Aider son ado à surmonter les échecs
Je parle des ados mais ça peut concerner d’autres tranches d’âge et même vous les adultes. Comment aider son ado à surmonter les échecs qu’il peut rencontrer scolairement ou à d’autres niveaux?
Première étape, c’est de lui faire comprendre ce qu’est un échec. Et pour ça il faudrait aussi que vous ayez la bonne définition. Il faut savoir que ce qu’on appelle un échec peut être remplacé par un autre mot qui est une leçon. Nous sommes tous des apprentis en devenir, que l’on soit un adulte ou un enfant, et sur le chemin de la vie rien ne se fait sans embûches, que ce que l’on soit sportif de haut niveau, que ce soit avec le travail scolaire, que l’on entreprenne d’apprendre d’un instrument ou autre. Il y aura toujours ce qu’on nomme des échecs. Mais en fait le mot est mal choisi parce qu’il est connoté très négativement.
En fait ce sont juste des apprentissages et aucun apprentissage ne se fait sans échec évidemment parce qu’on ne pourra pas tout le temps être sur une courbe montante avec jamais rien qui se passe. Ca n’est jamais arrivé à personne et ça ne peut pas exister. Pourquoi ? Parce que l’échec fait partie du chemin. L’échec est une étape au succès. L’échec est juste un moyen de corriger les choses, de rectifier le tir pour pouvoir réussir la fois d’après. Donc déjà voilà étape numéro un: faites relativiser à votre enfant ce qu’est un échec. Et pour ça, questionnez-le. Quand il vous dit je suis nul par exemple ou je n’y arriverai jamais, demandez-lui “qu’est-ce qui te fait dire que tu es nul”. Il va répondre “parce que j’ai eu j’ai travaillé et puis j’ai eu 6”. Vous répondez alors “ok comment se fait-il que tu ai eu 6. Et donc on va analyser cette note, il s’est forcément passé quelque chose. Soit l’enfant n’a pas vraiment assez travaillé, soit il y a des choses qui n’étaient pas assez comprises, soit il était hors sujet il n’a pas compris ce qui était attendu,… Il y a plein de raisons. Soit il n’a pas travaillé tout simplement mais il y a forcément quelque chose qu’il fallait faire et qu’il n’a pas réussi à faire.
Deuxième deuxième conseil : c’est de relativiser. Un échec n’est pas figé dans le marbre.
Ce n’est pas parce que j’ai échoué une fois que je vais échouer toute ma vie et que ma vie ne sera qu’une succession d’échecs successifs. C’est vrai qu’on peut échouer plusieurs fois d’affilée. Je vous donne l’exemple d’un sportif de haut niveau. Il ne remporte pas tous une coupe chaque année. Il y a des moments où il ne réussit pas. Entre les coupes du monde, les Jeux Olympiques etc. il n’est pas toujours le premier. Et même s’il l’est plusieurs fois de suite, il y aura toujours un moment où quelqu’un sera plus fort. Est-ce qu’il aura échoué? Non! Il n’aura pas réussi mais ce n’est pas forcément un échec. Parce que qu’est-ce qu’il s’est passé? Qu’est-ce qui fait que cette fois j’ai été moins bon que les autres fois? Qu’est-ce qui fait que cette fois mon adversaire était meilleur que moi?
En fait ce qui compte face à un échec c’est de savoir se poser les bonnes questions. C’est ça qu’il faut apprendre à vos enfants.
Une autre étape importante: c’est d’aider votre enfant à se dissocier de l’échec. C’est à dire ce n’est pas lui qui a échoué et lui qui est en échec. C’est juste à ce moment-là, sur ce truc là, il y a eu quelque chose qui n’a pas été réussi. Mais ça ne veut pas dire qu’il n’a pas réussi par ailleurs donc c’est important de dissocier l’échec de la personne et de comprendre que tu n’as pas échoué mais il y a quelque chose qui ne t’a pas permis de réussir à ce moment-là. Et en trouvant ce quelque chose et en travaillant alors tu pourras aller vers la réussite.
Et enfin dernière étape : aidez votre enfant à comprendre la leçon qu’il a apprise. Parce que comme je vous le disais dans le point 1 ce qui compte dans un apprentissage ce sont les leçons apprises. Votre enfant a une mauvaise note parce qu’il n’a pas assez travaillé. Dites-lui: qu’est-ce que tu as retenu de cet échec? Et bien que la prochaine fois je m’y prendrai plus tôt, que je demanderai peut-être de l’aide, que je me ferai accompagner, que j’irai voir le professeur pour savoir, … C’est vraiment de le questionner et de ne pas donner les réponses à sa place.
Souvent en tant que parents on leur dit ce qui ne va pas: si tu avais passé moins de temps sur tes écrans, si tu n’étais pas allé à la soirée, si…, si… On les accable et ça ne va pas les aider. Au contraire ça va les aider à se sentir encore plus nuls et encore plus incapables parce que tout ça croyez moi ils le savent. Et c’est mieux que ce soit eux qui le verbalisent pour qu’ils comprennent. C’est important de leur dire: ok comment tu en es arrivé là?
J’ai eu une discussion il y a pas très longtemps avec une de mes filles qui vivait mal une situation et en la questionnant je lui dis “oui mais si on en est là pourquoi à ton avis?” En analysant la situation elle a compris que les choix qu’elle avait fait l’avait mené à la situation dans laquelle elle se trouvait et donc ça m’a permis d’ouvrir une discussion sur les choix que qu’elle fera aujourd’hui et qui donneront des résultats différents.
“Si tu ne changes rien à la façon dont tu agis aujourd’hui, alors dans le futur rien ne va changer. Et donc si tu en es là aujourd’hui dans cette situation difficile et douloureuse c’est parce que il y a plusieurs années tu as fait des choix et ces choix-là t’ont conduit à te retrouver dans cette situation aujourd’hui. Tu as la chance de pouvoir rectifier le tir qu’est-ce que tu décides de faire pour que ça change.”
Quand on fait ça, l’enfant ne se dit plus bon bah c’est de ma faute. ou on lui redonne la responsabilité des choses. Et surtout ça fait reprendre une autre chose fondamentale: c’est le pouvoir. J’ai le pouvoir que ça s’améliore, j’ai le pouvoir de changer les choses, il faut juste que j’agisse différemment et que je cherche, que je persévère aussi, que j’ai peut-être plus de courage, plus de volonté, plus de détermination, plus de discipline. Quel est l’ingrédient qu’il faut que je rajoute pour avoir un résultat différent.
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