Mes enfants se détestent. Que faire?

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Vous êtes nombreux à me dire et à être inquiets de voir la relation qu’ont vos enfants.

En tant que parents, d’abord on les aime tous, de manière égale, mais différente, et c’est très douloureux pour un parent de voir que ses enfants ne s’entendent pas. Il est vrai que dans l’image idéale, c’est la famille, donc la famille idéale. Oui, mais la famille idéale, ce n’est qu’un film, ce n’est pas la réalité.

Ne portez, surtout pas, de jugements trop hâtifs en pensant que cette situation est définitive. Vos enfants vont grandir et vont changer. Il arrive très, très, souvent qu’il y ait beaucoup de rivalités quand les enfants sont petits. Pour des tas de raisons. 

Cela peut venir du fait que l’aîné qui n’a pas accepté, et ce n’est pas conscient chez lui, l’arrivée d’un deuxième ou d’un troisième, et qu’il en veuille à cet autre qui est venu prendre trop de place dans la famille, une place qui était la sienne, il était le premier, il était au centre de l’attention. 

Il y a également les rivalités, qu’il se crée tout seul, parce qu’on juge que l’autre a plus de capacités dans tel ou tel domaine, et de ce fait, il ne se sent pas bien, cela le dévalorise, et au lieu de se remettre en cause lui-même, il va rejeter la faute en se disant : « si tu n’existais pas, pour me montrer tous les jours à quel point toi, tu es à l’aise là-dedans, et pas moi, je serais plus heureux » ! Ce sont des histoires inconscientes que l’on se raconte et qui font naître des rivalités.

Et il y a aussi des caractères comme ça, qui ne matchent pas bien ensemble tout de suite, mais il y a également des tempéraments et ce que l’on a transmis, nous en tant que parents.

Quelle image de notre couple donne-t-on à nos enfants ? Parce que si vous, dans votre couple, vous êtes très en conflit, très en rivalité, que vous vous disputez beaucoup avec votre partenaire, eh bien, vos enfants ne font qu’être le miroir de ce que vous leur montrez d’une relation. Là, la remise en question vous revient à vous.

Quoi qu’il arrive, dans tous les cas de figure, faites un petit pas de côté, prenez un peu de distance et ne vous dites pas que c’est définitif et surtout, que l’un déteste l’autre ! Détester est peut-être un mot un peu trop fort. Peut-être que pour l’instant ils ne s’entendent pas, ils ne s’accordent pas. 

Sachez que, moins vous allez vous impliquer dans leur relation, mieux cela se passera. Évidemment, il n’est pas question de les laisser se taper dessus, où là, il faut intervenir, j’ai fait des tas de vidéos sur ce sujet que vous retrouverez sur ma chaîne, mais sans cela, n’intervenez pas. 

Ce que vous pouvez leur dire, c’est qu’ils ne sont pas obligés de s’aimer. C’est important de les libérer du fardeau « on est une famille, on doit tous s’aimer » ! « Non, tu n’es pas obligé d’aimer ton frère ou ta sœur, en revanche, tu es obligé de les respecter » ! Ça, c’est important, transmettez vos valeurs. Alors, évidemment, qu’on aime son frère ou sa sœur, ce n’est pas parce qu’on est fâché avec et qu’on lui dit des horreurs ; d’ailleurs, vous devez le constater, moi je sais qu’avec mes filles quand elles étaient petites, maintenant ça va beaucoup mieux, elles grandissent, mais il y eut un moment où ce fut : « je te déteste » !  J’ai même entendu : « je préférerais que tu ne sois jamais née » ! Ce qui est dur, très fort. 

On reprend ça ensuite avec son enfant, mais pas quand il est en colère, ce qui ne sert à rien, mais on reprend ça. On va dire à son enfant : « Toi, si on t’avait dit ça, qu’aurais-tu ressenti » ? Il ne s’agit pas de dire si l’autre t’avait dit ça, parce que l’autre, il s’en fiche, non, « si moi, je t’avais dit ça, qu’est-ce que tu aurais ressenti ? Qu’est-ce que tu imagines que ton frère, ou ta sœur ont pu ressentir en entendant ça » ? Faites-lui prendre la responsabilité du propos ; sans le juger, sans le condamner, sans tirer de conclusion, juste lui permettre d’évaluer un peu la portée de ses paroles, parce que les mots, c’est puissant, et qu’il faut faire attention. « Tu n’es pas d’accord ? tu peux lui dire que tu n’es pas d’accord, que tu n’es pas content, que tu en as marre qu’il rentre dans ta chambre, s’immisce dans ton intimité, sans ton autorisation, ça, tu peux lui dire et l’affirmer haut et fort, mais tu n’as pas le droit d’être blessant, jugeant, maltraitant, ou irrespectueux » !

Ce que vous pouvez faire, aussi, c’est d’expliquer à vos enfants ce que cela vous fait à vous de voir ça en tant que parent. C’est important qu’ils mesurent la portée de leurs actes. Il ne s’agit pas de les culpabiliser, même s’ils vont se culpabiliser ; la culpabilité, c’est très bénéfique pour se rendre compte que l’on dévie ; sans culpabilité, on continuerait à faire des choses qui ne sont pas correctes. La culpabilisation n’est pas saine, mais la culpabilité, elle, est très saine puisqu’elle permet de se rendre compte que parfois on a un peu déconné et de rectifier le tir.

Dites à vos enfants ce que ça vous fait à vous, parents, de les voir se dire des horreurs, en venir aux mains, avoir des propos très blessants. Quand vous discutez avec vos enfants, c’est toujours quand ils sont redevenus calmes. Ne vous dites pas que, parce que vous l’avez dit et qu’ils ont l’air de s’en fiche comme de l’an 40, qu’ils ne l’ont pas entendu ! Les choses sont dites, les mots sont entendus, c’est intégré. Après, laissez faire, il faut du temps, il faut répéter les choses, mais, quoi qu’il en soit, elles sont entendues, et je vous assure que cela suffit largement !