Mon enfant me frappe. Que faire ?
Avant d’avoir un enfant, on imagine parfois que tout ne sera plus que douceur et tendresse au sein du foyer… Mais rapidement, la réalité nous rattrape ! On constate bientôt qu’éduquer, c’est aussi parfois faire face à la violence. Cela peut être déstabilisant, je le comprends parfaitement. Difficile de bien réagir lorsque son enfant mord, frappe ou griffe… Une chose est certaine : il n’y a rien d’anormal dans ces comportements, et il n’y a pas de raison de paniquer ! Avec les bonnes lunettes et les bons outils, il est toujours possible de guider son enfant dans la voie de la non-violence.
La « violence » des tout-petits
Pour bien aborder ce problème, il faut tout d’abord faire un distinguo entre les tout-petits et les enfants un peu plus grands. Avant trois ans et après trois ans environ, les causes de la violence ne sont pas les mêmes ; il ne faut donc pas appréhender les choses de la même manière.
Le plus souvent, il agit de cette manière uniquement pour entrer en lien… parfois même pour jouer ! À cet âge, la meilleure chose à faire est donc simplement de guider l’enfant, pour lui montrer la bonne manière de communiquer avec les mains. Arrêtez simplement sa main et montrez-lui comment échanger avec tendresse. Lorsque votre enfant vous frappe, surjouez un peu la douleur, et montrez-lui que ce contact est désagréable afin qu’il apprenne à adopter votre point de vue.
Pourquoi mon enfant me frappe-t-il ?
Lorsque l’enfant a plus de trois ans, il comprend ce qu’il fait lorsqu’il frappe quelqu’un… Mais attention, il n’est pas pour autant « méchant » ! Évitez toujours de catégoriser votre enfant de cette manière.
La première chose à faire est, comme toujours, de chercher la cause de son comportement. Alors, pourquoi votre enfant vous frappe-t-il ? Pour une fois, la réponse est assez simple : la violence a toujours la même racine : la frustration. Votre enfant n’est pas encore en mesure de gérer ses émotions, et encore moins de mettre des mots sur ses ressentis. Il n’y a pas pour lui 36,000 manières d’évacuer son stress ! Certains font des crises, d’autres sont plus agressifs…
Tout cela s’explique simplement par l’immaturité de son cerveau. Si le cerveau droit, siège des émotions est bien développé, le cerveau gauche quant à lui n’est pas encore mature et ne le sera pas avant l’âge de 25 ans !
Le cerveau gauche est analytique et rationnel, il permet le raisonnement. Or, votre enfant n’a pas encore les capacités de prendre du recul d’autant que le cerveau droit, siège des émotions est lui bien actif. C’est ce qui explique ces crises que l’on juge « pour un rien ».
Montrez l’exemple !
Je le dis et je le répète souvent, il n’y a pas de comportement endogène chez les enfants. Tout ce qu’ils font, ils l’ont appris.
Alors, bien évidemment, si votre enfant a l’habitude de vous voir frapper pour montrer votre mécontentement, il ne pourra à terme que mimer votre comportement.
On est parfois tenté, lorsque son enfant nous désobéit ou nous manque de respect, de lui mettre une petite tape sur la main ou sur les fesses ; mais en faisant cela, on communique une chose : il est légitime de recourir à la violence physique lorsque l’on se sent frustré ou en colère. Cela, vous pouvez être certain que votre enfant le perçoit et l’enregistre… quoique vous puissiez lui dire en parallèle !
Il est donc essentiel de rejeter toute violence physique avec son enfant, même les petites « cliques » et les fessées symboliques. Si vous êtes trop en colère contre lui, ne réagissez pas de manière impulsive. Dites-le-lui le plus calmement possible, puis isolez-vous le temps de reprendre vos esprits.
Poser des limites claires
Pour bien faire passer le message, il faut savoir être ferme, tout en aidant l’enfant à prendre du recul sur ses émotions. Le mieux est de vous mettre à sa hauteur et de simplement dire : « Non » « Non. Tu n’as pas le droit de frapper. Tu as le droit d’être en colère, mais tu n’as pas le droit de me frapper ».
Attention tout de même. N’oubliez pas que lorsque l’on est parent, il est extrêmement rare que l’on dise « Non » à quelque chose une fois pour toutes, et qu’un mauvais comportement cesse instantanément ! Poser des limites demande de la persévérance. Votre enfant, aussi « facile » qu’il soit, risque de recommencer à frapper, souvent même dans le quart d’heure qui suit. Ne vous découragez pas pour autant, cela est normal. Pour apprendre une règle, un enfant a besoin qu’on la lui répète plusieurs fois.
S’il est assez grand pour comprendre, vous pouvez également lui dire qu’une loi interdit de frapper. À tel point que, si vous vous frappiez votre voisin, votre mari ou un inconnu, vous seriez condamné par la Police. C’est ce que j’ai dit un jour à ma fille et elle a cessé de me donner des coups pour me monter sa colère !
Offrir des alternatives
Une fois que les limites ont été posées clairement, il reste à apprendre à votre enfant à gérer ses émotions et à les communiquer de la bonne manière. Je le sais bien, cela n’est pas simple. Nous-mêmes, en tant qu’adultes, éprouvons des difficultés à le faire correctement ; mais accompagner son enfant dans la gestion de ses émotions est essentiel. En faisant cela, vous lui apprenez à s’affirmer en société de la bonne manière. C’est une condition essentielle pour mener une vie épanouie !
Expliquez à votre enfant comment communiquer sa colère et sa frustration sans avoir recours à la violence. Dites-lui qu’il a le droit d’être en colère, qu’il a le droit de le dire, qu’il a même parfois le droit de bouder ou de râler, mais jamais le droit de frapper.
Faire face à la violence de son enfant n’est jamais simple ; mais en comprenant son geste, en posant des limites claires et en montrant l’exemple, tous les parents peuvent surmonter cette situation difficile. C’est d’ailleurs une belle occasion de resserrer les liens en progressant ensemble dans la gestion des émotions ! Votre enfant, tout comme vous, a le droit de ressentir ce qu’il ressent. Faites-vous une belle preuve d’amour en apprenant à exprimer vos émotions avec bienveillance, et à accepter inconditionnellement les ressentis de l’autre.
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