Une petite claque, ça ne va pas le tuer !

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Une petite claque, ça ne va quand même pas le tuer !

Après tout, peut-être que vous aussi, vous avez eu des fessées et que vous vous dites que vous ne vous en êtes pas sorti si mal et que ça ne vous a pas traumatisé.

Alors moi, j’aimerais revenir sur ce débat (qui devrait plus en être un) dans cette nouvelle vidéo.

Je constate, mais avec désolation, que le débat sur les châtiments corporels (une petite tape sur les fesses, une petite fessée) eh bien ça ne fait de mal à personne.

Et en fait, je voudrais revenir là-dessus parce que vraiment, moi ça me touche profondément de voir que les châtiments corporels sont encore un débat en France, au 21ème siècle.

Il faut savoir qu’il n’y a pas si longtemps, dans les années 70-80, les violences faites aux femmes ont été mises en lumière par les mouvements féministes de l’époque.

Il faut savoir qu’au Moyen Äge, on avait le droit de taper sa femme à condition de ne pas la tuer.

Il faut savoir que sous Napoléon et donc au 19ème siècle (on n’est plus très loin de notre époque), encore une fois, les hommes avaient droit et pouvoir de corriger leurs épouses.

C’est comme ça qu’on disait : de corriger leurs épouses sous certaines conditions mais ils avaient le droit.

Il n’y a pas encore si longtemps, les femmes n’avaient pas le droit de vote, elles ne pouvaient pas avorter, elles n’héritaient pas de la même manière.

Et en fait, aujourd’hui, on est choqué quand on entend des choses pareilles.

Il faut savoir qu’au 21ème siècle, il y a encore des pays dans lesquels les femmes peuvent être frappées par leur mari et qu’on trouve ça normal.

Donc si je vous dis tout ça (parce que ce n’est pas le sujet de cette vidéo), c’est parce que si vous trouvez encore que c’est normal de mettre une petite fessée ou d’utiliser les châtiments corporels vis-à-vis de votre enfant, dites-vous que les générations à venir et que, déjà, des personnes actuellement ne trouvent, elles, pas ça normal du tout.

Et que dans quelques années, on nous regardera et on nous jugera durement en disant « mais comment ont-ils pu faire une chose pareille ! », de la même façon qu’aujourd’hui, on se dit « mais comment on a pu autoriser les hommes à voir autant de pouvoir sur les femmes, et comment on a pu autoriser les hommes à châtier leurs épouses ! ».

Eh bien c’est pareil, c’est juste une histoire de conscience donc voilà.

Une fois que j’ai dit ça, je vous propose de télécharger votre cadeau et on va voir ensemble maintenant, quelles sont les conséquences des fessées sur vos enfants.

J’en ai répertorié quatre principales et donc on va tout de suite voir la première.

Des tas d’études ont été faites aujourd’hui grâce aux neurosciences, grâce aux progrès de la médecine et à la façon dont on peut étudier le cerveau.

On sait exactement quel est l’impact des châtiments corporels dans la vie d’un enfant.

Perturbe le développement cérébral et psychologique

Premièrement, ça perturbe le développement cérébral et psychologique de votre enfant.

Alors oui, on a l’impression que ça ne laisse pas de trace.

Moi-même, j’ai eu des parents violents et quand on me voit, on peut se dire : « non mais finalement, tout va bien ».

Eh bien non, tout ne va pas bien !

Il y a eu des séquelles et j’ai travaillé pendant des années, et je continue à travailler sur des blessures que je n’aurais peut-être pas si j’avais eu une autre enfance.

Et, j’ai envie de dire aussi que je suis une exception : la plupart des gens qui ont eu mon enfance ne s’en sortent pas de la même manière.

C’est une minorité donc c’est une chance qu’ont certains enfants d’arriver à être équilibré malgré les scories du passé mais ce n’est pas la majorité.

La grande majorité va avoir des séquelles, et des séquelles lourdes.

Expose davantage à des risques

Deuxième conséquence, les enfants qui ont été maltraités, et quand je dis maltraité, alors oui certains parents peuvent se dire : « oui mais une petite fessée… » c’est autant humiliant qu’une grosse baffe ou autres.

Effectivement, si vous avez tabassé vos enfants, c’est pire que si on a eu juste une petite tape sur les fesses ou sur les mains ou une petite claque.

Oui c’est sûr mais dans le cerveau de votre enfant, c’est pareil, c’est très violent !

On sait aujourd’hui que les cris ont quasiment le même impact que les châtiments corporels donc si des cris arrivent à perturber l’équilibre psychologique et émotionnel de votre enfant, alors imaginez-vous quand il y a un acte physique.

C’est humiliant, l’enfant ressent de la honte et puis… Est-ce qu’on n’a pas d’autres moyens ?

C’est ça la question : est-ce qu’on n’a pas d’autres moyens d’obtenir ce qu’on veut ? 

Et qu’est-ce que ça vient dire de nous ?

Ça, c’est la vraie question.

La deuxième conséquence, c’est que ça va exposer ses enfants-là à des risques plus facilement.

On sait que les enfants qui ont subi des châtiments corporels et des maltraitances quelle qu’elles soient (qu’elles soient psychologiques ou physiques) vont avoir des conduites à risques plus facilement que les autres : drogue, alcool, sexe, etc.

C’est prouvé et c’est l’objet d’études très sérieuses.

Échec scolaire et marginalisation

Troisième conséquence, ses enfants-là vont être davantage en échec scolaire ou dans des situations de marginalisation.

Il va y avoir aussi, par exemple gothique (vous voyez ce mouvement gothique, qui n’était pas très méchant mais certains l’ont poussé à l’extrême évidemment), l’anorexie, ils vont être plus sujets à être harcelés à l’école, etc.

Devenir bourreau à leur tour

Et enfin le quatrième et non des moindres, c’est que la majorité de ses enfants vont devenir des bourreaux à leur tour.

Ça veut dire que quand on a injecté dans l’ADN de son enfant que pour régler une difficulté, eh bien on utilisait la violence, qu’est-ce qu’on lui enseigne en tant que parent ?

Qu’est-ce qu’on transmet à nos enfants ?

Est-ce qu’on participe à un monde plus beau, est-ce qu’on participe à plus de bienveillance ?

Et s’il y a encore des guerres et des conflits, c’est peut-être aussi parce qu’il y a des enfants qui ont appris dans l’enfance des parents, de ce qui devaient les éduquer, que quand on avait un problème avec quelque chose ou quelqu’un, on le réglait avec de la violence.

Alors oui c’est vrai que ça ne tue pas mais il y en a que ça tue quand même et ça, il ne faut pas l’oublier.

Les chiffres de la maltraitance me donnent des frissons dans le dos : ce sont des milliers d’enfants qui meurent chaque jour dans le monde.

Moi, je trouve qu’il ne faut pas minimiser les choses.

Alors est-ce qu’il faut condamner et juger les parents ? Non, il faut les éduquer.

Si je fais autant de vidéos sur cette chaîne, c’est justement pour donner d’autres ressources.

Et si je fais ce métier, que j’accompagne les parents, c’est justement pour leur montrer qu’ils ont d’autres outils que les cris ou la violence pour gérer les conflits du quotidien.

Parce que le problème ne se trouve jamais chez votre enfant : il se trouve toujours en vous, en votre capacité à savoir gérer autrement qu’en utilisant ça, parce que vous ne savez pas faire autrement à ce moment-là.

Mais si vous ne savez pas, vous pouvez quand même apprendre.