Pourquoi mon enfant est-il méchant ?

Pourquoi mon enfant est-il méchant ? Est-ce que c’est ce que vous vous dites ? Est-ce que vous avez le sentiment que votre enfant a des côtés un peu sombres ? C’est tout le but de cette vidéo, venir éclairer ces ombres pour comprendre l’attitude de votre enfant.

Je suis ravie de vous retrouver aujourd’hui, pour parler d’un sujet peut-être un peu tabou, je pense, car, il n’y a pas beaucoup de parents qui osent dire mon enfant est méchant, alors qu’ils le pensent. Si c’est votre cas ou si cela vous arrive de temps en temps de vous poser la question sur le comportement de votre enfant, cette vidéo est pour vous !

Déjà, afin de mettre les choses au clair, sachez que de 18 mois à 3 ans, un enfant n’a pas conscience de ses actes. Il ne fait pas ça pour nuire. Il est simplement dans une mécanique qui couvre : je veux et j’obtiens, ou je fais les choses, soit par frustration : je fais quelque chose, on me dit non, je vais donc taper, mordre, je vais dire des mots blessants, je vais cracher sur mes parents, voire, les frapper parfois, mais, dites-vous bien que de 18 mois à 3 ans, et ça, c’est physiologique, votre enfant ne fait pas les choses dans l’intention de vous nuire, de vous faire du mal, il n’est donc pas méchant.

Maintenant, j’aimerais aussi clarifier, que l’on soit un enfant ou un adulte, il n’y a pas de gens méchants. Alors, vous allez me dire : « ah si, j’en connais Noémie, les pédophiles, Ben Laden et autres », on ne va pas trop citer de noms, voyez ce que représente pour chacun de vous un être méchant ; moi, je vais vous affirmer, haut et clair, et peut-être même vous le prouver, dans cette vidéo, qu’il n’y a pas de gens méchants, il n’y a que des gens qui souffrent ! J’ai déjà fait une vidéo là-dessus, je ne vais pas m’étendre sur les adultes parce que nous allons parler essentiellement des enfants ; 

En fait, quand on dit d’un enfant qu’il est méchant, c’est qu’il a un comportement qui n’est pas conforme à ce que l’on attend de lui et que l’on juge nous, avec notre regard, comme étant méchant.

Alors, que se passe-t-il derrière le comportement d’un enfant ? Ça, c’est la question que l’on ne se pose pas assez souvent. L’enfant est-il vraiment méchant ou bien y a-t-il autre chose ? C’est ce que nous allons voir tout de suite.

 De la même manière qu’un enfant n’est pas bien élevé ou mal élevé quand il est petit, tout ça, ce sont les apprentissages.

Qu’un enfant se « comporte méchamment », je préfère ce mot de comportement, c’est-à-dire que cela permet de dissocier la personne de ses actes, pour moi, c’est fondamental de dissocier la personne de ses actes ! Cela vous arrive à vous aussi d’avoir des comportements qui ne sont pas adéquats ; cela ne vous est jamais arrivé d’avoir un comportement « méchant » ? Je pense que si, cela arrive à tout le monde, êtes-vous méchant pour autant ? Êtes-vous une mauvaise personne ? Eh bien non ! On ne peut pas juger quelqu’un sur un instant, un moment où il a réagi ; chaque fois que s’enclenche une réaction, c’est qu’il y a quelque chose qui provoque cette réaction. Qu’est-ce qui provoque l’attitude d’un enfant ou l’attitude d’un adulte, c’est ce qu’il faut découvrir avant de porter des jugements ! 

Premier point : Le rôle de l’éducation dans le comportement de vos enfants est fondamental ! Un parent trop laxiste va se retrouver avec un enfant roi ou tyrannique. On va le juger comme méchant. Alors, est-ce l’enfant qui est méchant ou le fait qu’on l’a laissé aller trop loin et, parce qu’il est insécurisé, il a un comportement qui dévie ?

N’est-ce pas le fait de notre éducation, ou l’éducation de manière générale, la société, qu’il faut remettre en cause plutôt que l’enfant ? Personnellement, je ne connais aucun psychopathe, aucun (et il y a des études qui ont été faites là-dessus) qui ait eu une enfance heureuse ! Si j’ai eu une enfance heureuse, si j’ai vécu dans l’amour et la bienveillance, je ne vais pas m’en prendre aux autres. 

Alors attention, si vous vous dites que votre enfant est méchant, ce n’est pas un psychopathe pour autant et vous, vous n’êtes pas un monstre ! Parfois, c’est sous couvert de bien faire. Aujourd’hui, avec l’arrivée de l’éducation positive et bienveillante, que j’adore par ailleurs, mais pour laquelle je trouve qu’il y a des limites. J’ai d’ailleurs pour projet de préparer une vidéo sur le sujet. Il y a en effet des limites, car, actuellement, les parents ont peur de blesser leurs enfants, peur de mal les élever, dans le sens de leur donner de mauvaises choses, de leur créer des casseroles, et sous couvert de ça, il n’y a plus de cadre, il n’y a plus de limites et de ce fait on doit faire face à des enfants qui ne se comportent pas de la bonne manière, mais, ce n’est jamais, jamais, de leur faute.

Pour favoriser l’empathie de votre enfant, et des études en neurosciences le prouvent aujourd’hui, que tous les enfants naissent empathiques, c’est-à-dire très soucieux du bien-être des autres. C’est l’éducation qui va renforcer, ou pas, ce trait qui existe déjà.

La méchanceté n’est pas innée, mais l’empathie oui ! 

Si vous voulez que votre enfant développe son empathie, quand il fait quelque chose qui n’est pas bien, plutôt que de lui dire qu’il est méchant et que ce n’est pas bien, mieux vaut lui montrer quelles sont les conséquences de ses actes, tout simplement. Ne vous dites pas qu’il sait qu’il a fait mal ou qu’il a blessé, il sait que ce n’est pas très bien, mais il ne se rend pas compte ! Il faut toujours le mettre de l’autre côté pour qu’il comprenne ; par exemple en lui disant à chaque fois : « si je faisais ça, qu’est-ce que tu dirais » ? 

C’est un jeu que je faisais avec mes filles quand elles étaient petites, que je jouais à papa et maman, c’est le jeu qu’ils adorent et c’était moi l’enfant. Je ne me comportais pas du tout comme elles, elles voulaient, je faisais exactement ce qu’elles faisaient, elles. Par exemple, quand elles se chamaillaient et qu’elles se disaient des horreurs, je faisais pareil. Je peux vous dire que mes enfants ont compris beaucoup de choses dans ce jeu de rôles, parce que quand on n’est plus à la même place, et ça c’est aussi vrai pour un adulte, quand on n’est plus à la même place, ce n’est pas le même ressenti, on ne vit pas les choses de la même manière.

Un enfant a besoin d’être éduqué, et cela fait partie de l’éducation de lui montrer les conséquences de ses actes sur les autres.

Toutefois, sachez qu’un enfant qui se comporte de façon méchante exprime une frustration. Il y a quelque chose qui ne lui va pas. Il faut accepter la frustration de votre enfant ! Vous, vous voudriez qu’il soit tout le temps content, qu’il arrête de se plaindre, etc…non, ce n’est pas possible. Vous aussi vous vous plaignez ; parfois, vous êtes contre tout et rien. Tout le monde fait ça. Pourquoi les enfants ne le feraient-ils pas ? 

C’est à vous de savoir accueillir ses frustrations et à les mettre en perspective, lui autoriser en lui disant qu’il a le droit de ne pas être content, mais, qu’il n’a pas le droit d’utiliser telle ou telle façon pour exprimer cette frustration. 

À vous de lui donner les ressources pour exprimer ses frustrations, d’ailleurs j’ai une box de « colères et émotions » de gestion justement, pour apprendre à ses enfants avec des cartes et des jeux ; si ça vous intéresse, rendez-vous sur mon site internet :  www.noemiedesaintsernin.com, pour voir cette box et son contenu. 

Offrez à vos enfants des outils. On voit qu’ils se comportent de telle manière, mais on ne leur donne pas les outils et ils ne savent pas. Regardez comme il est compliqué pour nous de faire face à des émotions envahissantes ; pour votre enfant, c’est pareil et c’est même plus difficile, sachant que son cerveau n’est pas complètement formé, que la partie rationnelle ne le sera pas avant l’âge de 25 ans, c’est vous dire, et qu’une autre partie, elle, va mettre 15 ans pour arriver à maturité. Tout cela fait qu’il n’est pas capable, seul, de trouver des ressources et des solutions. C’est donc à vous, en tant que parents, qu’il revient d’apprendre à vos enfants à avoir des actions appropriées, en fonction des frustrations que l’on ressent, d’avoir des attitudes adéquates, face à des conflits que l’on peut avoir, je pense à ceux dans la fratrie.

C’est à vous de le faire et surtout, ne stigmatisez pas votre enfant, même si la maîtresse vous a convoqué pour vous dire que ça fait 4 fois qu’il mord quelqu’un ; ne le stigmatisez pas, essayez de comprendre ce qu’il se passe. Peut-être est-il rejeté à l’école, peut-être ne se sent-il pas bien en ce moment parce qu’il y a beaucoup de tensions dans la famille.

Essayez de le comprendre plutôt que de le juger.

J’espère très sincèrement que cette vidéo vous aidera à porter un autre regard sur le comportement de votre enfant, mais, une dernière chose que je voudrais rajouter : sachez qu’à chaque fois, je dis bien à chaque fois, que l’on pose une étiquette sur un enfant, un jugement par exemple du style : « tu es méchant, tu n’es pas gentil », on la renforce ! Plus vous allez lui dire qu’il est méchant, plus il va se comporter et se conformer à la façon dont vous attendez qu’il se comporte. Cela n’a donc aucun sens et surtout aucune plus-value, alors, abandonnez toute idée de jugement !