Quand les devoirs deviennent source de conflits

La « corvée » des devoirs, quel parent n’y a jamais été confronté ? Quel calvaire que de répéter à nos enfants l’intérêt qu’ils ont d’apprendre. Quelle dépense d’énergie et quelle source de stress quand fatigués par notre journée, une seconde débute et nous ôte toute notre patience.

Pourquoi ce moment de partage se transforme t il régulièrement en rapport de force ? Pourquoi nos enfants sont ils autant dissipés lorsqu’il s’agit de faire leur devoirs et pourquoi avons nous tellement peu de patience ?  

Face à ces situations, nous sommes face à deux choix : soit nous baissons les bras et nous laissons nos enfants à leur propre sort, alors qu’ils sont inconscients de ce qui les attend (mais après tout tant pis pour eux, nous les aurons prévenus) ! Soit nous les surveillons de très près, sans rien lâcher et tous les moyens deviennent bons pour leur faire intégrer le programme scolaire.

La première solution nous laisse plein d’amertume et d’inquiétude tandis que la deuxième crée de nombreuses tensions à la maison… Mais avons-nous vraiment le choix ?

Ne pourrions-nous pas modifier ce schéma classique de pensées et ainsi faire évoluer le cours des choses ?

Quand les devoirs deviennent source de conflits…

Tout le monde a passé une dure journée et n’aspire qu’à se retrouver, à jouer pour certains, à se reposer pour d’autres. Oui mais l’horloge en a décidé autrement… A l’heure à laquelle nous arrivons le soir, il reste souvent une demi-heure pour préparer le repas, faire les toilettes et les devoirs ! C’est sans compter les imprévus, les nombreux rappels à l’ordre, un éventuel coup de fil, une discussion sur un sujet important à régler impérativement pour le lendemain. Autant dire que les leçons doivent vite être intégrées pour que nous puissions rentrer dans le timing qui nous est imposé !

Seulement voilà les enfants voient ceci d’un tout autre regard. Après avoir été plusieurs heures à écouter leurs maîtres sur le banc de l’école sans bouger, il est rare que nos enfants soient enchantés de revenir à une table pour réviser. Et quand bien même nous réussissons à les faire s’assoir, l’envie d’apprendre n’est pas toujours au rendez-vous.

Relâcher la pression

Lorsque les enfants sentent la pression et notre niveau de stress augmenter, cela provoque l’effet inverse de celui espéré. Les cris et les menaces peuvent donner des résultats à court terme, mais auront à long terme un effet négatif sur l’apprentissage et le bien-être des enfants.

Les cris et les menaces peuvent donner des résultats à court terme, mais auront à long terme un effet négatif sur l’apprentissage et le bien-être des enfants.
Les enfants sont des éponges et ils absorbent notre stress. Les neurosciences ont démontré que la production de cortisol dans l’organisme réduisait considérablement les capacités d’apprentissage de l’enfant. Donc, rien ne sert de leur transmettre notre anxiété !

Mieux vaut laisser notre enfant responsable et le laisser vivre les conséquences de ses devoirs non terminés, de temps à autre, après tout ce n’est pas si grave. S’il est le seul à ne pas avoir effectué ses devoirs, il devra rendre des comptes à la maîtresse. S’il est le seul à ne pas avoir révisé, il s’apercevra très vite qu’il ne pourra pas répondre aux interrogations du lendemain. Nous pouvons juste lui rendre service en lui rappelant une ou deux fois qu’il a ses devoirs à faire et lâcher le contrôle, ce n’est pas parce qu’il n’est pas le meilleur de la classe que son avenir professionnel est en danger. Le monde regorge de soit disant « cancres » qui ont réussi leur vie et dans la vie.

Cessons de projeter nos peurs sur eux et faisons leur confiance.

Modifions nos craintes et cessons nos projections

Nous avons l’impression que nos enfants n’apprennent pas ou peu parce qu’ils ont des mauvais résultats scolaires, parce que le moment des devoirs est douloureux et nous nous apercevons en discutant avec eux que rien n’est acquis ou qu’aucun élément du programme scolaire ne les intéresse.

Les résultats et le comportement scolaire ne sont qu’une échelle de mesure parmi tant d’autres.

Preuve en est ; les célébrités et les personnages publics ne sont pas forcément les plus diplômés.

Si nous nous inquiétons des devoirs non faits, c’est que nous sommes persuadés que les diplômes permettent de réussir et indirectement d’être heureux. Faites le point autour de vous ; est-ce si vrai ?

La société actuelle est persuadée que, plus nos résultats scolaires sont bons, plus nous avons de chance de trouver et de choisir le travail qui nous plaira. Or, si nous regardons autour de nous ou si nous explorons les CV de notre entourage, nous nous apercevons rapidement que ce n’est pas une garantie et encore moins une vérité.

Pour créer son entreprise, il ne faut aucun diplôme par exemple !

Certaines grandes entreprises américaines recrutent des enfants qui ne sont jamais allés à l’école car ils considèrent que personne n’a porté atteinte à leur créativité.

Les résultats scolaires ne sont pas forcément synonymes de réussite et encore moins d’épanouissement ; à l’inverse de mauvais résultats n’empêchent pas d’atteindre un bon niveau de vie. Les diplômes ne constituent pas le seul passeport pour la réussite ; l’estime et la connaissance de soi y contribuent également.

En fait, nous nous fions au système scolaire pour vérifier que notre enfant progresse et apprend. Nous oublions qu’apprendre est naturel chez l’être humain et encore plus chez l’enfant qui apprend comme il respire sans que nous nous en rendions compte. Les enfants assimilent de nombreuses choses tous les jours mais qui ne sont pas forcément au programme de l’Education Nationale. Vous me rétorquerez à juste titre que l’Education Nationale permet de donner les bases communes à l’ensemble des enfants et c’est vrai. Notre enfant n’excellera peut-être pas dans toutes les matières mais il aura acquis un socle commun minimum dans chaque discipline et cela suffit. En revanche, une fois qu’il aura trouvé sa voie et ses passions, à condition que rien ni personne ne lui ôte son envie naturelle d’apprendre, il apprendra à vitesse grand V dans la matière qu’il préfère.

Apprenons à nos enfants à être eux-mêmes et lorsqu’ils auront découvert leur domaine de prédilection, nous n’aurons plus jamais besoin de leur dire d’apprendre !

Sinon pourquoi autant de personnes hautement diplômées quitteraient leur job ultra confortable pour un emploi bien moins prestigieux selon les codes actuels de la société ? Et ceci alors qu’ils se sont battus toute leur vie pour gravir l’échelle sociale ? Parce qu’ils s’aperçoivent, avec quelques années de recul, que ce métier tant attendu correspond aux idéaux de la société mais pas aux leurs !

Que vaut-il mieux, être heureux ou avoir un diplôme prestigieux et s’ennuyer dans un métier qui ne nous plait pas ?

L’enfant apprend en jouant ou par imitation…

Imaginez que votre mari se prenne de passion pour l’étude de la reproduction des poissons et qu’il vous oblige à apprendre vous aussi.

  • Pensez vous que vous allez mémoriser avec facilité cette matière qui ne vous séduit pas ?
  • Avez vous remarqué comme il est facile de se lancer dans une activité pour laquelle nous avons de l’intérêt et au contraire combien nous pouvons procrastiner les sujets qui ne nous intéressent pas ?

C’est pareil avec les enfants, l’école veut leur faire avaler tout un tas de connaissances et ils se sentent gavés, les mathématiques ou l’histoire deviennent indigestes. Alors que si nous laissions le temps et l’envie à nos enfants de lire et d’apprendre ce qu’ils désirent, ils le feraient à une vitesse maximale parce qu’ils auraient une motivation intrinsèque au moment voulu sans que quiconque ne leur demande de le faire, tout comme ils ont appris à parler, à marcher ou encore à manger seuls. Comme le dit Céline Alvarez « L’école doit fonctionner selon les lois de l’enfant. Celui-ci doit être actif et non passif, il doit aimer ce qu’il fait et non le subir. » Cliquez ici pour en savoir plus sur Les lois naturelles de l’enfant de Céline Alvarez

De nombreuses expériences scientifiques le démontrent. Pour autant il est difficile de nous en rendre compte puisque la plupart des enfants de notre entourage sont scolarisés. Nous pouvons donc croire que c’est grâce à l’école que nos enfants ont appris à lire et à compter. Or, ce n’est pas tout à fait le cas.

Si nous laissions nos enfants non scolarisés dans un monde de chiffres et de lettres comme le nôtre, ils finiraient tous, mais chacun à leur rythme, par savoir lire et compter sans que personne n’ait besoin de les menacer, ni de les punir, préservant ainsi leur estime de soi et leur envie d’apprendre.

Les enfants n’apprennent efficacement et sur le long terme que par le jeu et l’émotion. Ce n’est que parce qu’ils ont réellement envie et qu’ils saisissent l’intérêt d’intégrer quelque chose que leur cerveau s’y appliquera facilement et de manière définitive et non pas juste à court terme, par peur ou pour faire plaisir à leurs parents ou à leur enseignant.

Cessons de projeter nos craintes et faisons confiance à nos enfants. Croyons en eux et montrons-leur dans nos paroles et dans nos actes que nous avons foi en leurs capacités.

Respectons leurs passions et profitons de cette opportunité pour voir leurs progrès et leur goût naturel d’apprendre. Le seul mot d’ordre pour que les enfants apprennent réellement et efficacement, c’est le plaisir et le jeu.

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