Cesser de critiquer

Il y a quelque temps, j’évoquais avec vous la négativité. Nous avons vu comment, en cherchant à sortir de la négativité, il était facile de devenir encore plus négatif ! À force de vouloir se changer et de refuser de ressentir ce que l’on ressent dans l’instant présent, la négativité devient une seconde nature… Si ce n’est pas encore fait, je vous invite à lire cet article. Vous pourrez mieux entendre ce que j’ai à vous dire aujourd’hui.

On peut en effet envisager la critique comme une forme de négativité tournée vers l’extérieur, ou vers l’autre. Dans les deux cas, le refus est la réponse première à ce qui nous arrive. Or, seule une acceptation totale  de ce qui est peut mettre fin au processus de la négativité.

La critique : une négativité tournée vers l’extérieur

Tout comme nous l’avions remarqué pour la négativité, la critique semble de prime abord partir d’un bon sentiment, et aller de soi. Finalement, critiquer, ce n’est que rechercher quelque chose de mieux. Dire que quelque chose est mauvais ou néfaste, c’est avant tout vouloir sortir de la négativité, éviter le pire pour tendre vers toujours plus de meilleurs.

Les clefs de votre passé

…Il n’y aurait rien à redire si cela fonctionnait ! Mais vous le savez bien si vous lisez ses lignes, la critique systématique ne rend pas heureux, bien au contraire. Contrairement à ce qu’aimeraient nous faire croire les pessimistes, voir le mal partout n’est pas une preuve de lucidité et d’efficacité. Cultiver la joie de vivre est au contraire la seule posture viable pour améliorer les choses en soi et autour de soi.

Une fois que la spirale de la critique est enclenchée, il est difficile de faire marche arrière. Mais en changeant de regard sur les choses, il est possible de cesser toute critique et de retrouver le chemin de la positivité et de la joie de vivre.

La perfection n’est pas de ce monde

J’en ai conscience, dire que la perfection n’est pas de ce monde peut sembler terriblement déprimant et défaitiste. Ce n’est pourtant qu’en prenant conscience de cette vérité que l’on peut sortir de la spirale de la négativité.


Toute critique est le refus de l’imperfection, le refus que tout ne soit pas toujours parfait et comme on le souhaiterait. Une personne très critique n’est finalement qu’une idéaliste déçue ! Pétrie d’idées préconçues et généralement perfectionniste, celle-ci ne supporte pas que quelque chose manque ou soit imparfait dans le monde, ou chez les personnes qui l’entourent.

Pourtant, jamais le monde ne pourra se conformer à ce que nous avons à l’esprit. L’esprit n’est qu’une représentation biaisée du monde. Vouloir que le monde se conforme à nos idéaux, c’est un peu comme vouloir qu’une maison ressemble trait pour trait à ses plans. La réalité est toujours bien plus complexe et vivante que l’idée que nous nous en faisons.

Pour mettre un frein au cercle vicieux, il est donc essentiel de se souvenir que rien ne pourra jamais être parfait ni idéal. Le moindre repas, le moindre film, la moindre conversation, le moindre voyage auront toujours ses imperfections. Il ne sera jamais en parfait accord avec notre point de vue limité… Heureusement !

Accepter les petites déceptions…

La grande erreur que l’on commet généralement lorsque l’on veut cesser de critiquer consiste à refuser d’être déçu. La encore, la clef se trouve dans un petit paradoxe, finalement assez simple à comprendre.

Une fois qu’il est bien clair dans notre esprit que rien ne sera jamais totalement parfait ni en adéquation avec nos idéaux, les petites imperfections des choses et des gens cessent de prendre toute la place. Lorsque l’on accepte d’être déçu, la critique devient superflue !

La note et la soupe un peu trop salées du restaurant à la mode sont un peu dures à avaler, certes… Mais ces bémols ne sont plus très difficiles à supporter lorsqu’ils sont acceptés. Oui, la soupe était un peu trop salée, oui, le restaurant était un peu cher… Cela est un peu décevant, mais finalement ce n’est pas si grave ! Et puis, rien ne nous empêche de le signaler sans crique. Dire « je trouve que ma soupe est trop salée » pour que le serveur la remplace est bien différent de « Comment osez-vous me servir une soupe aussi salée ? ». Accepter les petites déceptions, c’est accepter le monde tel qu’il est… et laisser la porte grande ouverte à tout ce qui arrive.

… Pour goûter les grands plaisirs

Vous le constaterez rapidement : lorsque l’on ne ferme plus la porte aux petites déceptions, et que l’on accepte les petites frustrations qui ponctuent la vie, on cesse de fermer la porte à la réalité.

Le monde, tel qu’il est réellement, entièrement, peut alors s’exprimer. Tout notre corps, tout notre esprit sont en alerte, prêts à accepter ce qui se présente à eux. Alors, une chose formidable se produit : on prend conscience, avec beaucoup plus d’acuité, de tous les menus plaisirs que l’on ne voyait plus. Car oui, trop occupé à critiquer sans cesse, à juger et à évaluer le monde et les gens qui nous entourent notre regard se prive de voir tout ce qui mérite vraiment notre attention. Lorsque l’on focalise son attention sur les manques, les bienfaits, pourtant là, disparaissent de notre champ de vision. Quel dommage !

Revenons à notre exemple : la soupe était trop salée. En acceptant cela, je peux profiter pleinement du gâteau au chocolat qui vient juste après, et de la conversation passionnante qui anime la table à laquelle je suis assis. Je ne suis plus fermé au monde. J’ouvre grand ma porte à ce qui apparaît autour de moi, et en moi.

Quant aux critiques que l’on porte sur les gens, ne cachent-elles pas un manque d’estime de soi. En voyant chez les autres leurs manques et leurs défauts, nous avons le sentiment d’être mieux qu’eux. Loin de relever notre estime de nous, cela nous rend davantage exigeants envers nous-mêmes et donc d’autant moins parfaits !

Finalement, c’est cela la pleine conscience dont on nous parle tant … Accepter pleinement tout ce qui est sans porter de jugement pour enfin vivre pleinement les choses et tirer le meilleur parti de tout ce qui nous entoure !

Il y a une chose que les personnes constamment occupées à critiquer ne veulent pas comprendre : rien ne sera jamais parfait, pas même elles ! Seules les personnes positives et rayonnantes acceptent que le monde ne se plie pas à leurs désirs, et que chaque événement comporte sa petite dose de déception et d’imperfection.

En acceptant cela, elles s’ouvrent à tout ce qui se présente à elles. Joies, peines, déceptions, bonnes et mauvaises surprises… Tout est accepté et embrassé. Le monde et toutes ses richesses s’offrent entièrement à qui sait ouvrir grand sa porte !

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