Crises de colère : arrêtez de faire ça
On se trouve souvent complètement démuni face à ses enfants qui se roulent par terre, surtout en public. Que faut-il arrêter de faire et que mettre en pratique à la place. Comment accueille t-on ces crises ? Comment faire pour qu’elles s’arrêtent, qu’elles diminuent, qu’elles se passent du mieux possible ?
En préambule, j’ai fait beaucoup de vidéos sur la colère, sur les crises, sur la gestion des émotions, les vôtres, celles de vos enfants, vidéos que je vous invite à retrouver sur ma chaîne.
On va voir les 3 choses les plus importantes qui sont comme des réflexes instinctifs que nous avons, parce que c’est ce qu’on a vu faire tout le temps en fait. Il faut dire qu’on n’a pas de modèle d’éducation, on n’est pas allé à l’école pour apprendre à être parent. Donc on fait avec avec les moyens du bord et surtout on fait comme on peut, et c’est déjà pas si mal. Dans cette vidéo, je veux juste vous apporter un petit peu mon aide et mon savoir pour vous montrer comment on peut faire pour que ça s’arrête enfin, et surtout pour que votre enfant ne subisse pas ça comme un traumatisme finalement.
Les phrases à éviter et leurs conséquences
- Arrête de…
La première phrase à éviter c’est arrête de crier, ou arrête de pleurer, ou arrête ta crise, arrête. Pourquoi ce n’est pas bien de dire une telle phrase ? Imaginez, vous êtes dans une fureur terrible et quelqu’un vous dit “mais arrête de crier, arrête!”. Est ce que vous croyez que ça vous aide ? La réponse est non, et pourtant vous êtes un adulte au cerveau mature. Pour votre enfant c’est pareil. Ca ne l’aide pas à stopper cette crise, parce que s’il est en crise c’est parce que justement il ne sait pas comment arrêter le flot émotionnel, le stress et tout ce qui se passe à l’intérieur de son corps. Donc lui dire d’arrêter de faire quelque chose qu’il ne contrôle pas, ça ne sert à rien évidemment. Par ailleurs quand on fait ça, en fait, on nie ce qui est en train de se produire, on nie que son enfant est en colère, frustré, contrarié ou plein d’autres choses encore. En niant l’émotion, on envoie un mauvais message à notre enfant. On lui explique en gros que ce qu’il fait n’est pas acceptable. Or comment peut-on juger de l’acceptabilité d’une réaction émotionnelle ? Est-ce que quand quelqu’un pleure parce qu’il s’est fait mal qu’il a perdu sa grand-mère son petit chat, on lui dit arrête de pleurer ? Non. On comprend sa douleur, sa détresse. En fait, l’émotion ressentie a besoin de sortir du corps de votre enfant et donc il faut la laisser s’exprimer. Bien sûr il faut faire fi du regard des autres et ce n’est pas toujours simple malheureusement.
- Calme toi
Comment se calmer quand à l’intérieur de soi on vit un tsunami émotionnel ? C’est cela qu’on verrait si on avait une petite clé pour ouvrir en 2 notre enfant et voir ce qui se passe à l’intérieur en période de crise. Et on aurait plus d'empathie parce qu’on comprendrait que notre enfant est absolument dévasté et qu’en réalité ça provoque un mal-être à l’intérieur de lui qu’il ne sait pas gérer. Et donc le moyen qu’il a de vous alerter c’est le moyen qu’il utilise depuis toujours. Quand il était nourrisson il criait parce qu’il était sale, parce qu’il avait peur, parce qu’il avait froid, besoin d’un câlin, qu’il avait faim, … Quand il crie, votre enfant tire simplement une sonnette d’alarme. Il est en insécurité quand on lui dit calme-toi ou arrête de pleurer ou arrête de crier, parce qu’il ne comprend pas pourquoi alors qu’il comprend très bien qu’il ne peut pas s’arrêter.
- Si tu n’arrêtes pas tout de suite…
La menace c’est par exemple : « si tu n’arrêtes pas tout de suite de faire ton cirque ou de faire ta crise et bien … tu n’iras pas l’anniversaire, je ne t'emmènerai plus jamais, … ». Votre enfant ne comprend pas pourquoi il n’arrive pas à se calmer. Il ne sait pas se calmer, il ne peut pas y arriver tout seul. en fait il a besoin de vous et quand vous lui dites que s’il ne calme pas il va en plus perdre quelque chose, quel effet croyez-vous que ça a ? Ça rajoute de l’huile sur le feu, ça va attiser l’inconfort et l’état émotionnel de votre enfant.
Ces phrases sont donc improductives et même elles aggravent la situation et la font perdurer et surtout se répéter, encore et encore. Parce que même si votre enfant arrive à se contenir un peu parce qu’il a peur ou parce qu’il a envie de vous faire plaisir, ou qu’il sent bien que ça va dégénérer pour lui, l’émotion, qu’il a nié, va ressortir dans quelques minutes ou dans quelques heures.
Alors que fait-on pour accueillir cette crise, quand votre enfant se roule par terre ? Pour appliquer la méthode que je vais vous donner, il va falloir se fiche un peu de ce qui se passe autour de vous, de la même manière que votre enfant s’en fiche totalement. Pourquoi ? Tout simplement parce que premièrement, les autres vous auront oublié 5 minutes plus tard. Ils vont peut-être vous observer donc surtout ne regardez pas ce qui se passe autour de vous, même si vous avez du mal avec ça. Deuxièmement, si votre enfant était en danger de de mort ou de grave danger est-ce que vous pensez que vous porteriez attention à ce qui se passe à l’extérieur, ou est-ce que vous essaieriez par tout moyen de sauver votre enfant ? Eh bien dites-vous que là vous êtes le sauveur de votre enfant. Car il a besoin de vous pour sortir de cet état. Et plus vous allez l’accompagner avec bienveillance et calme, plus ces crises vont diminuer en intensité et en fréquence. La récurrence des crises vient aussi d’une mauvaise gestion émotionnelle. Votre enfant ne sait pas ce qui se passe et si vous ne l’aidez pas à comprendre et à traverser la crise, il ne saura jamais comment faire.
Les bonnes attitudes
- Décrire ce que vous observez et avoir de l’empathie
C’est tout simple. Vous dites “Eh bien Loulou je vois que tu es très en colère” et si vous savez ce qui a provoqué la colère dites-le aussi : “mon chéri je comprends bien que te dire non à un autre tour de manège c’est vraiment très frustrant pour toi”. Décrivez ce qui se passe et essayez de ne pas dire les petites phrases qui vous viennent comme : il le fait exprès, il fait ça tout le temps en public, etc. Éteignez ces petites phrases parasites et à la place accordez toute votre attention à votre enfant en décrivant ce qui se passe. C’est important parce que votre enfant ne comprend pas pourquoi, à cet instant précis, pourquoi il est dans cet état. Alors si en plus on le gronde, il se dit juste qu’il est un mauvais enfant.
- Etablir un contact physique
Vous pouvez lui tendre vos bras ou lui dire “viens dans mes bras ça va te faire du bien”. Certains enfants refuseront vos bras. N’en prenez pas ombrage, ne vous formalisez pas. Encore une fois, ils sont en colère. Pensez à vous quand vous êtes en colère: certaines personnes aiment qu’on les prenne dans les bras. D’autres aiment qu’on leur fiche la paix et qu’on les laisse tranquille. Votre enfant a le droit d’avoir des préférences lui aussi. Mais c’est important qu’il entende que vous êtes là. Vous pouvez lui dire “écoute je suis là pour toi si tu as besoin de venir dans mes bras, je suis là”.
- Restez présent
S’il refuse ce contact physique, gardez un contact visuel avec votre enfant. Vous pouvez vous écarter un peu si vous sentez que vraiment il a besoin de décharger toute sa frustration, et garder un contact visuel. Ne dites pas “chut” ou “clame toi”. Mais vous pouvez dire : “je suis là, je comprends, c’est très difficile, il y a beaucoup de colère, il faut qu’on la laisse sortir, je suis là si tu as besoin de moi” . Il doit se sentir en sécurité. En fait, plus vous allez le rejeter, et plus l’insécurité va s’ajouter à sa frustration première. Ce qui va faire durer la crise encore plus longtemps. Et je vous garantis que si vous faites ça, vous allez voir que les crises vont diminuer en intensité et en fréquence au fil du temps, et que votre enfant va apprendre à réguler par lui-même ses émotions. Et il va donc développer cette fameuse intelligence émotionnelle, dont on sait qu’elle est absolument fondamentale pour le bien-être d’un être humain, pour sa bonne constitution et pour ses bonnes interactions avec les autres.
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