Surmonter sa solitude

Être solitaire, être seul, affronter la solitude… Autant de postures qui n’ont généralement pas bonne presse, et sont envisagées négativement. Nous sommes d’accord, toute forme de solitude subie est source de souffrance. Mais goûter une certaine solitude est bien la seule voie qui permet d’opérer un travail sur soi, et donc de cultiver épanouissement, joie et enfin bonheur. Ce n’est qu’en embrassant sa solitude que l’on peut apprendre à se connaître et à savoir ce que l’on veut réellement. Sans cela, il est impossible d’aller à la rencontre de l’autre d’une manière totale et profonde.

La solitude subie

Lorsque l’on évoque la solitude, aussitôt nous viennent des images négatives, très éloignées des notions d’épanouissement personnel. La solitude renvoie notamment au célibat qui est rarement perçu comme une situation enviable, ou encore à l’isolement des personnes âgées, dont la souffrance ne fait aucun doute, et que nous nous devons de combattre… La blessure de rejet, qui a pour corollaire la fuite, est un exemple parlant de cette solitude source de souffrance, et que nous craignons à raison.

Loin d’être une source de richesse, la solitude subie est donc avant tout une privation. Privation d’échange avec l’autre, privation de sécurité, privation de tendresse et de partage… Vue sous cet angle, elle n’a effectivement rien d’enviable. L’échange, le partage, la tendresse sont des trésors à cultiver chaque jour. Jamais je ne pourrai vous conseiller de vous couper des autres !

Si vous êtes seul et que vous en souffrez, votre résistance à la solitude crée votre souffrance.
Pour autant, la souffrance, quelle qu’elle soit ne peut exister que par le manque d’acceptation de ce qui est. Si vous êtes seul et que vous en souffrez, votre résistance à la solitude crée votre souffrance. En acceptant cette solution non pas comme une finalité ou une difficulté, mais comme une étape, une pause, un passage, alors tout à coup, la souffrance se fait plus douce et l’attente moins longue.

Les clefs de votre passé

Comment peut-on vivre seul ?

Une solitude désirée et recherchée activement semble une posture réservée à quelques élus, dont la vie intérieure serait particulièrement riche et profonde. L’image du Saint, de l’Ermite, ou encore du Sage vient généralement illustrer l’idée que nous nous faisons de cette solitude épousée et vécue positivement.

Ces images sont, dans une certaine mesure, flatteuses. Mais elles présentent l’inconvénient de nous exclure du besoin de solitude, tout en nous peignant des modèles inatteignables.

Vivre seul pour consacrer sa vie à la recherche de Dieu ou de la Vérité dans un isolement total est un choix de vie extrême, qu’une grande majorité d’entre nous ne saurait supporter plus de quelques jours.

Mais sans tomber dans de tels extrêmes, on peut envisager une solitude source d’épanouissement et de bonheur, et surtout accessible à tous. Une certaine solitude, propre à chacun, qui permettrait d’opérer un retour sur soi et de se découvrir différemment.

Un besoin universel de solitude

Qu’on ne s’y trompe pas : même si une écrasante majorité a besoin de contact quotidien, nous avons tous besoin de solitude pour grandir et nous épanouir.

C’est la seule porte qui permet de sortir de la frénésie ambiante et d’une absence de sens de plus en plus partagée.
Les contacts répétés et l’absence de temps pour soi sont des sources de plus en plus palpables d’agitation et de malaise dans notre société. La peur de l’isolement et de la différence nous pousse à multiplier les activités et les connexions. Et vous le savez bien, celles-ci, loin de nous remplir, nous laissent plutôt une sensation de vide et d’insatisfaction permanente.

Pas besoin de devenir ermite pour opérer un retour vers soi et sa solitude. Celle-ci est même vitale ! C’est la seule porte qui permet de sortir de la frénésie ambiante et d’une absence de sens de plus en plus partagée.

Les bienfaits de la solitude

C’est une évidence, on ne peut pas envisager de vie pleinement épanouie sans une certaine solitude adaptée à sa personnalité et à ses besoins. Bien évidemment, certaines personnes auront toujours un besoin de contacts et d’échanges important, et une solitude subie et envahissante ne sera jamais une situation enviable. Mais sans solitude, on ne peut que s'empêtrer dans la frénésie et le « toujours plus », en s’éloignant chaque jour un peu plus de soi et de ses besoins réels.

Les recommandations de mes articles et de mes conférences requièrent toujours une certaine dose de solitude et de travail sur soi pour être suivies, et créer du temps pour soi permet de s’épanouir et d’améliorer sa vie de nombreuses manières.

Cela permet avant tout de retourner à l’essentiel  et d’identifier tout le superflu qui encombre sa vie. Cela permet aussi de comprendre et de décider une fois pour toutes ce que l’on veut vraiment. On commence alors à se construire une vie en adéquation avec ses véritables besoins, et non plus copiée sur ce que l’on nous présente habituellement comme des modèles à suivre.

Être seul pour rencontrer l’autre

Ce n’est qu’en apprenant à se connaître que l’on peut sortir de la superficialité et partager réellement.
Autre chose, peut-être plus importante encore, que l’on découvre lorsque l’on commence à renouer avec sa solitude. Prendre du temps pour soi ne nous coupe pas de l’autre. Bien au contraire, seule la solitude permet de renouer véritablement avec autrui ! Ce n’est qu’en apprenant à se connaître que l’on peut sortir de la superficialité et partager réellement.

En sortant de cette illusion propre à l’agitation, on est enfin en mesure d’exprimer pleinement ce que l’on est, ce que l’on pense, et ce que l’on ressent. On se comprend mieux soi-même, et l’on comprend donc beaucoup mieux tout ce que l’autre cherche à exprimer. On prend enfin le temps de l’écouter et de faire un retour constructif sur tous ses échanges, tout en cultivant la curiosité nécessaire à la compréhension de son humanité.

… Et que les célibataires ne se fassent aucune inquiétude ! Comme je l’explique dans l’article Séduire sans tricher, il n’y a qu’en apprenant à apprécier sa solitude et à se construire une vie adaptée que l’on peut séduire sans manipuler l’autre ou se changer. Être célibataire ne devient un problème que lorsque l’on se sent fondamentalement incomplet. Mais en renouant avec soi, cette incomplétude disparait. La confiance revient rapidement, et séduire l’autre n’a plus rien à voir avec une posture à adopter.

Tous, nous avons besoin de solitude pour nous épanouir. Bien sûr, une solitude subie n’est jamais enviable. Mais sans plages de solitude, on ne peut pas sortir de la frénésie ambiante. Impossible sans cela d’apprendre à se connaître et à se grandir. On le comprend bien vite en renouant avec son être profond : il est nécessaire d'embrasser sa solitude pour aller sans frein vers l’autre.

2 réponses
  1. Catiti
    Catiti dit :

    Merci pour ces articles toujours très intéressants a lire.
    Petite remarque : le lien vers l’article comment séduire sans tricher semble ne pas fonctionner.

    Répondre

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