Enfant roi : victime ou tyran?

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Nous allons donc parler des enfants Rois ! Une espèce de mal du siècle, et il y a des raisons pour ça et nous allons les évoquer. Ce qui va vous donner un autre regard, une autre approche de cet enfant Roi, et savoir si vous avez, face à vous, un petit tyran, et pourquoi se comporte-t-il ainsi, mais surtout comment faire pour que cela cesse maintenant.

Avez-vous un petit enfant qui fait la loi à la maison ? C’est lui qui décide de tout, il s’oppose à tout, il vous coupe la parole, il prend tout l’espace, mais, pourquoi se comporte-t-il ainsi ? 

Comment faire la différence entre l’enfant Roi et le tyran ? Je vais m’appuyer sur le docteur en Psychologie Didier Pleux, qui explique que c’est le passage de l’enfant très capricieux à l’enfant qui dicte sa loi.

L’enfant très capricieux qui refuse, qui s’oppose, etc…ça commence comme ça, c’est ce qu’on appelle l’enfant Roi et le tyran, c’est vraiment lui qui impose sa loi, qui décide ! Il décide même parfois du film que l’on va regarder à la télé, de ce que l’on va manger, des sorties que l’on va faire, si l’on sort ou si l’on ne sort pas, s’il mange à table ou s’il mange dans le salon ; c’est un petit tyran qui décide et qui a le droit de tout faire, et les parents se plient à ses desiderata.

En fait, l’enfant Roi, comme son nom l’indique, règne et fait la loi. Cette supériorité qu’il ressent, il est bien conscient qu’il l’a sur ses parents, et ce n’est pas normal !

Un enfant ne doit jamais avoir le dernier mot ni être supérieur aux désirs et aux limites des parents. Ce sont les parents qui dictent les règles et les enfants doivent les appliquer, et pas le contraire ! Hélas, quand l’enfant prend le rôle de parent finalement, il devient tout puissant, et cette toute-puissance se manifeste parce que l’enfant est insécurisé. Il n’est pas rassurant, pour en enfant, de se dire qu’il est plus puissant que ses parents. C’est eux qui devraient le protéger, c’est eux qui devraient avoir la puissance, s’il l’a, lui, ça l’insécurise. Comment je réagis quand je suis en insécurité ? Eh bien, je pousse les limites de plus en plus loin, je vais de plus en plus loin !

Si vous saviez ce que j’ai vu ! J’ai vu des papas qui n’avaient plus le droit de dormir dans le même lit que leur épouse parce que l’enfant ne voulait pas que le père dorme là ! J’ai vu des enfants qui n’autorisaient pas certaines personnes de la famille à manger à la même table qu’eux ! Je pourrais vous raconter plein d’histoires comme ça ; c’est-à-dire que ça peut aller très loin. Peut-être n’en êtes-vous pas à ce stade, et tant mieux, rien n’est irréversible je vous rassure, mais peut-être en êtes-vous au stade de l’enfant un peu Roi, parce que vous avez du mal à poser clairement vos règles et vos limites ; vous avez peur de lui faire de la peine, de le blesser, on voit beaucoup ça, aujourd’hui, on a envie d’être de bons parents, bienveillants, mais la bienveillance n’est pas l’absence de limites ! Ce n’est pas, plus de règles du tout, c’est simplement aborder l’enfant d’une certaine manière ; ce n’est pas d’être agressif, autoritaire, d’imposer sa loi et rentrer dans un rapport de force. On peut obtenir la coopération de nos enfants sans avoir besoin d’user d’autorité, il suffit d’être ferme et clair sur les règles que l’on veut voir appliquer.

À partir du moment où l’enfant devient violent et commence à prendre le contrôle, il est temps pour vous de vous questionner sur votre éducation et de revoir les choses. Il n’est jamais trop tard, mais bien sûr, votre enfant n’étant pas habitué, il va s’opposer avec encore plus de force. Il va vous en faire voir de toutes les couleurs, mais, croyez-moi, tenez bon. Comment fait-on ? J’ai fait plein de vidéos, sur : comment poser des règles et des limites, il suffit de reprendre la main. Ce que je vous conseille de faire, c’est de convoquer votre enfant dans la cuisine, le soir ou en rentrant de l’école, par exemple, au moment du goûter, et de lui dire : « écoute, jusqu’à maintenant j’ai fait des erreurs terribles en tant que maman, (ou en tant que papa bien sûr) j’aurais dû faire ceci, ou cela, c’est moi qui dois décider de ça et ça, et je ne l’ai pas fait parce que, je n’ai pas appris à être maman (ou papa). 

C’est vrai, il n’y a pas d’école des parents, ni d’école de la vie non plus d’ailleurs, on fait tous avec les moyens du bord, on fait tous avec amour surtout et ça, on peut le dire à son enfant ; « je pensais que c’était bon pour toi, mais je me rends compte de mes erreurs, je me rends compte que ce que j’ai fait n’était pas bien, et à partir d’aujourd’hui, c’est moi qui décide, de telle et telle chose ». Vous pouvez lister les choses, faire une feuille avec : petit 1, petit 2, petit 3. Alors, ne vous attendez à ce que votre petit ange regarde les règles et dise : « ah, c’est génial, super je vais faire comme ça maintenant » ! Eh bien, non, cela ne va pas se passer ainsi, évidemment ! Il va vouloir à nouveau imposer sa loi, mais il va falloir tenir et accepter que votre enfant pleure, qu’il ait de la frustration, qu’il se mette dans des colères terribles. Vous pouvez accompagner ça, j’ai fait énormément de vidéos sur le sujet, sur l’accueil des émotions des enfants, sur la gestion de la frustration, j’ai également des programmes en ligne que vous pouvez suivre et retrouver sur mon site internet. Il y plein d’outils, plein de choses que vous pouvez faire, mais il va falloir tenir bon, si cela fait plusieurs années, cela va être compliqué pour vous. Il va falloir courber le dos, mais, croyez-moi, vous allez lui rendre un service fantastique, parce que votre enfant a besoin de ça ! Le scénario vraiment catastrophe, si vous voulez mon avis, ce n’est pas tant ce qui se passe maintenant que ce qui va se passer à l’adolescence. Un adolescent qui n’a pas eu de limites quand il était petit, va les repousser encore plus loin, et lorsqu’il sera exposé à des risques, drogue, alcool, sexe, etc…là, il va s’engouffrer dans la brèche, parce qu’il va vouloir tester.

Beaucoup d’enfants qui dépassent les limites à l’adolescence sont des enfants qui n’ont pas eu des règles claires de la part des parents quand ils étaient petits. Ce n’est pas que ça, pour certains c’était trop rigide, ils s’élèvent en opposition du genre : « maintenant, tu ne peux plus me contrôler, je fais ce que je veux », mais, il y a toujours, à la base, un souci d’éducation.

Est-ce qu’il faut vous culpabiliser ? Sûrement pas, cela ne sert à rien ! Mais, reprendre la responsabilité de son éducation et reprendre les choses en main. Parce que, les profondes causes, de l’enfant Roi à l’enfant tyran, je vous les rappelle maintenant, c’est : la survalorisation de l’enfant, de le voir vous-mêmes comme un enfant Roi, le plus beau, le plus intelligent ; c’est de porter ce regard « survalorisant » j’ai envie de dire, l’absence de limites et de règles claires et fermes, et enfin, la peur de le blesser ! Or, vous ne blessez pas un enfant en lui donnant un cadre.

Allez-y, faites-vous confiance, et moi, j’ai confiance en vous.