Maman au foyer. Comment l’assumer ?
Peut-être êtes-vous une maman au foyer et que vous avez du mal à l’assumer parce qu’il y a le regard des autres, la pression de la société, et être coupée socialement vous pèse beaucoup.
C’est le sujet de ce jour, peut-être vous reconnaîtrez-vous dans ces pressions que la société fait peser sur les femmes au foyer, il n’est pas facile d’assumer cette position sociale, de trouver sa place et être reconnue sans une activité extérieure.
Je vais vous donner quelques conseils, c’est la première fois que j’aborde le sujet, il me tient particulièrement à cœur, pour 3 raisons :
La première : c’est que je rencontre et accompagne beaucoup de mamans, qui vivent ce syndrome de la femme au foyer.
-La deuxième : c’est que j’ai été moi-même une maman au foyer à plusieurs reprises, pour ma fille aînée j’ai arrêté de travailler et pour les deux autres également ; la première fois je me suis arrêtée une année, et la deuxième fois, j’ai attendu deux ans avant de reprendre le travail sans savoir à l’avance combien de temps cela durerait. J’avais très à cœur d’élever mes enfants, de les voir grandir, d’être présente dès les premiers instants de leur vie.
–La troisième : C’est que j’aimerais que vous vous déculpabilisiez, parce qu’il est vrai que déjà, en tant qu’individu, on a toujours une pléthore de raisons de se sentir coupables, or, les femmes au foyer culpabilisent beaucoup, c’est une pression sociale que bien souvent on ignore, si l’on n’a pas été maman au foyer.
-Mon premier conseil : assumez en annonçant la nouvelle autour de vous ! Plus vous serez gênée d’être une maman au foyer, et plus vous allez en souffrir ! Assumez vos choix. Si vous avez choisi d’être une maman présente au foyer, ce n’est en aucun cas par paresse, ce n’est pas parce que vous ne voulez pas participer au bien-être financier de votre foyer, c’est parce que vous avez le désir de profiter de vos enfants et que vous avez la chance de pouvoir le faire, et, vous pouvez me croire, il y a beaucoup, beaucoup, de mamans qui rêveraient d’être à votre place, si elles en avaient la possibilité, même si ce n’est pas dit, et même si elles disent le contraire d’ailleurs, dans les dîners en ville !
-Mon deuxième conseil : Ne devenez pas esclave pour autant ! Bien souvent, sous le couvert de ce syndrome de la maman au foyer qui ne ramène pas d’argent, on se sent obligée d’en faire des tonnes, par culpabilité, alors qu’en fait, tout ce temps que l’on ne donne pas au travail à l’extérieur, on se doit de le donner à ses enfants. Lorsqu’on travaille à l’extérieur, on est présente 7 à 8 heures par jour, mais l’on ne travaille pas du matin jusqu’au soir, sans prendre de vacances, sans pause déjeuner, sans RTT, etc…il se trouve qu’une maman au foyer n’a pas tous ces avantages-là, elle travaille non-stop, elle prend non seulement les enfants en charge, mais également tout, absolument tout concernant l’organisation de la maison ! Cela va des courses, les repas, le ménage, le repassage, la lessive, les factures à payer, les rendez-vous des enfants, qu’ils soient sportifs ou médicaux, l’école avec les réunions de parents d’élèves, et j’en passe ; et, même si l’on est un peu aidée, faut-il encore le pouvoir financièrement, cela ne veut de toute façon pas dire que vous avez quelqu’un à temps plein, qui fait tout pour vous, à la maison et c’est épuisant moralement. Il est plus fatigant de s’occuper de ses enfants et d’une maison toute la journée que d’avoir un métier ! Quand vous avez un métier, vous avez des sas et avec vos enfants, vous n’en avez pas toujours, surtout si vos enfants ne sont pas encore scolarisés.
-Troisième conseil : Accordez-vous du temps pour vous ! Pour éviter d’être esclave de votre quotidien, accordez-vous du temps. Les mamans au foyer se dévouent corps et âme, elles sont un peu comme en mission, celle d’être entièrement dévouées à leurs enfants. Non ! Quand vous travaillez à l’extérieur, vous le savez si vous avez eu un métier avant, celles qui travaillent le savent bien, elles ne sont pas entièrement occupées par leurs enfants, elles donnent de la qualité plus que de la quantité, si vous êtes à la maison, vous pouvez faire pareil, vous aussi. Il n’est pas utile de savoir cuisiner tous les gâteaux de la planète, de ne faire que des plats bio ultras équilibrés, de connaître toutes les comptines de la terre, d’inventer ou de faire des jeux, de connaître ou d’inventer également de belles histoires à raconter à vos enfants, de multiplier les sorties pour les enrichir et les occuper, bref, être en interaction à chaque instant avec votre enfant. Ce n’est pas ça que votre enfant attend de vous, même s’il a besoin de votre présence quand il est tout petit, donnez-vous tout de même du temps, pour vous et rien que pour vous, osez les faire garder parfois, même si vous êtes à la maison, il n’y a pas de raison que vous ne vous accordiez pas de temps pour vous ! Le temps est l’une des valeurs les plus précieuses, voire, la plus précieuse !
Si vous avez un doute sur votre propre valeur et si votre position sociale est difficile à assumer, s’il y a une chose devant laquelle nous sommes tous égaux, c’est bien le temps ! Nous avons tous 24 h dans une journée, pas une de plus ! Les seules disparités qu’il peut y avoir, c’est que l’on ne sait pas combien de temps cela va durer. Certains vont vivre plus longtemps que d’autres et cumuleront donc plus de temps. Toutefois, dans une journée nous avons tous le même temps à consommer et, ce temps-là doit être de qualité et d’une valeur inestimable, parce qu’on ne peut pas l’épargner, le mettre de côté ni le faire fructifier, il passe, il se consomme au fur et à mesure qu’il passe.
Donner son temps est le plus beau cadeau que l’on puisse faire, à n’importe qui d’ailleurs.
Quand vous travaillez, c’est ce que vous faites, vous donnez de votre temps, contre de l’argent.
Quand vous êtes femme au foyer, on ne vous donne pas d’argent, mais ce temps-là a de la valeur non ? Si vous deviez faire garder vos enfants, si vous deviez payer quelqu’un qui fait tout ce que vous faites, vous, avec vos enfants. Si vous payez une baby-sitter qui fait ses devoirs, ou les regarde jouer, mais qui ne s’investit pas forcément, alors que vous, vous allez être très investie dans votre rôle de maman. J’aimerais vraiment que voyiez les choses autrement, parce que donner de votre temps, c’est donner de l’amour, c’est donner de la valeur, c’est donner plein de choses positives, vos enfants ne seront jamais aussi bien accompagnés que si c’est vous bien évidemment, et ça, c’est un bon démarrage dans la vie pour eux. C’est un cadeau inestimable que vous faites à votre famille, mais pas seulement, vous vous le faites à vous aussi.
-Mon quatrième conseil : Pour sortir un peu de ce rôle de maman, je vous conseille de vous investir, peut-être pas quand les enfants sont encore trop petits, parce que du temps, vous n’en avez pas, mais essayez une heure ou deux par semaine de vous investir dans une cause humanitaire ou sociale. Cela peut être au sein de l’école de vos enfants.
S’il n’y avait pas des mamans au foyer, je pense que les associations de parents d’élèves, ou autres, n’avanceraient pas beaucoup, parce qu’il n’y aurait pas beaucoup de personnes pour les aider et participer à leur essor et leur mission.
Être maman au foyer, c’est aussi ça, c’est pouvoir aussi choisir des activités qui nous font plaisir et donneront du sens à ce rôle de femme au foyer. Elles vous éviteront de vous sentir socialement « inutiles » et redevables. Je n’arrive même pas à comprendre comment on peut se sentir inutile quand on fait un métier aussi formidable que celui de s’occuper et donner son temps à l’éducation de ses enfants.
-Mon cinquième conseil : Réseautez avec d’autres mamans au foyer ! Il y a plein d’autres mamans comme vous qui ne demandent pas mieux de partager, échanger. On a tendance à se replier sur soi, rester dans sa bulle, alors qu’en fait, ce n’est pas une bonne chose. Il est essentiel de chercher des communautés qui partagent les mêmes valeurs que vous, qui ont les mêmes quêtes, les mêmes désirs. D’une part, cela vous permettra de vous sentir moins seule, d’autre part d’avoir le retour d’autres parents que ce que vous vivez, d’autres le vivent également, et voir les conseils que vous pouvez glaner auprès d’une communauté qui vous ressemble.
Si malgré tous ces conseils, vous ne trouvez toujours pas de sens à ce que vous faites, et rencontrez encore des difficultés à assumer votre rôle de maman au foyer, peut-être que des papas auront besoin de mes conseils, même s’ils sont bien moins nombreux que les mamans, cela marche que l’on soit un homme ou une femme, dans ces cas-là, focalisez votre attention sur les raisons qui vous ont conduite à être maman, ou papa, au foyer.
Pourquoi avez-vous choisi ce statut de maman au foyer ? Quelles en sont les motivations, et les avantages que vous en retirez ? Quels étaient les inconvénients de continuer à avoir une carrière et des enfants à la maison ? Du stress, courir tout le temps partout et dans tous les sens, devoir gérer à la dernière minute les enfants quand ils sont malades, trouver des solutions de secours, culpabiliser de ne pas passer suffisamment de temps avec ses enfants, etc…
Quels sont, aujourd’hui, tous les bénéfices que vous tirez d’être au foyer avec vos enfants ? C’est de prendre le temps de les voir pousser, de partager avec eux de beaux moments, de leur offrir un cadre sécurisant, affectivement stable, faire avec eux des activités, guider un peu leurs premiers pas et transmettre vos valeurs.
La dernière chose sur laquelle je voudrais insister, c’est que les gens qui vous jugent, ont bien souvent le désir, eux-mêmes, comme je vous le disais d’ailleurs dans mon premier conseil, d’être à votre place, cela ressemble un peu à de la jalousie. Je ne pense pas que ce soit chez tout le monde, mais la plupart des gens qui vous font sentir que vous êtes inutile, même si ce n’est pas le cas, je le redis, vous n’êtes pas obligée d’adhérer à ce jugement, ; si lors d’un dîner on vous demande ce que vous faites, que vous dites que vous êtes mère au foyer avec le sentiment de ne pas être intéressante aux yeux des autres parce que vous n’avez pas une carrière, un métier, dites-vous que la plupart de ces femmes auraient rêvé d’être à votre place et que c’est bien souvent par frustration qu’elles manifestent des comportements pas très sympas à votre égard.
Ce que vous faites est formidable, ne vous jugez surtout pas inintéressante et inutile, ne culpabilisez plus, vous faites beaucoup pour la société de demain en étant présente auprès de vos enfants !
Si vous êtes obligée de travailler ne vous dites pas non plus que c’est une catastrophe, parce que vous n’avez pas pu donner tout ça à votre enfant, car, chacun fait ce qu’il peut et avec les moyens dont il dispose, c’est pour ça que si l’on peut le faire, c’est une chance plus qu’une contrainte !
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