Les caprices, ce sont des comédies

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Les enfants font-ils des caprices pour rien ? 

Croire qu’il fait des comédies revient à nier ses émotions

En fait, croire que votre enfant fait une comédie, ça revient à nier l’émotion qu’il est en train de ressentir. Votre enfant ne comprend pas du tout pourquoi vous dites qu’il fait des comédies, que ce ne sont que des histoires et que ça ne sert à rien. Sachez qu’aucun enfant ne pleure pas pour rien. Ca n’existe pas, on ne pleure pas pour rien. Peut-être rien pour vous mais pas pour votre enfant. Nier l’émotion d’un enfant ça revient à lui dire ce qu’il ressent n’est pas ok et ce qu’il fait c’est n’importe quoi. C’est grave parce que l’enfant va se remettre en question et se dire qu’en fait il n’est pas un bon enfant, que ce n’est pas normal qu’il fasse ça, qu’il provoque ses parents et qu’ils ne sont pas contents. Or il ne sont  pas heureux de vous voir mécontent. Et surtout ça va abîmer l’estime et la confiance que l’enfant peut avoir en lui-même, il va se sentir nul. Donc faites attention à ces jugements. 

Un enfant ne peut pas relativiser

Sachez qu’un enfant est incapable de relativiser. Pour une raison très simple c’est qu’il a une partie de son cerveau qui n’est pas mature. Il sait s’exprimer avec la partie émotionnelle. En revanche, relativiser comme peut le faire un adulte c’est impossible pour un enfant. Et plus il est jeune et plus c’est impossible. La maturité du cerveau dure 25 années et donc pendant tout ce temps votre enfant n’est pas capable de relativiser. Si à l’adolescence on fait des bêtises, c’est justement parce qu’on n’est pas capable de relativiser. On ne peut pas se dire si je fais les conséquences seront ça. Il faut vraiment en avoir conscience. 

Avoir de l'empathie l’aidera à surmonter sa peine

Ce qu’attend votre enfant quand il se roule par terre, c’est que vous ayez de l'empathie pour ce qu’il ressent. Il n’attend pas que vous cédiez. En fait, ça, c’est ce que vous vous dites, c’est votre perception de la situation. C’est votre analyse d’adulte qui est le fruit souvent de toute une éducation qui répète inlassablement que les enfants font des caprices. On l’a tellement entendu, on nous l’a dit à nous aussi qu’on faisait des caprices. Et c’était douloureux de s’entendre dire qu’on est capricieux si on pleure parce qu’on n’a pas le droit à un nouveau tour de manège ou un bonbon. C’est juste qu’on en avait trop envie. Et on a le droit d’être déçu, d’être frustré. J’ai le droit d’être triste de ne pas avoir ça. Alors on se roule par terre parce qu’on est un petit enfant et que c’est le seul moyen qu’on a d’évacuer.  Quand vous avez de l'empathie, que vous comprenez sans céder à la demande de votre enfant, vous l’aidez à apaiser sa peine et à comprendre ce qui se joue émotionnellement. Et surtout vous l’aidez à s’apaiser dans l’harmonie et à ne pas se culpabiliser d’avoir eu cette réaction tout à fait normale chez un enfant.

Les phrases à oublier

Il y a des phrases qu’il faut absolument bannir de votre vocabulaire, qu’il faut oublier tout de suite parce qu’elles sont contre-productives si vous voulez aider votre enfant à justement avoir de moins en moins ces comportements, à développer une bonne intelligence émotionnelle, à développer cette partie du cerveau qui a besoin d’être maturée. Aujourd’hui on a des tas d’études qui prouvent que quand un enfant est grondé il y a des connexions qui ne se font pas dans le cerveau, il y a des choses qui vont être altérées. L’enfant va peut-être faire des caprices beaucoup plus longtemps que prévu ou alors va mettre un couvercle et se fermer complètement à ses émotions. Et ça peut déclencher des tas d’autres choses douloureuses pour lui comme pour vous finalement sur le long terme. Or en tant que parent, ce n’est pas ce que vous voulez.

Alors quelles sont ces phrases à bannir :

  • “mais ne sois pas triste, allez, sèche tes larmes”
  • “mais ce n’est rien du tout, allez, tu vas voir, dans 2 minutes tu auras tout oublié

La plupart des parents disent ça en pensant qu’ils font bien. Mais est-ce que vous pensez que si vous êtes triste, quelle qu’en soit la raison, et qu’on vous dit “ne t’inquiète pas, c’est rien, ça va passer” ça va vous aider ? Evidemment que non. Pour votre enfant c’est pareil. Une fois encore, vous niez l’émotion de l’enfant. C’est comme si vous lui disiez : mais tu n’as pas le droit d’être triste, ça ne sert à rien, arrête tout de suite d’être triste. C’est exactement la même chose lorsqu’on a dit à des générations de garçons “un garçon ça pleure pas”. Des tas de gens ont grandi en ne sachant plus comment gérer leurs émotions, en ne sachant plus communiquer sur leurs émotions, en ne sachant même pas les détecter. Souvent quand on se jette sur du chocolat on ne sait pas que c’est parce qu’on est triste. On ne sait même plus entendre la tristesse ou une autre émotion d’ailleurs. Je vous invite à plutôt écouter l’émotion de votre enfant.

Les attitudes à bannir

Ne pas faire diversion. Bien sûr faire diversion, ça marche parce qu’un enfant va vite passer d’un univers à un autre. Mais il n’aura pas appris à gérer. Et donc cette diversion là, à l’adolescence il peut la chercher dans le cannabis, dans l’alcool. Et puis à l’âge adulte, dans le chocolat, les gâteaux, flamber sa carte bleue, les jeux d’argent et plein d’autres choses.

Lui offrir un bonbon ou autre chose. Ca ne console pas. Prenez-le dans vos bras. Ca c’est une bonne méthode. Mais lui acheter quelque chose, encore une fois, qu’est-ce que ça va donner à l’âge adulte ? Et bien on va chercher à se récompenser avec quelque chose, ça peut être de la nourriture, de la drogue, de l’alcool, n’importe quoi d’autre. On va chercher à se récompenser. Mais ça ne gérera rien, jamais on n’arrivera à être apaisé grâce à ça.

Distraire votre enfant. Ne cherchez pas à divertir votre enfant avec un jeu ou un dessin animé. Encore une fois, vous devez accueillir les émotions de vos enfants. Ca peut être effrayant parce qu’on n’a pas appris à le faire, on est face à l’inconnu. On n’a pas vu nos parents faire comme ça, on ne sait pas comment modéliser ce comportement. Mais ce n’est pas grave. Il y a des tas de choses que vos parents ne faisaient pas et que vous savez faire parce que vous les avez apprises.

Ecouter, aider à verbaliser

On l’a vu, comprendre son émotion, comprendre votre enfant, se mettre à sa place d’enfant de 3 ans qui n’a pas eu un bonbon, un tour de manège ou Dieu sait quoi d’autre. L’écouter. L’aider à verbaliser: “dis donc loulou! oh là là, tu as l’air d’avoir beaucoup de peine; qu’est-ce qui se passe?” Si il est tout petit vous pouvez dire : “Elle est où ta peine? Tu la ressens où dans ton corps? Tu ressens quoi?” Faites-le parler, c’est ça qui va l’aider à évacuer. La  parole va aider à faire sortir l’émotion. S’il n’arrive pas à verbaliser et que vous connaissez la raison de son chagrin, dites-lui : “ah bah oui loulou, je comprends qu’avoir un tour de manège c’est tellement génial, moi aussi si j’étais à ta place aussi j’aimerais faire des tas et des tas de tours”. “si tu avais beaucoup de bonbons, tu en mangerais combien?”  Aidez-le à verbaliser sa frustration pour qu’il comprenne que le caprice est associé à “je n’ai pas eu ça et donc c’est normal que je sois dans cet état”. Quand vous ferez ça vous allez faire un cadeau inestimable à votre enfant. Vous allez l’aider à développer une sécurité intérieure forte et on sait aujourd’hui, toutes les études le prouvent, que les gens qui réussissent le mieux dans la vie en général, pas seulement financièrement, sont ceux qui ont une sécurité intérieure forte. Donc aidez votre à développer cette fameuse intelligence émotionnelle. Vous pouvez retrouver mes vidéos à ce sujet ou lire le merveilleux livre de Colman, “L’intelligence émotionnelle” qui est vraiment fantastique et qui vous montre à quel point c’est fondamental. Parce que ce qui va vous aider dans la vie, ce n’est pas d’avoir des diplômes, c’est d’avoir confiance en vous, d’être fier, de savoir vous débrouiller, de ne pas avoir peur du regard des autres. C’est ça qui va vous aider dans la vie plus que n’importe quel diplôme. Et c’est comme ça qu’on peut équiper nos enfants à devenir de bonnes personnes pour eux et aussi pour le monde.