Ton enfant n’est pas un chiot
Alors le titre est peut-être provoquant et pourtant je n’ai pas trouvé mieux. Votre enfant n’est pas un chiot, n’est pas un animal. Quand il fait des crises, on le traite un peu comme ça. Les crises de colère de nos enfants nous déroutent, nous dérangent aussi, et on aimerait bien les réduire, savoir les gérer pour qu’elles stoppent plus vite que et qu’elles ne débordent pas. Comment faire tout ça?
Les stratégies comportementalistes ne sont pas faites pour les enfants
Les stratégies comportementalistes que l’on utilise avec les chiots ne sont pas adaptées aux enfants. Cette technique consiste à ignorer ou à être fâché quand votre enfant a un mauvais comportement, et au contraire de le récompenser, que ce soit par de l’attention, par un bonbon, par un câlin quand il a de bons comportements. Cette technique là elle fonctionne très bien pour les animaux mais pas du tout pour les humains. Un animal est là pour comprendre ce que vous attendez de lui ou pas. Votre enfant, lui, quand vous l’ignorez, quand vous le grondez, quand vous le punissez si il n’a pas un comportement adapté (il se roule par terre, il écrit sur les murs, tape sa petite sœur) va développer une mauvaise estime de lui-même. Il va se dire qu’il est un mauvais enfant, qu’il est nul, que ce n’est pas bien, qu’en plus il fâche ses parents etc. Ca ne va rien apporter de positif et de constructif dans son éducation. Je sais que nous sommes des générations entières qui disent que ça ne nous a pas tué. Je pense pourtant que ça a tué des choses en nous : le fait ne pas avoir peur du regard des autres, le fait qu’on sache exprimer nos émotions, le fait qu’on sache identifier nos émotions, le fait qu’on ne sache pas comment agir quand on est submergé par des émotions, le fait qu’on pourrait être bienveillant et qu’on n’arrive pas toujours à l’être vis-à-vis des autres, et plein d’autres choses. Ça crée des choses en nous, des choses contre lesquelles on se bat, des ombres sur lesquelles on aimerait mettre un couvercle, et ne pas s’en rendre compte bien qu’elles soient là quand même. Donc utiliser cette méthode avec un chiot c’est très bien, avec un enfant malheureusement c’est contre-productif. Ce n’est pas ça qui va donner des résultats. Evidemment comme votre enfant va avoir peur ou honte, il va finir par se conformer, par rentrer dans le moule et par vous obéir et donc par se soumettre. Est-ce que cette méthode est plus lente, oui. Est-ce que l’autre méthode fonctionne plus vite, oui. Mais est-ce que c’est vraiment ça qu’on veut ? Je ne crois pas que ce que veut un parent c’est un enfant soumis. Ce qu’il veut ce sont des enfants respectueux, des enfants qui coopèrent et c’est ça qui fera des individus bien dans leur peau et bien dans leurs baskets.
Les effets négatifs
Et puis surtout, ce qu’on ne dit pas, c’est que ces stratégies comportementalistes vont créer des choses négatives. Il y aura encore plus de mauvais comportements. Et ça va renforcer ça chez lui une baisse de l’estime de soi, plus d’agressivité, des difficultés relationnelles et plein d’autres choses encore.
Les solutions
Alors que fait-on quand un enfant est en crise ? Comment fait-on pour lui faire comprendre que son comportement n’est pas adapté à ce que l’on attend ? Déjà il faut comprendre que les crises sont normales chez les enfants et plus ils sont petits et plus elles sont normales. Parce que c’est une manière pour lui de vous dire qu’il ne se sent pas bien ou qu’il est frustré. La première chose à faire, c’est de garder votre calme. S’énerver quand un enfant est énervé est une drôle d’idée. Est-ce que vous si vous hurle dessus pendant que vous êtes énervé ça va vous calmer ? Non, au contraire vous allez augmenter l’intensité de vos cris.
Deuxièmement, au lieu de partir du postulat que votre enfant fait une crise ou un caprice pour rien, essayez de comprendre quel besoin se cache derrière son comportement. Parfois c’est juste d’être compris, c’est juste être consolé, d’être pris dans les bras, juste entendu dans sa frustration.
Troisièmement, cherchez à comprendre au lieu de le juger. Si il se roule par terre parce qu’on a dit non, vous pouvez comprendre que c’est difficile de s’entendre dire non. Et ce non, vous le dites très souvent. Vos enfants sont ultra dépendants de votre bon vouloir et parfois ça explose.
Et enfin faites preuve d'empathie et de compassion. A partir du moment où vous allez vous mettre à sa place, où vous allez le comprendre, le prendre dans les bras, le soutenir et lui dire que vous le comprenez, en ne cédant pas évidemment, surtout si c’est juste, et bien ça va déjà faire le job.
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