Que faire pour mettre fin aux mauvaises fréquentations de mon enfant ?

Le temps passe tellement vite… Il y a quelques années, quelques secondes, votre enfant n’était encore qu’un bébé, un petit bambin rempli d’innocence et de pureté. Le temps d’un battement de cil et le voici déjà grand, avec ses occupations, ses passions… et ses propres fréquentations. Nombreux sont les parents qui s’inquiètent de voir leur enfant attiré, et même parfois fasciné par les fortes têtes et les caïds de l’école. Que faire dans cette situation ? Faut-il interdire à son enfant de fréquenter qui il désire ? Faut-il au contraire le laisser faire ses propres expériences, malgré les risques ? Deux mots d’ordre ici : dédramatiser et comprendre !

Dédramatisez !

Une simple fréquentation, même mauvaise, ne pourra jamais le transformer en profondeur.
Je sais à quel point les « mauvaises » fréquentations d’un enfant peuvent être angoissantes pour les parents que nous sommes… Pourtant, le plus urgent dans ce type de situation est sans nul doute de dédramatiser !

Pour dédramatiser la situation, il faut avant tout prendre conscience que ce n’est pas parce qu’un enfant est ami avec le trublion de la classe qu’il va automatiquement devenir comme lui et changer radicalement de comportement ! Votre enfant, vous le savez bien, possède sa personnalité et son libre arbitre. Une simple fréquentation, même mauvaise, ne pourra jamais le transformer en profondeur.

Voir son enfant prendre son envol est quelque chose de stimulant, mais aussi de très angoissant. Après avoir passé des journées entières à l’éduquer, et à essayer de lui transmettre des valeurs, il faut désormais accepter que des étrangers, avec lesquels nous ne sommes pas forcément d’accord, viennent y mettre leur grain de sel ! Plus que jamais, il est temps de cultiver le lâcher-prise, la confiance et la sérénité. Vous ne pourrez jamais protéger votre enfant de tout ce qui vous semble néfaste. Réapprenez à faire confiance à la vie en faisant confiance à votre enfant. En tachant de vivre les choses sereinement, vous apprendrez à votre enfant à faire de même. Quel plus beau cadeau pourriez-vous lui offrir pour démarrer dans la vie ?
Vous pouvez d’ailleurs lui confier vos peurs et lui dire que vous avez confiance en lui, que vous savez qu’il est différent et même si vous ne comprenez pas ses choix, vous le respectez.

Ne pas juger, mais comprendre

Plus concrètement, afin que les choses se passent au mieux, il faut éviter de juger l’autre devant votre enfant. Ne dites jamais que son ami est « mauvais », qu’il n’a pas de valeur et qu’il ne doit pas le fréquenter. Cela ne pourra que le braquer, et même renforcer son attirance pour les « mauvaises » fréquentations. Un interdit crée un rapport de force qui peut se retourner contre vous. Par opposition, par provocation ou tout simplement par affirmation, votre enfant peut vous donner encore plus d’occasions de vous monter inquiète.

Essayez plutôt de comprendre d’où vient cette attirance. Interrogez, avec bienveillance et ouverture, son comportement. Pourquoi est-il attiré par ce genre de personnage, qui ne lui ressemble a priori pas trop ? Pourquoi est-il fasciné par les comportements limites ? Pourquoi cherche-t-il à se rapprocher des cancres ? Qu’est ce que cette amitié a de positif pour lui ? Soyez observateur de la situation, et cherchez à comprendre en toute sincérité le comportement de votre enfant.

Pour faciliter votre enquête, vous pouvez inviter le nouvel ami de votre enfant chez vous, par exemple en organisant un goûter ou s’il est plus grand un déjeuner. Vous serez peut-être surpris de constater que cet enfant a de nombreuses qualités que vous ne soupçonniez pas, et qui ont séduit (à juste titre !) votre enfant. N’oubliez pas non plus qu’il n’y a pas d’enfants méchants, uniquement des enfants en souffrance. Profitez de la présence de cet enfant pour mieux cerner ses motivations, et découvrir peut-être les problèmes auxquels il doit faire face.

Mon enfant adopte de mauvais comportements

Parfois, bien sûr, ce n’est pas seulement la peur qui parle. Il arrive que nos enfants adoptent réellement de mauvais comportements. Si tel est le cas, il ne faut bien évidemment pas rester les bras croisés, mais il est inutile de s’inquiéter outre mesure. Gardez votre calme afin de remédier à la situation efficacement.

Encore une fois, la première chose à faire dans cette situation est de s’interroger avec le plus de sincérité possible. Il ne faut pas nous mentir… Nous les parents, et surtout nous les mamans, avons parfois ce défaut… Nous avons une fâcheuse tendance à considérer nos enfants comme de petits anges, et à diaboliser les autres enfants ! Pourtant, quand notre enfant commence à avoir de mauvais comportements, que ce soit à la maison ou à l’école, cela ne sert à rien de blâmer les autres. La seule chose utile dans ce cas est de se demander pourquoi notre enfant agit comme il le fait.

Est-ce que ce comportement vient vraiment de ses fréquentations ? Votre enfant ne cherche-t-il pas plutôt à s’exprimer en provoquant, et en repoussant constamment les limites ? Que cherche-t-il à exprimer ? Ennui à l’école, besoin de reconnaissance, envie de plaire, besoin de cadre, de stabilité, de sécurité… Vit-il des choses difficiles dont il n’ose pas vous parler : racket, mauvais traitements, chagrin d’amour, homosexualité… les causes potentielles des comportements problématiques sont infinies.

Il n’y a pas d’enfant méchant, il n’y a que des enfants qui souffrent.
Pour trouver la, ou les causes, il n’y qu’une solution, la communication positive et bienveillante. Je le sais, cela n’est pas toujours facile. Face à un enfant qui s’oppose, on peut ressentir beaucoup d’injustice, d’ingratitude, et de souffrance. Mais n’en doutez jamais, l’amour résout tout. En montrant à votre enfant que vous l’aimez, et que vous l’aimerez quoiqu’il arrive, vous l’aiderez à ouvrir les portes de son cœur et à exprimer les sources de son mal-être. Enfin, n’oubliez pas que cela n’est pas toujours très clair dans la tête d’un enfant. Dans ce cas, ne perdez pas patience, et tentez de découvrir, avec lui, comment lui apporter ce dont il a besoin.

Il n’y a pas d’enfant méchant, il n’y a que des enfants qui souffrent. Que cela soit dû à de mauvaises fréquentations, ou que le problème soit plus profond, la seule chose juste qu’un parent puisse faire est de rechercher les causes de ces mauvais comportements. Avec de la patience, de la bienveillance et beaucoup d’amour, abstenons-nous de les juger et de rejeter en bloc ce qu’ils sont. Cherchons plutôt des solutions pour aller ensemble vers plus de liberté et de bien-être.

6 réponses
  1. Negli
    Negli dit :

    Merci Noémie pour cet article. Mais c’est quand même compliqué de se voir soi-même privé de tout durant l’enfance de son enfant. Se priver, pour lui pour lui offrir le meilleur. Et qu’au final une mauvaise fréquentation vienne pourrir tout ce que nous avons mis en place. Échec scolaire, l’impression d’avoir un colocataire inconnu dans la maison,,. Je parle même pas des relations avec le reste de la fraternité. Qui malgré tout reste très peinée et restera traumatisée par toutes les larmes qui ont pu couler . Cette douleur profonde n’a pas de nom n’a qu’un remède : un sourire de son enfant. Seul, le temps, les péripéties de sa vie lui feront comprendre que nos longs discours et grosses disputes étaient que pour son bien.

    Répondre
  2. Fatiha
    Fatiha dit :

    Bonjour à tous
    J’ai un enfant de 18 ans qui est sous l’influence de mauvaises fréquentations et par conséquent n’est plus revenu au domicile familiale.
    De brèves communications et ne s’exprime pas sur son mal être et sur son départ furtif
    Notre enfant a coupé les ponts mais paradoxalement nous dit qu’il nous aime.
    Cet ado en souffrance rejette notre aide. Il a coupé court également avec ses proches amis.

    Répondre
  3. Sadjia Boucetta
    Sadjia Boucetta dit :

    Bonjour Noémie et merci beaucoup pour cet article ( j’ai pleuré en sentant une forte émotion remonté en lisant ce passage « Face à un enfant qui s’oppose, on peut ressentir beaucoup d’injustice, d’ingratitude, et de souffrance » parce que j’ai vécu cela avec mes deux ados et j’ai réellement souffert de leurs ingratitude, j’ai beaucoup travaillé sur moi et ça va de mieux en mieux dans ma relation avec eux, je pensais que j’avais dépassé cet état mais enfin de compte non ! puisque cette simple phrase a réveillé en moi la même douleur, en tous cas je te remercie pour tout ce que tu fais pour éclairer notre chemin de vie… Gratitude

    Répondre

Laisser un commentaire

Rejoindre la discussion?
N’hésitez pas à contribuer !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *