Adoption. Faut-il dire la vérité et quand?
Aujourd’hui, je réponds, une fois de plus, à la question d’un abonné : faut-il dire la vérité quand on a adopté un enfant ? Faut-il lui dire ou lui taire cette vérité ?
Personnellement, je n’ai pas de légitimité à dire à quelqu’un ce qu’il doit faire ; écouter son cœur, c’est la meilleure chose que l’on puisse faire. Toutefois, je peux vous donner la version psychologique et ce qui va se jouer quand on le dit ou ne le dit pas.
L’histoire, c’est qu’un enfant à qui l’on tait une vérité, celle-ci devient un secret, et il n’est jamais agréable de vivre avec un secret parce que, même si on ne l’a pas dit, l’enfant ressent quelque chose. Il y a en lui quelque chose qu’il sait, même si ce n’est pas défini pour lui, c’est là, c’est en lui !
Les secrets, pour moi, ne devraient pas exister, parce qu’on peut se les trimballer de génération en génération, parce que cela peut créer des troubles en effet ; alors, ne dramatisons pas, ce n’est pas toujours le cas, pas pour tout le monde, et je n’ai pas fait d’études poussées sur l’adoption pour savoir si c’est mieux ou pas, mais, si vous voulez mon avis, je pense qu’il vaut mieux le dire, et le plus tôt sera le mieux ! Pourquoi ? Eh bien, parce que plus on attend et plus c’est difficile et compliqué, car, l’enfant va se demander pourquoi on a attendu autant de temps ? Votre enfant peut vous dire : « cela fait des années que vous me mentez » ! Cela peut être très mal pris et mal perçu de la part de l’enfant.
D’ailleurs, quand les familles adoptent des enfants qui ne leur ressemblent pas, que la peau est plus sombre, les yeux sont plus bridés, la question ne se pose pas, il est évident qu’à un moment, on va le dire.
Il ne faut peut-être pas le faire quand ils sont tout petits, mais on peut dire à un enfant qu’on ne l’a pas porté dans son ventre, mais qu’on l’a porté dans son cœur !
Moi je pense que c’est génial, on l’a choisi cet enfant, on l’a voulu, il n’y a donc pas de légitimité à chercher de la part des parents. Pourquoi ne pas lui dire ?
C’est vraiment la question que je voudrais retourner à cette personne, et à ceux qui m’écoutent : pourquoi ne pas lui dire ? Qu’est-ce qui fait que vous n’avez pas envie de lui dire ? Qu’est-ce qui vous retient ? De quoi avez-vous peur ? Est-ce la peur qu’il veuille savoir qui sont ses parents, peut-être les retrouver et les aimer plus que vous ? Je vous le dis, il n’y a aucun risque, c’est vous qui l’avez élevé. Les vrais parents, ce ne sont pas ceux qui nous font, ce sont ceux qui nous élèvent, définitivement !
Ce n’est pas de mettre au monde un enfant qui fait de nous son parent, c’est tout ce qui se passe après, et qui va durer des années, c’est tout ce qui va engager la personne, bien plus sûrement que lors d’un accouchement ou d’une grossesse.
Je pense que chacun, au monde, a besoin d’avoir une histoire, c’est important de connaître ses racines, de savoir d’où l’on vient.
Même si cet enfant a été adopté, et que vous n’ayez que peu d’informations à lui donner parce que vous ne savez peut-être pas qui étaient ses parents biologiques et pourquoi il a été abandonné, c’est quand même une histoire que de savoir qu’on n’en a pas ! Peut-être que cet enfant aurait préféré savoir, et vous ne le saurez pas tant que vous ne lui aurez pas dit.
Voilà mes conseils et mon avis, j’espère que cela aidera la personne qui a posé cette question et celles qui se sentiront concernées, et je vous retrouve très prochainement pour un autre sujet.
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