Les parents oublient
La chose la plus importante pour un enfant n’est pas d’avoir beaucoup de jouets, une jolie chambre, un anniversaire avec des amis… Le plus important pour un enfant c’est de passer du temps avec ses parents. Du temps de partage. Du temps d’écoute. Du temps pour se fabriquer des souvenirs de ce que l’on faisait, de ce à quoi l’on jouait…
Combien d’entre nous se disent que nous avons tant à faire que l’on en oublie de passer du temps de qualité trop occupés à gérer le quotidien.
Ils sont petits, nous sommes pressés de les voir grandir, gagner en autonomie pour qu’ils se débrouillent et que l’on puisse avoir du temps pour nous…
Et que dire de toutes ces phrases que parfois l’ont dit, de ces gestes, de ces attitudes que nous avons, sans même nous rendre compte de nos maladresses.
Aujourd’hui, je vous partage un poème magnifique. Il est très ancien et pourtant tellement actuel. Pourtant, c’est en 1920 qu’il parait dans un éditorial américain. C’est le récit d’un papa, mais il pourrait aussi être celui d’une maman. J’ai voulu le partager avec vous afin qu’il puisse vous inspirer.
Les pères oublient…
Écoute-moi, mon fils. Tandis que je te parle, tu dors la joue dans ta menotte et tes boucles blondes collées sur ton front moite. Je me suis glissé seul dans ta chambre. Tout à l’heure, tandis que je lisais mon journal dans le bureau, j’ai été envahi par une vague de remords. Et en me sentant coupable, je suis venu à ton chevet. Et voilà à quoi je pensais mon fils : je me suis fâché contre toi aujourd’hui. Ce matin, tandis que tu te préparais pour l’école, je t’ai grondé parce que tu te contentais de passer la serviette humide sur le bout de ton nez ; je t’ai réprimandé parce que tes chaussures n’étaient pas cirées ; j’ai crié quand tu as jeté tes jouets par terre.
Pendant le petit déjeuner, je t’ai encore rappelé à l’ordre : tu renversais le lait ; tu avalais les bouchées sans mastiquer ; tu mettais les coudes sur la table ; tu étalais trop de beurre sur ton pain. Et quand au moment de partir, tu t’es retourné en agitant la main et tu m’as dit : « Au revoir, papa ! », je t’ai répondu en fronçant les sourcils : « Tiens-toi droit ! ».
Le soir, même refrain. En revenant de mon travail, je t’ai guetté sur la route. Tu jouais aux billes, à genoux dans la poussière, tu avais déchiré ton pantalon. Je t’ai humilié en face de tes camarades, en te faisant marcher devant moi jusqu’à la maison… « Les pantalons coûtent cher ; si tu devais les payer, tu serais sans doute plus soigneux ! ». Tu te rends compte, mon fils ? De la part d’un père ! Te souviens-tu ensuite ? Tu t’es glissé timidement, l’air malheureux, dans mon bureau, pendant que je travaillais. J’ai levé les yeux et je t’ai demandé avec impatience : « Qu’est-ce que tu veux ?». Tu n’as rien répondu, mais dans un élan irrésistible, tu as couru vers moi et tu t’es jeté à mon cou, en me serrant avec cette tendresse touchante que Dieu a fait fleurir en ton cœur et que ma froideur même ne pouvait flétrir…
Et puis tu t’es enfui, et j’ai entendu tes petits pieds courant dans l’escalier. Eh bien ! Mon fils, c’est alors que le livre m’a glissé des mains et qu’une terrible crainte m’a saisi. Voilà ce qu’avait fait de moi la manie des critiques et des reproches : un père grondeur ! Je te punissais de n’être qu’un enfant.
Livingstone Larned
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Dans cette vidéo, je parle vous parle des phrases que l’on dit sans même prendre conscience de leur absurdité et des incompréhensions qu’elles peuvent susciter.
L’avez-vous déjà entendue ? Pour ma part, je l’ai souvent entendue et je pense l’avoir répétée. C’est la phrase que l’on dégaine lorsque les enfants nous épuisent à nous demander plusieurs fois la même chose.
Plus tu demandes et moins tu auras !
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