Votre enfant ment

Pour vous abonner à ma chaîne Youtube, cliquez ici


Votre enfant dit des mensonges et vous aimeriez savoir comment y réagir. 

Peut-être que ça vous énerve, peut-être que vous vous inquiétez par rapport à ça et peut-être même que vous le jugez. 

Si votre enfant ment, c’est pour plusieurs raisons :

Cacher une bêtise

Premièrement, il veut cacher une bêtise qu’il a faite.

« Dis donc loulou, c’est toi qui as mangé le yaourt ? »

« Non maman, c’est le dragon qui a mangé le niarout ! »

En référence à une vidéo qui a fait le tour d’Internet, je ne sais pas si vous l’avez vue, de cette petite fille qui est couverte de chocolat.

Il y en a partout, il y a ses traces de doigts un peu partout sur la table et quand sa maman lui demande si c’est elle qui a mangé le yaourt (en l’occurrence là, il s’agissait j’imagine d’une crème dessert au chocolat), la petite fille couverte de chocolat répond « non, c’est le dragon ».

Souvent, votre enfant a conscience qu’il a fait quelque chose qu’il n’a pas le droit de faire, en l’occurrence peut-être cette petite fille avait mangé ce yaourt dans le dos de sa maman ou alors elle avait le droit de manger le yaourt mais elle a vu qu’elle avait fait des bêtises en en mettant partout, et elle savait sans doute qu’elle allait se faire gronder ou réprimander par rapport à ça.

Résultat : votre enfant ment et on va détailler tous ces mensonges après.

Se défiler 

Votre enfant ment aussi pour se défiler.

« Dis donc chérie, tu as bien nettoyé la table ? »

« Oui oui, c’est fait ! »

Masquer une angoisse 

Il peut mentir aussi pour masquer une angoisse : « Maman, il y a des monstres sous mon lit ! ».

Ne pas être puni

Et enfin, il ment parce qu’il ne veut pas être puni.

Il craint les conséquences de ce qu’il va se passer et donc il préfère dire « chérie c’est toi qui as mangé tout le paquet de gâteaux ? Il n’y en a plus. »

« Non non, ce n’est pas moi. »

C’est un petit peu comme le yaourt mais là, c’était plus pour masquer une bêtise qu’il a faite alors que là c’est plus pour éviter d’être puni.

Alors dans cette vidéo, on va voir trois étapes pour aborder les mensonges de vos enfants maintenant que vous avez compris qu’il y avait plusieurs raisons pour lesquelles votre enfant mentait :

Comprendre les mensonges de votre enfant

Tout d’abord, il va falloir comprendre les mensonges de votre enfant.

Quand il est angoissé par exemple et qu’il a peur de quelque chose, il ment ou il raconte aussi des choses.

Il y a des enfants qui ont une imagination débordante, qui n’arrivent plus à faire le lien entre ce qui est réel de ce qui est imaginé et vous, vous avez l’impression qu’il vous dit des mensonges mais pas plus que vous quand vous racontez qu’il faut faire la lettre au Père Noël.

Il y a aussi votre enfant qui a pu vous entendre mentir vous-même quand vous avez une copine au téléphone et qu’elle vous dit « bah alors, je t’attends, tu arrives dans combien de temps ? » et que vous répondez « Oui, ça y est je suis parti depuis déjà 5 minutes » et que votre enfant voit que vous n’avez pas encore vraiment quitté la maison.

Vous pouvez aussi dire et ça vous est déjà arrivé « on va au parc aujourd’hui ? », « non non, il est fermé ! » ou alors « je peux avoir un bonbon ? », « ah bah il n’y en a plus ! ».

Ou quand votre enfant voit quelque chose à la télévision, j’ai vu ça un jour avec une dame dans un magasin où son enfant lui disait « moi j’aimerais avoir ça » et elle lui répondait « oui oui, on va l’acheter demain » sauf que le lendemain, votre enfant n’est pas dupe, peut-être qu’il vous en parle plus mais il a bien noté que vous avez fait une promesse qui n’avez pas été tenue.

Donc faites attention aussi parce que si vous-même vous utilisez le mensonge et que votre enfant s’en rend compte, c’est comme si vous cautionnez le fait que mentir, c’est une option possible.

Alors voyons maintenant, une fois qu’on a compris tout ça, comment faire pour y réagir.

Lui faire comprendre que la confiance et la franchise vont de pair

Il va falloir que vous fassiez comprendre à votre enfant que la franchise, c’est quelque chose d’important et que c’est ce qui va conditionner la confiance que vous allez pouvoir mettre en lui.

On va reprendre les exemples de tout à l’heure avec votre enfant qui vous dit « bah non, c’est pas moi qui ai mangé les yaourts », c’est de lui dire « bon elle est bien marrante ton histoire de dragon mais la prochaine fois que tu as fait quelque chose, je préfère que tu viennes me le dire tout de suite parce que tu vois les taches sur les chaises ? bah maintenant, pour les enlever, c’est beaucoup plus difficile parce qu’elles ont séché et ça me demande beaucoup plus de temps, ça abîme la chaise et c’est dommage, ça me fait perdre beaucoup plus de temps alors que si tu me l’avais dit tout de suite, j’aurais pu t’aider à nettoyer. »

Pareil, s’il vous a dit qu’il avait fait quelque chose et qu’il ne l’a pas fait, c’est de dire « en fait, j’ai vu que la table n’avait pas du tout été nettoyée. La prochaine fois, si tu n’as pas envie de le faire ou s’il y a un problème, je préfère que tu m’en parles plutôt que de me dire que c’est fait parce que moi, je comptais sur toi ».

En fait, vous allez relever le mensonge mais vous n’allez pas juger votre enfant et ça, c’est véritablement ce qu’il va faire toute la différence.

S’il vous a dit qu’il y avait des monstres sous son lit, c’est de lui dire « écoute, toi et moi on sait bien que les monstres ça n’existe pas mais je vois que tu as peur, alors si tu veux, on en parle ».

S’il accuse quelqu’un, ne le laissait pas macérer avec sa culpabilité, mais reprenez-le

Et enfin, ma troisième étape, ça va être de sanctionner j’ai envie de dire ou en tout cas d’alerter quand vraiment le mensonge va être grave.

C’est à vous de juger la gravité d’un mensonge, mais mettez-vous toujours à sa place et dites-vous que les intentions de votre enfant sont aussi bonnes que les vôtres parfois quand vous-même vous utilisez le mensonge.

Donc il va falloir doser, et aussi ramener ça au fait que c’est un petit enfant et qu’il n’a pas le recul et la même capacité que vous à évaluer le vrai du faux.

Quand les enfants affabulent beaucoup, soit ils essayent d’attirer l’attention avec leurs histoires rocambolesques, soit ils n’arrivent pas à distinguer, ça dépend l’âge qu’a votre enfant, le réel du non réel, et c’est juste à vous de rétablir la vérité en disant « ah bah elle est super marrante ton histoire de maîtresse qui s’est envolé au milieu de la classe ou qui a fait telle et telle chose. Bon entre nous, on sait bien que c’est sorti de ton imaginaire et c’est génial d’avoir un imaginaire débordant mais en réalité, qu’est-ce qui s’est passé ? ».

Et donc quand il y a eu quelque chose de grave, pareil, si vous savez qu’il a fait quelque chose par exemple il est arrivé en retard à l’école alors que vous l’avez déposé à l’heure, forcément c’est qu’il a dû traîner quelque part et vous l’avez su parce que le collège ou l’école vous a téléphoné.

Il est inutile d’inciter votre enfant à s’enfoncer dans son mensonge parce que si vous lui dites « ah en fait, t’es arrivé à l’heure ce matin, il n’y a pas eu de problème, tout s’est bien passé à l’école ? », vous l’invitez d’une certaine manière à entretenir un mensonge et il va être ultra mal à l’aise.

Déjà, ça ne sert à rien de le faire culpabiliser plus que ça, c’est de lui dire clairement « l’école m’a téléphoné, j’ai appris qu’il y avait eu tel ou tel problème » : il s’est bagarré, il est arrivé en retard, il n’a pas rendu son devoir, il n’a pas fait signer quelque chose, etc.

S’il s’est passé quelque chose, c’est de le dire « L’école m’a appelé, est-ce qu’on peut en parler ?» comme ça, vous ne l’incitez pas à entretenir le mensonge et vous lui montrez que vous êtes prêt à communiquer parce que c’est véritablement la clé de tout avec vos enfants comme avec n’importe quelle personne avec qui vous interagissez, c’est la communication et la qualité de cette communication va faire que votre enfant va soit se renfermer, soit s’ouvrir.

Il peut y avoir des mensonges qui méritent une sanction par exemple votre enfant vous dit que c’est son frère qui a rangé tous les gâteaux et qu’il l’a vu, et vous, vous savez après que ce n’est pas vrai, donc là, c’est important de lui dire : « Tout à l’heure tu m’as dit ça, moi j’ai su que finalement ce n’était pas vrai donc non seulement il y a un mensonge mais en plus, ça fait accuser quelqu’un d’autre. Est-ce que tu te rends compte que c’est grave ? » et là on le ramène ailleurs « imagine que j’aille au supermarché et que je raye ma voiture en me garant et que je dise que c’est le monsieur à côté de moi qui a rayé ma voiture. Je vais au commissariat et je porte plainte contre ce monsieur qui à rayé ma voiture et qui est parti sans laisser d’adresse. À ton avis qu’est-ce qu’il va se passer? Eh bien le monsieur va être convoqué, il va falloir qu’il prouve que ce n’est pas vrai. Moi si je maintiens mon mensonge, il peut être obligé de rembourser les dégâts de ma voiture, tu vois c’est grave ! Ça, ça devient grave ! ».

Donc c’est important de souligner la gravité des actes de votre enfant plutôt que son attitude et le fait d’avoir utilisé le mensonge.

Alors je récapitule les points importants de cette vidéo :

  • Tous les enfants mentent à des degrés différents, tous les parents aussi
  • Comprenez les vraies raisons de ses mensonges et ne reprenez que ceux qui sont graves, à vos yeux bien sûr mais vraiment, interrogez-vous
  • Adaptez votre réaction à la gravité des faits
  • Soyez positif pour l’avenir, ne collez pas d’étiquette à votre enfant. Ce n’est pas parce qu’il a menti ou qu’il ment quelques fois que ça va faire de lui un menteur
  • Soyez honnête vous-même quand vous savez quelque chose, n’allez pas jouer les détectives. Posez les pieds dans le plat, c’est beaucoup mieux.