Le burn-out parental
Véritable phénomène sociétal, le Burn Out parental a longtemps été tabou et peu diagnostiqué en tant que tel. Mais c’est bien parce que de plus en plus de parents en souffrent, que le voile se lève doucement, sur ce mal qui enveloppe une mère, ou un père, dans un mal-être physique et psychologique pesant, qui alourdit le sentiment de ne pas être à la hauteur de son rôle de parent.
Mais comment le rêve de devenir parent peut-il devenir un véritable cauchemar ?
Qu’est-ce qu’un burn-out parental ?
À la naissance d’un enfant, le souhait le plus profond qui nait avec lui c’est : « être le père ou la mère idéale… » Mais vouloir atteindre cet idéal n’est-ce pas déjà courir vers l’impossible et par conséquent voué à l’échec ? Alors, débordé par l’impossibilité d’atteindre ce but ultime, on se retrouve vidé… Épuisé… À bout… Tant physiquement que moralement… C’est le Burn Out !
Pour d’autres, ce burn-out s’installe peu à peu. Dépassés, submergés par la gestion du quotidien, les débordements émotionnels des enfants, le manque de soutien et de solutions conduisent à l’épuisement tant physique que psychique.
Enfin, il y a ceux qui, malgré les signes et les alertes, ignorent les messages de leurs corps, entrainés dans le tourbillon de la vie et qui peu à peu glissent aussi dans la déprime.
Comment éviter le burn-out parental ?
Le premier pas pour s’éloigner de l’échec cuisant qui mène au Burn Out parental ne serait-il donc pas de commencer par « Renoncer à être un parent parfait » ? Je vous invite à lire mon article à ce sujet. Entendre et accepter que nous ne sommes pas sans failles… Qu’il n’y a pas plus d’idéal universel que de parent modèle tant que chaque individu sera doté d’une identité propre !
Êtes-vous vraiment à l’aise avec tout ce que vous lisez, voyez ou entendez sur la parentalité ? Bien sûr que non ! Car les « donneurs de leçon » qui vous culpabilisent de ne pas faire ceci ou cela, tirent des conclusions qui leur semblent évidentes en fonction de leur chemin personnel, de leurs connaissances et, souvent, de leurs méconnaissances… Mais chaque parent a son propre parcours… Et, pas plus qu’il n’y a de notice explicative qui accompagne l’arrivée de votre enfant, il n’y de mode d’emploi universel à être parent… Votre idéal : c’est vous !
A l’air des réseaux sociaux, les images de perfection pullulent et laissent croire qu’il n’y a que nous qui n’y arrivons pas avec nos enfants. C’est faux !
Burn-Out parental : comment faire quand il est là ?
Mais avoir du recul sur cette perfection impossible est bien plus facile à dire qu’à faire, lorsqu’on vit dans une société matraquée par « ce qui se fait et ce qui ne se fait pas… Ce qui se dit et ce qui ne se dit pas… » La réputation, le regard de l’autre ou de la société sont souvent bien plus importants que celui qu’on porte sur soi-même.
Alors, lorsqu’on arrive au total épuisement de n’avoir pu coller à l’idéal tant recherché : le Burn Out a toute la place pour s’installer… Et une fois embarqué dans cette spirale dépressive, le seul chemin pour la surmonter est celui de la déculpabilité… J’en parle dans mon article « Déculpabilisons-nous » … Acceptez ses failles, mais par-dessus tout : se les pardonner ! Il n’y a que dans cette démarche d’autocompassion qu’on se libère du dictat du jugement et qu’on atteint suffisamment de sérénité pour entrevoir les moyens de réduire, combler ou même effacer ses failles…
Lorsqu’une femme mettait au monde son enfant, elle avait tout loisir de rester avec lui le temps nécessaire pour se remettre. Durant ce temps-là, la communauté assurait la garde des autres enfants si elle en avait, les repas, les activités, le ménage…
« Il faut tout un village pour élever un enfant » dit ce dicton populaire, c’est tellement vrai. De nos jours, les femmes accouchent, elles sont entourées 3 ou 4 jours et puis plus rien. Elles rentrent chez elle, le linge s’accumule, le réfrigérateur se vide… La liste des choses à faire demeure la même alors que le rythme du bébé, des nuits écourtées sans compter les multiples bouleversements hormonaux qui l’empêchent de pouvoir tout mener de front.
Comment ne pas sombrer peu à peu dans la fatigue et donc le burn-out ? Ce que l’on exige de soi est impossible à atteindre et ce que l’on s’impose n’est pas raisonnable.
Ne soyez plus des parents maltraitants… envers vous-même !
En résumé, le Burn Out parental est le mal d’une société qui s’autosatisfait dans le dictat d’un idéal impossible et le jugement implacable du regard de l’autre. On se déteste de ne pas coller à cette image idyllique et on se maltraite d’être aussi imparfait… Alors, pour sortir de cette spirale infernale ou pour éviter d’y être entraîné, voir son rôle de parent avec bienveillance ne vous empêchera pas de vous améliorer, bien au contraire, cela vous apportera l’apaisement et la clairvoyance nécessaire à une vie familiale harmonieuse.
Et pour l’école ? La question du mérite
Je sais que certains parents ont l’habitude de donner un peu d’argent à leurs enfants lorsqu’ils ont de bons résultats à l’école. Ils pensent que l’argent est un bon moteur, qui permet de motiver les enfants.
Et je parle en connaissance de cause ! Je connais très bien cette méthode, tout simplement parce que mon père l’appliquait. Il avait même créé un petit tableau très précis, dans lequel étaient inscrites les sommes que nous pouvions gagner suivant les notes et les appréciations que nous ramenions à la maison !
Cette méthode n’a jamais marché sur moi. Peu importaient les sommes promises, je suis restée… une mauvaise élève ! Pire encore, ce système de rétribution a généré chez moi le sentiment de ne pas « mériter ». Je n’étais pas une assez bonne élève, donc je ne méritais pas. Je garde un souvenir assez douloureux de tout cela. Donner de l’argent selon les résultats obtenus installe en profondeur une notion de « mérite » chez l’enfant : quand je travaille bien, je mérite de l’argent. Quand je ne travaille pas bien, je ne mérite pas. Bâtir la personnalité de l’enfant sur un tel système est susceptible d’ébranler sa confiance en soi et son estime personnelle.
Valoriser les « bons » comportements
Il arrive aussi que certains parents, pour encourager leurs enfants, donnent un peu d’argent lorsque le repas chez mamie s’est bien passé, qu’il n’y a pas eu de crise au supermarché…
Encore une fois, cela va installer une notion de mérite. Je suis sage, je mérite un cadeau. Je fais une colère, c’est mal, je ne mérite pas de récompense.
L’enfant enregistre l’information suivante : je suis sage, je suis digne d’amour, je fais une colère, je ne mérite pas l’affection. Est-ce bien ce que nous voulons transmettre ?
C’est vrai que notre société toute entière repose sur ce modèle, c’est celui de l’école. J’ai une bonne ou une mauvaise note en fonction de la tenue de mon cahier, des erreurs que j’ai commises et/ou de mon attitude en classe.
Ce système est selon moi à proscrire et les nouvelles études de neurosciences prouvent à quel point c’est inéficace.
L’échec fait partie de l’apprentissage et je crois qu’un enfant aura de meilleurs résultats s’il se sent encouragé et non pas jugé. Cette pratique revêt un caractère nocif pour l’enfant. Au lieu de trouver une motivation pour ce qu’il fait, l’enfant va chercher à plaire ou à obtenir une reconnaissance à l’extérieur. Il ne fait donc plus les choses pour se dépasser et réussir, mais pour faire plaisir, éviter une sanction ou obtenir une récompense. Sur le long terme, cela va lui faire perdre l’intérêt qu’il aura pour ce qu’il fera. Selon le Docteur Maria Montessori : « les récompenses sont l’esclavage de l’esprit », elles brident la passion, la créativité et l’envie de faire par plaisir.
Un exercice pour bien comprendre
Que se passe-t-il lorsque vous n’obtenez pas votre prime parce que votre direction juge que vous n’avez pas réussi à atteindre vos objectifs ?
Comment vous sentez-vous ?
Sur une échelle de 1 à 10, à quel niveau se situe votre degré d’estime et de confiance en vous ?
Sur une autre échelle de 1 à 10, quel est votre niveau de motivation à faire mieux la prochaine fois ?
Imaginez à présent que vous ayez réussi à faire quelque chose qui vous semblait insurmontable comme : repeindre une pièce ; remplacer un robinet ; faire de jolis et délicieux macarons ; boucler un projet d’envergure ; prendre un avion (vous êtes aérophobe).
Comment vous sentez-vous ?
Sur une échelle de 1 à 10, à quel niveau se situe votre degré d’estime et de confiance en vous ?
Sur une autre échelle de 1 à 10, quel est votre niveau de motivation à faire mieux la prochaine fois ?
Dites-moi dans les commentaires ce que vous avez retiré de cet exercice, j’adore vous lire !
Donner de l’argent à son enfant contre certaines tâches, c’est avant tout une question de valeurs. Il ne me semble pas bénéfique d’instaurer une relation d’argent avec ses enfants pour les tâches quotidiennes ni pour les motiver à l’école. Cela leur met dans la tête qu’apporter son aide à la maison n’est pas un comportement normal. Cela risque également d’ébranler leur confiance, leur estime personnelle et leur motivation. En revanche, il me semble assez bénéfique de rémunérer son enfant, devenu plus grand, lorsqu’il propose d’effectuer un véritable travail que nous aurions dû payer de toute façon. C’est un premier pas dans le monde du travail !
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