Ados. Prévenir les conduites à risques

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C’est sans doute ce qui inquiète le plus les parents quand les enfants deviennent adolescents : ce sont les fameuses conduites à risques. Quelles sont toutes les ressources pour savoir aborder et comprendre cette étape très importante de l’adolescence ?

Lorsque les enfants ont grandi, on ne peut plus les contrôler de la même manière. Que font-ils à l’extérieur de la maison ? Que font-ils connectés à leurs écrans ? Que font-ils dans leurs soirées ? Que font-ils avec leurs amis ? Toutes ces questions sont souvent stressantes pour les parents.

Qu’est-ce qui entraîne les adolescents à avoir des conduites à risques ?

Les enfants se cherchent eux-même

L’adolescence est une période durant laquelle les enfants se cherchent. On n’est plus un enfant, on devient un grand, on a conscience qu’on bascule vers le monde des adultes et on va être en quête d’identité Et pour se comprendre et se connaître les adolescents vont être tentés de se tester à travers parfois des choses dangereuses. Ils explorent de ce fait ce qu’ils veulent et également ce qu’est la vie d’une certaine manière. Ils ont accès tout à coup au monde des adultes, en tout cas à des choses qui étaient jusqu’alors réservé aux adultes.C’est pour ça qu’il faut faire attention aux interdits parce qu’ils n’auront de cesse que de vouloir les transgresser à cet âge ou à cette période de leur existence.

La transition pose de nombreux défis

Il subissent énormément de défis qui viennent de cette transition vers l’âge adulte. En fait c’est assez angoissant pour un adolescent de se rendre compte qu’un jour il va devoir voler de ses propres ailes. C’est aussi la période où on leur pose très souvent cette question que je trouve un peu débile finalement c’est : “qu’est-ce que tu veux faire dans la vie”. Beaucoup ne savent pas. Ils sont complètement perdus, ils n’ont pas un éventail très élargi de ce qu’il est possible de faire plus tard. Ils n’ont pas toujours conscience de leur force et de leurs talents et n’ont pas toujours conscience également de ce pourquoi ils sont faits ou de ce qu’ils auraient envie de faire. IIs ne sont pas forcément passionnés. Certains le sont et c’est très clair pour eux. Mais pas d’autres. Donc c’est une période un peu difficile dans laquelle ils vont avoir besoin aussi de lier de l’appartenance. Et donc c’est pour ça que certaines conduites à risques sont plus liées à : j’ai envie de te ressembler, j’ai envie de faire comme toi. Et surtout de relever ces défis. Ca leur donne le sentiment qu’ils sont assez grands pour faire des choix. Les conduites à risques sont donc dans ce cas là une manière de faire face aux défis qu’ils rencontrent ou aux obstacles qui se dressent sur leur route.

La gestion de leurs émotions est difficile

A ce moment de leur vie, il y a beaucoup de questionnements quant à leur avenir. Il y a aussi une grosse pression éducative, une grosse pression quant à leurs résultats scolaires, leur avenir scolaire. On les bouscule beaucoup: qu’est-ce que tu vas faire de ta vie, quelle orientation, quel parcours tu vas choisir. Ca peut être vu comme quelque chose de décisif, il ne faut pas se tromper. Ca peut faire naître beaucoup de pression, beaucoup de stress chez les adolescents, et aller vers certaines conduites à risques peut leur donner le sentiment de mieux gérer leurs émotions. Boire, fumer, se raccrocher à des réseaux de jeux, consommer des vidéos ou des vidéos pornographiques est une manière d’échapper à la réalité, de mettre son cerveau en pause et d’avoir l’impression qu’on arrive à gérer la situation. Ce qui n’est pas le cas évidemment, mais c’est ce qui donne ce sentiment.

L’influence des autres

A l’âge de l’adolescence, on s’identifie aux camarades. Juste avant ça, les parents, les adultes, sont la référence pour les petits. On est la plus belle du monde, la maîtresse est géniale, on lui fait des dessins, on l’adore,… L’adulte est mis sur un piédestal. A l’adolescence tout bascule. La référence, c’est l’autre: l’autre comme moi, c’est l’autre sur les réseaux sociaux, c’est l’autre à l’école. Donc si on est entouré de personnes qui vont fumer, qui vont boire un peu d’alcool, qui vont faire certaines choses, le sentiment d’appartenance est très fort. Et comme l’adolescent n’a pas envie d’être rejeté par les autres ou par le groupe et qu’il veut s’intégrer le plus possible et ressembler le plus possible pour ne pas vivre du rejet, il va faire certaines choses juste pour être accepté, juste pour ne pas être rejeté. L’imitation dans ce cas va être une manière pour les adolescents de se sentir mieux et surtout s’intégrer à un groupe, à une communauté, à une bande de copains. Surveillez donc les fréquentations qui peuvent parfois être dangereuses à cet âge-là.

Le manque d’information sur les risques

Je vois très régulièrement le manque d’information par rapport aux dangers auxquels votre enfant va être confronté. C’est vrai qu’on dit aux enfants : il ne faut pas boire, pas fumer, pas prendre de drogue. Il ne faut pas conduire en état d’ivresse, etc. On leur dit ce qu’ils ne doivent pas faire mais on ne prend pas suffisamment de temps pour leur expliquer les conséquences que ça va avoir. Il ne s’agit pas de dire simplement c’est dangereux. Parce  qu’ils ont en face d’eux des gens qui vont plutôt bien. Parce que c’est sur la durée qu’on va voir les dégâts. Donc c’est important d’avoir vraiment des discussions constructives, de partager peut-être un documentaire ou des informations. Il faut le faire même en amont, expliquer tous les dangers de trop d’alcool et surtout de commencer trop jeune, quels sont les dangers du tabac. Informez-vous vous-même pour avoir de bons arguments, pour pouvoir accompagner votre adolescent. Il faut savoir que plus il aura une vision éclairée des conséquences de ces actes, et moins il sera tenté d’y aller. Pas forcément toutefois, mais ça va aider quand même. Je me souviens que jeune j’avais lu “Moi Christiane F, 13 ans drogué et prostituée” et dans la foulée “L’herbe bleue” et je vous assure que ça a eu un effet électrochoc dans ma vie, à tel point que jamais je n’ai essayé aucune substance illicite, quand bien même elle passait sous mon nez, comme on en a tous vu à l’adolescence. Je n’ai jamais touché à ça parce que j’étais terrorisée à l’idée de rendre cette pratique addictive et de devenir une loque humaine comme j’avais pu le voir dans des témoignages. Et ce livre m’avait profondément marqué. Aujourd’hui on a aussi du contenu en vidéo, des petits témoignages de gens qui racontent par quoi ils sont passés. Et là, il y a ce phénomène d’identification. Ce n’est pas seulement vous qui apportez l’information mais on voit un jeune comme lui qui raconte ce qu’il a traversé. 

L’importance des modèles familiaux

 Tout ce que vous faites vous-même va pouvoir être imité aussi par votre adolescent. Si vous n’êtes pas un exemple pour votre enfant, que vous-même vous buvez trop, vous envoyez le message que quand on fait la fête il faut être ivre,si vous même vous fumez des petits joints de temps en temps, si vous même je sais pas vous n’attachez pas votre ceinture de sécurité, vous n’êtes pas un modèle. C’est vrai que les adolescents imitent plus facilement les jeunes comme eux, mais il y a aussi une forme de mimétisme par rapport à ceux qui montrent la voie. Les enfants ne font pas ce qu’on dit, ils font trop souvent ce que l’on fait. Donc soyez un bon exemple pour vos enfants.

Un environnement difficile

Quand votre enfant est confronté à des difficultés, qu’elles soient internes, c’est-à-dire au sein de la famille, des violences, des critiques importantes, etc., ou à l’extérieur comme du harcèlement, des moqueries, des quolibets, ça peut le conduire aussi à se perdre d’une certaine manière dans des conduites à risques qui vont lui permettre de déconnecter un petit peu son cerveau et de quitter un peu la réalité quand elle est trop compliquée.

Les solutions je vous les ai données au fur et à mesure mais vraiment en conclusion j’ai envie de vous dire d’être à l’écoute de votre enfant, de garder un contact avec lui, un oral, de pouvoir communiquer. C’est important, ne perdez jamais cette communication. C’est vrai que parfois ils sont insupportables et que parce qu’on est heurté on se ferme. Et bien non montrez toujours votre amour. L’amour ça guérit et ça résout beaucoup de choses. Votre enfant a besoin de savoir qu’il peut compter sur vous et que vous l’aimez quoi qu’il arrive. C’est vraiment fondamental. Ouvrez le dialogue, soyez attentif, soyez à l’écoute, ne soyez pas ultra contrôlant non plus, et allez voir mes autres vidéos sur le sujet pour compléter un petit peu ce chapitre de l’adolescence.