Il ne veut pas prêter ses jouets

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Votre enfant se montre peu enclin à partager, refusant de prêter ses affaires, ce qui peut vous donner l’impression qu’il est égoïste. Pour comprendre cette attitude et trouver des solutions, nous allons aborder le sujet des enfants qui hésitent à prêter leurs possessions. Vous souhaitez encourager davantage de générosité chez votre enfant et vous le trouvez peut-être un peu rigide dans ses relations avec les autres. Pourquoi agit-il ainsi ? Quelles sont les raisons derrière son comportement ? Existe-t-il des étapes de développement auxquelles nous pouvons nous attendre, où les enfants sont plus enclins à coopérer ? Plus important encore, quelles astuces puis-je partager avec vous pour aider votre enfant à développer sa sociabilité et à prêter plus facilement ?

Avant 4/5 ans, si je le tiens il est à moi

Avant tout, il est essentiel de comprendre qu’avant l’âge de 4 à 5 ans, les enfants ont du mal à saisir pleinement le concept du partage. Par conséquent, il ne faut pas s’attendre à ce qu’un enfant, d’autant plus jeune, puisse prêter de manière naturelle et aisée. Certains enfants ont la chance d’avoir des frères et sœurs avec lesquels ils partagent tout, car leurs jouets sont tous regroupés au même endroit. Dans de tels cas, les parents ont moins tendance à inculquer un fort sentiment de possession, où tout est catégorisé comme « à toi » ou « à moi ». Pour ces enfants, comprendre le partage peut être un peu plus accessible, bien que cela ne soit pas nécessairement dû à une compréhension intrinsèque du concept de partage. Cela découle souvent simplement de leur expérience de vivre dans un environnement où il n’y a pas vraiment de biens strictement personnels.

Cependant, lorsque cela concerne les aînés, par exemple, qui n’ont jamais partagé leurs possessions avec d’autres enfants lorsqu’ils sont plus âgés, le sentiment de « c’est à moi » est plus marqué. Il est crucial de respecter le fait qu’un enfant considère qu’un objet lui appartient tant qu’il l’utilise, même s’il ne lui appartient pas réellement. Tant qu’il en a besoin, il le considère comme étant « à lui » et n’est pas enclin à le prêter. Il est important de respecter cette perception.

Il convient de noter que le refus de partager chez un enfant n’est pas nécessairement un signe d’égoïsme, en particulier chez les enfants de moins de 4 à 5 ans. C’est à cet âge-là qu’ils ont du mal à intégrer pleinement la notion de partage. Il relève du rôle éducatif des parents d’enseigner progressivement à leurs enfants à être plus sociables en partageant leurs affaires, et nous allons explorer comment y parvenir dès à présent.

Forcer ne sert à rien et renforce l’obstination

Il est important de comprendre que contraindre votre enfant à prêter ses affaires ne fera que renforcer son désir de les conserver pour lui-même. Plus vous insistez pour le convaincre de partager, plus il sera susceptible de résister. Par conséquent, il est fortement déconseillé d’utiliser des méthodes de persuasion telles que « Il faut donner » ou de recourir à des tactiques de manipulation ou de chantage pour obtenir ce que vous voulez. Il est courant de se sentir gêné dans des situations similaires, par exemple lorsque votre enfant refuse de prêter un jouet à un autre enfant qui a partagé le sien, comme au bac à sable.

Il est essentiel de se rappeler que l’opinion des autres personnes présentes dans ces moments importe peu. Ce qui compte, avant tout, c’est le bien-être de votre enfant. Il est crucial de ne pas laisser le jugement des autres influencer vos décisions. Même si vous êtes momentanément scruté par les autres, il est important de réaliser que leur attention sera rapidement détournée, et ils vous oublieront aussi rapidement qu’ils vous ont remarqué. Parfois, nous assistons à des situations qui n’ont aucune incidence significative, et il est essentiel de garder à l’esprit que les individus sont principalement préoccupés par leurs propres préoccupations et ne porteront que peu d’attention à vos actions.

Obtenir la validation de votre enfant

Une approche alternative que vous pouvez adopter consiste à obtenir le consentement de votre enfant. Si votre enfant dit oui, il sera plus enclin à partager. Par exemple, vous pouvez lui poser la question de la manière suivante : « Écoute, quand tu auras terminé de jouer avec, serais-tu d’accord pour prêter ton seau à ce petit garçon ? » Votre enfant répondra par un oui ou un non. C’est pourquoi il est préférable de poser des questions fermées, évitant ainsi les questions qui nécessitent une explication détaillée. Si votre enfant répond par la négative, vous pouvez simplement dire : « D’accord, tu ne veux pas prêter ? » Et c’est tout, c’est aussi simple que ça. Vous pouvez lui faire comprendre qu’il a le pouvoir de décider s’il souhaite prêter ou non, car c’est son seau, sa possession.

Cette approche peut être répétée régulièrement, et vous pourriez être agréablement surpris un jour lorsque votre enfant répondra : « Oui, bien sûr, quand j’aurai fini, mais pas tout de suite. » Ou bien, votre enfant pourrait décider de partager un objet plutôt qu’un autre, car il préfère garder celui-ci. Il est vrai que plus vous insistez pour qu’il abandonne quelque chose, et ceux qui ont plusieurs enfants le comprennent parfaitement, car cela peut également s’appliquer à des fratries, plus l’objet en question devient précieux à ses yeux.

Focalisez-vous sur les bons comportements

Mettez l’accent sur les comportements positifs de votre enfant et évitez de constamment souligner le terme « tu es égoïste ». Évitez de lui attribuer des étiquettes, car plus vous le faites, plus vous renforcez ce comportement chez lui. Il est crucial de comprendre que lorsque l’on répète à un enfant qu’il est égoïste, il peut finir par intégrer cette image et adopter ce comportement par mimétisme. C’est un sujet sérieux, et je tiens à vous le rappeler.

Au lieu de cela, optez pour une approche de renforcement positif. Lorsque votre enfant partage quelque chose, montrez-lui de l’appréciation en disant, par exemple : « C’est vraiment bien que tu aies partagé ça. C’est très généreux de ta part ! » Encouragez-le en lui disant à quel point il est généreux quand il partage avec sa petite sœur ou avec d’autres. Cette approche positive peut susciter chez votre enfant le désir de recevoir davantage d’attention positive. En conséquence, il sera plus enclin à partager et à adopter un comportement généreux. Vous voyez, c’est essentiellement la même chose, mais orientée vers le côté positif.

Donnez une leçon bienveillante

Enfin, voici mon dernier conseil, et vous allez voir à quel point il est efficace. J’ai eu l’occasion de l’appliquer de nombreuses fois, car il n’y a rien de tel que d’apprendre par l’expérience. Pour cela, il vous suffit d’attendre le moment où votre enfant se retrouve à son tour dans la situation où on ne lui prête pas quelque chose. À ce moment-là, il sera prêt à comprendre la leçon.

Bien entendu, il ne s’agit pas de lui dire : « Tu vois, toi aussi, quand tu ne prêtes pas, tu comprends maintenant. » Au contraire, expliquez-lui que certaines personnes, tout comme lui, peuvent être réticentes à prêter leurs affaires, car elles sont attachées à ce qui leur appartient. Vous pouvez lui dire : « Il y a des gens qui sont comme ça, ils préfèrent garder leurs affaires pour eux, et c’est leur choix. Je sais que cela peut te rendre triste. C’est pourquoi, lorsque tu te trouveras dans une situation similaire, peut-être que tu auras envie de prêter, car tu comprendras ce que cela fait lorsque l’on refuse de partager. »

Une autre approche consiste à simuler la situation à la maison en lui rappelant que tout ce qui s’y trouve appartient à vous. Par exemple, si votre enfant veut emprunter votre téléphone ou vos clés pour jouer, vous pouvez lui dire fermement que ce sont les vôtres, et que vous ne les prêtez pas. Observez sa réaction. En lui posant des questions comme : « Comment te sens-tu lorsque je ne te prête pas mes clés ? Penses-tu que cela ressemble à ce que ressentait le petit garçon au parc quand tu ne voulais pas lui prêter ta pelle ? », vous l’aidez à comprendre les émotions des autres en se mettant à leur place.

Bien sûr, il est essentiel de maintenir une approche bienveillante, sans jugement. Vous pouvez également expliquer à votre enfant que le refus de prêter peut créer des émotions difficiles chez les autres et que cela peut avoir un impact sur les relations. En montrant à votre enfant que vous partagez des moments agréables avec lui grâce à votre propre générosité, vous l’encouragerez à suivre votre exemple et à développer un comportement plus ouvert au partage. En fin de compte, il s’agit de lui enseigner des leçons de vie importantes de manière positive et constructive.