Quelles sont les limites à fixer à un ado ?

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Encore un sujet sur les ados, je sais que vous êtes très, très, nombreux à me demander de faire des sujets sur cette partie de la vie de vos enfants, c’est pourquoi, aujourd’hui, nous allons voir comment mettre des limites à votre adolescent. 

Il est vrai qu’à cette période de sa vie, il a plutôt tendance à les rejeter, les outrepasser, à les remettre en question or, sachez qu’une limite, une règle, est essentielle et fondamentale. Elles vont structurer votre enfant, lui donner des repères, des bases, des valeurs ; d’ailleurs   regardez, pour vivre dans le monde d’aujourd’hui, nous sommes, nous aussi en tant qu’adultes, qu’êtres humains, soumis à des règles. On n’a pas le droit de sortir tout nu dans la rue, de ne pas mettre sa ceinture de sécurité, on doit payer ses impôts, respecter les gens, on n’a pas le droit d’insulter quelqu’un dans la rue, bref, la liste est longue ; on respecte d’autant plus ces règles si l’on a été éduqué dans un cadre sécurisant et que l’on a été cadré. C’est important.

Ce n’est pas parce que votre adolescent s’oppose à vos règles qu’il n’en a pas besoin ! Ce n’est pas une raison pour ne pas en mettre ; ce n’est pas parce qu’il les conteste que vous devriez sans arrêt les revoir à la baisse ou à la hausse, ou les remettre en question.

C’est son job d’adolescent de venir questionner vos règles ! Il a besoin de s’affirmer à cet âge ; j’ai fait plein de vidéos sur le sujet pour expliquer ce qui se joue à l’adolescence, vous pouvez les retrouver sur cette chaine. C’est normal qu’il agisse ainsi ; ce qu’il attend, de manière totalement inconsciente, c’est que vous ne cédiez pas sur des choses fondamentales et que vous mainteniez en tant que parents ce cadre sécurisant pour lui !

Mettre des règles à ses enfants, c’est leur garantir une forme de sécurité.

Alors après, comment fait-on pour poser des règles correctement afin qu’elles soient acceptées avec plus de facilité ?

Premier conseil : vous devez motiver et justifier vos règles, car, user d’autoritarisme ne sert à rien. Dire : « tu ne fais pas ça, je t’interdis, je ne veux pas », va braquer votre adolescent, il aura d’autant moins envie de suivre vos règles.

Si vous dites : « on est une famille, et dans toutes les familles chacun participe, par exemple, aux tâches de la maison, j’attends de toi que tu fasses telle, telle et telle chose, moi, je fais telle et telle chose, papa fait telle et telle chose… » Distribuez des règles dans la famille, investissez votre adolescent en lui disant : « il ne serait pas juste qu’il n’y ait qu’une seule personne qui s’occupe du bien-être de tous or, maintenant que tu es grand, voilà ce que l’on attend de toi ». Et l’on n’y déroge pas ! 

À partir du moment où la règle est justifiée et qu’est-ce qui est moins justifié que de participer à la vie de famille ? Il peut s’agir aussi de la limite de l’usage des écrans, c’est vous qui le décidez. J’ai fait là aussi beaucoup de vidéos sur l’usage des écrans, et ne pas autoriser votre adolescent à avoir des écrans dans sa chambre. Vous faites comme vous voulez, mais à mon avis, cela n’a pas sa place, et je vais même vous dire plus, dans ma famille, nous-mêmes en tant qu’adultes, nous laissons nos écrans en bas, nous ne les gardons pas dans nos chambres, parce que je trouve qu’être congruent, c’est important, ce n’est pas parce que vous n’êtes pas un enfant que vous avez le droit de faire plus de choses, puisque ce que vous reprochez aux écrans et à leurs conséquences négatives, a le même effet sur vous. La lumière bleue va vous empêcher de dormir, il n’est pas bon de scroller pendant des heures, c’est de la perte de temps, on a mieux à faire, ce sont les mêmes arguments que pour votre enfant ; si vous vous appliquez les règles à vous, il sera plus facile de les faire accepter par votre adolescent.

Même si, encore une fois, c’est un enfant et que vous ne pouvez pas le mettre sur le même pied d’égalité que vous, en tout cas par rapport à l’usage que vous avez de votre téléphone. Pour vous, c’est un outil professionnel par exemple, pour lui, un outil de loisir.

Une fois que l’on a motivé et justifié sa règle, on ne la rejustifie plus, même si c’est sûr que votre adolescent va revenir à la charge. Il va vous dire : « oui, mais pourquoi, untel ou machin a le droit ? » Vous devez rester droit dans vos bottes, c’est comme ça, je t’ai déjà dit pourquoi ! Ne rentrez pas dans ce jeu-là, cela ne servirait à rien !

-Deuxième conseil : Même si vous établissez des règles, évitez de les figer, de les rendre trop strictes. Si votre adolescent conteste une règle, écoutez-le. Cela ne veut pas dire que vous allez y céder, vous avez le droit de l’écouter ; parfois, les parents n’écoutent même pas leurs enfants ni leurs arguments qui peuvent bien sûr être saugrenus ou pas du tout légitimes ; mais, écoutez-le tout de même, il aura au moins le sentiment que vous aurez entendu son point de vue et ensuite, dites pourquoi vous n’êtes pas d’accord avec ça. S’il vous dit que tous ses copains font ça, méfiez-vous déjà, de « tous mes copains », parce que, comme par hasard, ailleurs, c’est le paradis et la porte ouverte à tout, et pas chez vous, et, quand il vous dit ça répondez-lui : « je ne sais pas ce que font les autres avec leurs enfants et je ne veux pas m’en occuper, mais, chez nous, c’est comme ça et tu sais pourquoi » ! Et sans remotiver votre règle.

-Troisième conseil : Valorisez votre enfant et encouragez-le quand il respecte certaines règles, parce que c’est vrai que l’on ne voit souvent que ce qu’ils ne font pas bien. On fait ça pour tout, pour nous, pour notre partenaire, pour tout le monde or, ils font obligatoirement des choses qui sont bien ! Peut-être pas tous les jours, mais si votre adolescent a vidé le lave-vaisselle alors que vous n’aviez rien demandé, soulignez ce trait-là ! N’en faites pas des caisses non plus, il n’est pas dupe, il ne faut pas surjouer, mais, dites-lui ce que vous ressentez quand il le fait parce que, souvent, on dit ce que l’on n’aime pas, on ne dit pas ce que l’on ressent alors qu’on devrait leur dire : « moi, quand tu ne vides pas le lave-vaisselle, je ressens de l’injustice parce que je me dis que c’est toujours moi qui le fais et ce n’est pas normal que ce soit moi qui le fasse tout le temps. Moi aussi j’ai besoin de me détendre, de me reposer, j’ai, moi aussi, besoin que quelqu’un m’assiste dans telle et telle tâche, j’en fait déjà assez ».  

Observez donc tout ce qu’il fait de bien et quand il fait bien, vider le lave-vaisselle par exemple, dites-lui : « tu sais, cela me fait vraiment chaud au cœur de voir que tu te préoccupes du bien-être de tout le monde, que tu te rends compte que c’est important que tout le monde fasse sa part des choses, c’est quand même un grand soulagement. Comme tu as vidé le lave-vaisselle, j’ai pu lire un peu grâce à ça » ! 

Ça, cela va donner envie à votre adolescent de coopérer, d’accepter les règles, d’accepter les limites.

Et enfin, pour conclure, je voudrais juste vous rappeler une chose toute bête, c’est que cette période d’adolescence n’est que temporaire, elle ne va pas durer, et c’est pourquoi il ne faut pas abîmer la relation, car, trop souvent, les tensions sont tellement fortes à cette période-là, que l’on abîme un peu la relation, on perd un peu le lien qui nous unit à cet enfant que l’on aime plus que tout au monde ! Ne perdez pas ce lien, pour cela, rappelez-vous que c’est temporaire, que parfois il faut prendre sur vous, même si ce n’est pas simple, ne perdez pas de vue que c’est vous l’adulte et que c’est à vous de mettre un peu d’eau dans votre vin, même si de temps en temps il dépasse un peu les bornes, ce qui ne vous empêche pas de lui en faire part.