La communication non-violente (CNV) ou comment communiquer sans crier
Ah la communication ! Nous sommes tous d’accord pour dire qu’elle est essentielle et qu’il faut communiquer pour que les relations soient bonnes.
Mais savons-nous le faire ? Et le faisons-nous de façon constructive ?
C’est là que ça se complique, car si communiquer c’est bien, encore faut-il savoir comme le faire au risque de ne pas s’écouter, de ne pas se comprendre et de renforcer les conflits. Et c’est le lot de nombres de conflits irrésolus car la plupart d’entre nous communiquent en mode reproches.
C’est bien dommage mais la communication ne s’enseigne pas à l’école et encore moins à la maison où tous, nous faisons avec les moyens du bord ou comme tout le monde. Or, pour que l’autre écoute, pour qu’il y ait un cadre bienveillant et pour que ce soit constructif, il faut des règles et un cadre.
La méthode de Marshall Rosenberg
Et c’est ce que Marshall Rosenberg a créé avec cette méthode de Communication non-violente.
Nous sommes dans les années soixante, Marshall Rosenberg est docteur en psychologie clinique, il s’intéresse à Gandhi et aux travaux de Carl Rogers (psychologue humaniste américain qui est à l’origine de l’empathie, l’écoute active et la bienveillance dans la communication.
A partir des travaux de ses mentors, il va créer la CNV qui repose sur 4 piliers principaux que sont l’observation, les sentiments, les besoins et la formulation des demandes.
Ce mode de communication repose sur l’empathie, la compassion et le respect de soi autant que de celui des autres. De ce fait, la CNV ne cherche ni à juger ni à condamner, mais simplement à dire sa vérité sans incriminer, à se pencher sur ce qui nous touche sans chercher un coupable, à exprimer ses émotions sans les faire peser sur l’autre et à former des demandes sans menacer ou contraindre.
Ma méthode
Cette méthode, je l’ai découverte grâce à vous. Ceux qui me suivent depuis mes débuts, car, j’ai moi-même créé une méthode qui lui ressemble comme 2 gouttes d’eau, la méthode AMOUR que vous pouvez retrouver dans mes programmes des Clefs du passé ou le Clefs de la colère.
Ces deux méthodes sont très proches, elles ont en commun une notion chère à mon cœur. Celle de la responsabilité. La CNV nous invite à prendre la responsabilité de ce que l’on ressent, de ne plus faire peser sur l’autre nos ressentis et nos frustrations.
Mais c’est aussi savoir identifier ce qui se joue en nous lorsque certaines choses ou certains propos nous heurtent, nous blessent ou nous mettent en colère.
C’est apprendre à mieux se connaître en identifiant nos besoins fondamentaux tout en exprimant nos émotions. Le but ultime étant de trouver des solutions afin de ne plus être impacté par ces situations.
Comme l’a défini Jacques Salomé : « Le malentendu le plus fondamental de la communication : nous entrons en relation avec notre entourage, avec l’autre, non tel qu’il est ou tel qu’il se veut, mais tel que nous le percevons. »
Cela revient à dire que nous n’évaluons pas les situations qu’à partir de nos perceptions et de nos filtres.
Mais je pense que ce sera plus clair en vous donnant un exemple.
« Tu ne fais jamais tes devoirs » est un jugement. Je ne suis pas en train d’observer la situation, mais de juger mon enfant.
En disant cela à notre enfant, nous n’ouvrons pas la porte au dialogue.
Ouvrir le dialogue
Cette phrase accusatrice n’ouvre pas la porte au dialogue mais au conflit. L’autre se sent attaqué et jugé et dans ce cas-là, soit il attaque et juge à son tour (c’est toujours pareil avec toi, tu n’es jamais contente), soit il fuit (il pars et claque la porte) soit il est figé (il ne réponds pas et se ferme à la discussion).
Résultat : votre message n’est pas entendu, vous n’obtenez pas ce que vous voulez, cela envenime vos relations et crée un conflit.
Je te juge, tu me juges, nous nous jugeons…
Est-ce constructif ?
Certainement pas !
Alors que si je dis à mon enfant : « lorsque je te vois jouer sur ton téléphone au lieu de faire tes devoirs, cela me met en colère, car j’ai l’impression que mes règles ne sont pas respectées ».
Dans ce cas, vous prenez la responsabilité de votre état. Ce n’est plus votre enfant qui vous met en colère, mais vous qui êtes en colère par la pensée : il ne respecte pas mes règles.
Ensuite, vous pourrez poursuivre en disant : « J’ai besoin de respect et de savoir que je peux avoir confiance en toi ».
Et puis, formuler votre demande : « que proposes-tu pour que ce soit fait et que je n’ai pas besoin de le rappeler ? ».
Ou encore, « je te laisse une heure pour finir ce que tu fais et je compte sur toi pour que tu fasses tes devoirs avant 18h ».
Et pour finir, « Je vois bien que tu préfères passer du temps sur ton téléphone, c’est bien normal que ça t’énerve que je sois derrière toi. »
Ces exemples montrent la différence entre ce que Marshall Rosenberg en CNV appelle : le langage Girafe et le langage Chacal.
La Girafe utilise le « je », le Chacal le « tu ». « Je ne me sens pas respectée » au lieu de « tu ne me respectes pas. »
La Girafe sait qu’elle a le choix (responsabilité), le Chacal pense que son bien-être dépend de l’extérieur (victimisation).
La Girafe choisit de répondre à ses besoins (je veux, je peux, je décide…), le Chacal se pense victime (je dois, il faut, ce n’est pas possible, oui mais…).
La Girafe observe et s’exprime sur son ressenti, le Chacal juge et évalue.
La Girafe prend la responsabilité de ses besoins et de ses ressentis, le Chacal fait des reproches.
La Girafe dit « je ressens cela parce que je… », le Chacal dit « je ressens cela parce que tu… ».
La Girafe formule une demande alors que le Chacal exige quelque chose.
La Girafe propose une solution (voici ce que j’aimerais…), le Chacal menace (tu dois… et si tu ne le fais pas tu seras…).
Avez-vous saisi l’esprit de cette communication et voyez-vous bien comment elle peut vous aider à obtenir ce que vous voulez sans entrer en conflit ?
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