse est que je ne suis pas Madame Irma et vous non plus et que l’objectif n’est pas de prédire l’avenir, mais de comprendre qu’attendre que les changements viennent des autres nous rend dépendants et dans l’incertitude. 

Bien entendu, si votre patron est un pervers ou un manipulateur, ce serait mieux s’il s’en allait. Mais pourquoi ne partez-vous pas ?

Avoir le choix

La raison que l’on me donne est souvent la suivante : 

Je n’ai pas le choix !

En fait, ce qu’il faudrait dire c’est que l’on a fait un choix en fonction des conséquences de celui-ci et que, le choix que l’on a fait est préférable à un autre choix moins confortable.

Je m’explique.

Si l’on reprend mon exemple, lorsqu’une personne subit l’attitude d’un pervers. Elle a plusieurs options :

  • Démissionner
  • Chercher un autre emploi
  • Demander une rupture conventionnelle
  • Changer de service
  • En parler à la direction
  • Porter plainte…

Il y a certainement d’autres options, mais là n’est pas la question. 

Face à toutes les situations, nous n’avons jamais que 3 options :

  1. Fuir, partir, quitter cette situation inconfortable.
  2. Accepter cette situation (et c’est là que je vais vous aider, je l’espère, à y voir plus clair).
  3. Trouver un compromis, adoucir un peu la contrainte. (Vous en avez assez de faire autant de trajet pour aller travailler. Si vous ne voulez pas quitter cet emploi bien que cette situation soit inacceptable, vous pouvez peut-être envisager de déménager). Il faut juste retenir que l’on n’a pas toujours les moyens de trouver un compromis. Cela va dépendre de ce que vous voulez voir changer.

Ceci étant dit, on observe qu’il y a bien plusieurs choix ou au moins 2. Ce qui fait que lorsque l’on affirme que l’on n’a pas le choix, ce que l’on devrait dire c’est que l’on a une préférence pour l’un des deux. 

Et peut-être pensez-vous en ce moment que je me trompe car dans l’exemple, la personne n’a vraiment pas le choix car le premier est trop risqué. Vous me direz qu’elle a un crédit, des enfants à nourrir, plus de 50 ans, que son secteur professionnel est saturé…

Ce à quoi je vous répondrai que vous avez raison. Le choix numéro 2 est très inconfortable et peut-être très risqué, dangereux… Mais ne croyez-vous pas que c’est aussi très inconfortable, risqué et dangereux pour sa santé psychique de subir du harcèlement tous les jours ?

Et êtes-vous certain que le choix 1 est plus risqué que le choix 2. Qui peut le dire ? Comment est-il possible de l’affirmer ?

Le jour où j’ai quitté mon emploi de DRH, mon salaire à 6 chiffres, le prestige d’un titre, des responsabilités… Autour de moi, je suis passée pour une folle. Pourtant, l’histoire m’a prouvé que finalement c’était la meilleure décision que j’ai prise et tout s’est passé à merveille.

Il y a toujours 2 façons de voir les situations. L’une comme si tout allait mal se passer et l’autre comme une opportunité.

C’est parce que l’on a peur des conséquences que l’on ne change pas ce que pourtant nous pourrions changer.

Finalement, il est plus inconfortable de se confronter à sa peur d’échouer qu’à celle de vivre tous les jours une situation qui ne nous convient pas. 

Je vais donc vous donner un autre exemple.

Disons qu’il ne s’agit plus de vous, mais de votre enfant. Il a grandi, il fait ses premières expériences professionnelles et il vous raconte la perversion de son boss.

Que lui conseillez-vous ?

De se taire parce qu’il va perdre son salaire et qu’il vaut mieux ne rien dire.

Je vais aller encore plus loin (vous me pardonnerez j’en suis certaine, mais en prenant des exemples extrêmes vous pouvez voir que vos positions changent).

Si vous appreniez que votre fille (si vos enfants ont 4 ans, ça va être difficile, mais essayez quand même de jouer le jeu), qui est seule avec 2 enfants, qui a 50 ans, qui travaille dans un secteur très touché par la crise… vous avouait que son patron la menace de la virer car elle n’accepte pas ses avances.

Lui diriez-vous que c’est trop risqué et qu’il vaut mieux se soumettre et fermer les yeux.

Pour ceux qui ont eu du mal à se projeter car ils n’ont pas d’enfants ou qu’ils n’arrivent pas à se projeter dans 40 ans, j’ai un autre exemple pour vous. 

Si votre meilleure amie (ou meilleur ami), celle que vous aimez de tout votre cœur vous avouait que son partenaire la maltraite. Elle ne travaille pas, elle n’a pas de famille, elle a 3 enfants en bas âge…

Lui conseillerez-vous de ne pas le quitter et de rester sous son joug ?

Vous voyez que ce n’est pas aussi simple et qu’en fait, selon la situation les positions changent.

En fait, nous choisissons toujours ce qui est le moins effrayant pour nous.

J’avais une amie qui avait peur de la solitude et qui restait avec son compagnon malgré les maltraitances qu’il lui faisait vivre.  J’avais peur pour elle. Peur de ce coup de trop qui lui aurait été fatal. De son côté, elle avait peur de souffrir parce qu’elle l’aimait et peur de se retrouver toute seule. Sa peur de la solitude était plus forte que sa peur de la violence. C’est pour cette raison qu’elle ne le quittait pas et pas parce qu’elle n’avait pas le choix.

Si votre vie professionnelle ne vous convient plus et que vous restez malgré tout, c’est parce qu’une peur domine. Celle d’échouer, de ne pas y arriver, du regard des autres, de la réussite (oui, on a peur d’y arriver autant que de ne pas être à la hauteur), de regretter…

Et la question n’est pas de savoir s’il est mieux ou moins bien de faire un choix plutôt qu’un autre. La question est juste d’être honnête vis-à-vis de soi-même et de comprendre que l’on a fait un choix car le choix nous l’avons toujours.

Maintenant que c’est dit, vous vous demandez sans doute pourquoi est-ce si important ?

Tout simplement parce que dans un cas on se sent victime de sa vie, impuissant. Dans l’autre cas, quelle que soit la décision qui est prise, on reprend le pouvoir. On est conscient d’avoir fait un choix préférable et on l’accepte non plus comme une fatalité, un coup du sort, de la malchance, son karma… mais comme une décision que l’on a prise. 

Il ne s’agit par conséquent ni de se juger, ni de s’en vouloir, mais juste de reconnaître ce qui est. De reconnaître que j’ai le choix et celui que je fais est le plus confortable pour moi en ce moment.

Le célèbre marchand italien Marco Polo a dit :
« Vous ne pouvez pas changer votre futur, mais vous pouvez changer vos habitudes et celles-ci changeront votre futur ».

Je suis tellement d’accord avec cette phrase. Ce n’est pas ce que vous vivez maintenant, ni ce que vous avez vécu dans le passé qui déterminera ce que vous deviendrez. C’est ce que vous faites chaque jour qui peut tout changer.