Ces choses qui détruisent l‘estime de soi d’un enfant
En tant que parent, ce que l’on veut, c’est le meilleur pour ses enfants.
Or parfois, il nous arrive (et il ne faut pas se culpabiliser mais ça arrive) de prononcer des phrases assassines, des phrases qui vont briser l’estime de soi de son enfant.
J’en ai listé quelques-unes et donc on se retrouve tout de suite dans cette vidéo.
Ce sont des phrases que vous avez entendues et que souvent, vous répétez et vous reproduisez.
Et on va voir comment il est possible de changer les choses et de bouger les lignes, de bousculer les codes.
C’est maintenant dans cette vidéo.
On va parler de toutes ces phrases qui blessent, qui font mal mais qui surtout viennent entacher et un petit peu détruire et même détruire complètement l’estime de soi de son enfant, donc sa capacité (je le rappelle que dans l’estime de soi, il y a 3 composantes : l’amour que j’ai pour moi, la perception que j’ai de moi et la valeur que je me donne).
Donc c’est vraiment fondamental, c’est ce qui construit la confiance d’un être humain, sa capacité à avoir de bonnes relations et à être bien dans sa peau et dans ses baskets.
Lui laisser croire qu’il est un fardeau
Première catégorie de phrase, ce sont celles qui laissent croire à votre enfant qu’il est un fardeau, un poids pour vous, que sa présence n’est pas désirée et qu’il n’est pas une source d’amour et de joie, ce que devraient être les enfants.
Quand on est petit, c’est ça que tous les enfants devraient ressentir : c’est que leurs présences dans le foyer est une source d’amour et de bonheur pour les parents.
Or il arrive aux parents de dire les phrases suivantes :
- « tu me coûtes cher ! »
- « tu me prends tellement de temps »
- « ma vie serait plus simple sans toi ! »
- « tu vas me rendre fou ou folle ! »
- « j’en peux plus de tes bêtises ou j’en peux plus de toi ! »
Si vous avez entendu ces phrases, je vous invite à les réécouter et à accueillir un petit peu, à vous remémorer quand vous étiez petit.
Qu’est-ce que ça fait quand on entend des choses comme ça?
En fait, votre enfant se dit : « bah mes parents seraient plus heureux sans moi, je ne suis pas un bon enfant, je ne vaux rien ! » donc c’est dur à entendre mais c’est important.
Mon rôle à moi, c’est de venir mettre de la conscience sur des choses où l’on se dit que ça n’a peut-être pas grande importance.
Si vous l’avez fait, ne vous culpabilisez pas pour autant, on ne va pas effacer le passé mais on peut toujours s’améliorer. Il n’est jamais trop tard pour réparer la relation avec son enfant ou pour devenir un meilleur parent.
Le comparer avec les autres
Deuxième catégorie de phrase, les comparaisons que l’on fait de lui par rapport à quelqu’un d’autre.
« Ah bah tu as vu, ta sœur elle est gentille », « bah ton frère, il y arrive mieux que toi », « bah je ne comprend pas, tes copains, ils y arrivent eux, comment ça se fait? », « et puis tu as vu, la dernière fois qu’il s’est passé ça, et bien untel a fait ça » ou au bac à sable comme je l’ai vu un jour « non mais regarde la petite fille, elle monte plus vite que toi ».
Vous voyez, tous ces éléments de comparaison ne sont pas utiles à l’enfant.
Ce n’est pas parce que vous lui dites ça qu’il va se dire « ah bah oui, maman a raison » ou « papa a raison, c’est vrai que l’autre fait mieux que moi. Je devrais me bouger un petit peu pour arriver à dépasser ». Mais pas du tout.
Au contraire, l’enfant se dit « je suis nul, je n’y arrive pas, les autres y arrivent mieux que moi », « Je ne suis pas assez ceci, je suis trop cela », « je n’y arriverai jamais, de toute façon ça sert à rien que j’essaye, les autres sont mieux ».
Et finalement, ça le décourage donc c’est contre-productif en plus ; on ne va rien obtenir.
Sachez que votre enfant, il s’en rend bien compte tout seul de toute façon si quelqu’un arrive à faire quelque chose mieux que lui.
D’ailleurs à l’école, c’est un peu ce qui se passe avec les notes où l’on compare les enfants : « bah toi t’as des bonnes notes, toi t’as pas des bonnes notes », etc.
Donc l’enfant, il s’en rend compte, ce n’est pas la peine de lui en rajouter une couche.
Au contraire, dites-lui : « tu n’y arrive pas encore, je suis sûre que tu vas y arriver ».
En fait, il faut changer sa façon de fonctionner.
Je sais qu’en tant que parent, parfois, on est excédé et c’est difficile.
C’est un des rôles les plus difficiles à tenir parce que ça vient bousculer un petit peu notre équilibre à nous parce qu’on est fatigué, qu’il faut quand même être là.
Les enfants prennent beaucoup de temps, beaucoup d’énergie.
Le fait de répéter sans arrêt, c’est épuisant, oui certes, mais ils ne font pas exprès et en tant que parent, c’est de notre responsabilité de gérer nos émotions et de ne pas les retourner contre eux.
Faire des remarques au sujet de son physique ou de ses capacités
Quatrième série de phrases assassines, ce sont toutes celles qui vont mettre l’accent sur son physique ou sur ses capacités.
Par exemple :
- « t’as intérêt à rester sage ! »
- « arrête de pleurer, t’es plus un bébé ! »
- « tu me fais honte ! »
- « t’es bête ou tu le fais exprès ! »
Et puis, il y a tout ce qui se rapporte aux physiques :
- « Ah bah dis donc, tu as bon appétit. T’as bien mangé ça se voit ! »
- « Non mais tu as vu, c’est dégoûtant. Tes cheveux sont complètement sales, mais comment tu t’es lavé. Ça va pas ! »
Tout ça, il faut faire attention parce qu’encore une fois, votre enfant se trouve le plus beau du monde.
Un enfant, regardez un bébé, il n’a pas honte de qu’il est : qu’il soit gros ou mince, qu’il ait des grands pieds, qu’il n’ait pas de dents ou pas de cheveux, que son sourire ou ses yeux soit de telle ou telle couleur, un enfant accepte son corps tel qu’il est et qui il est.
Il ne se dit pas : « ah tient, l’autre arrive à courir plus vite que moi, je pleure parce que je n’y arriverais jamais. » mais nous en tant qu’adulte, on vient mettre l’accent sur des choses que nos enfants ne voient pas.
Mais à partir du moment où on les pointe du doigt, l’enfant se dit : « ah bah voilà, ça ne va pas, c’est que je ne suis pas assez bien » et encore une fois, on vient entacher l’estime et la confiance qu’ils ont d’eux-mêmes.
Pointer du doigt ce qu’il ne réussit pas
Et enfin, dernière série de phrases assassines, c’est de pointer du doigt systématiquement ce qu’ils font de pas bien, ce qu’ils ne réussissent pas à faire ou ce qu’ils font mal.
Ça ne sert à rien, encore une fois.
Ce n’est pas parce que vous allez lui dire 10 fois : « ah bah tu vois, t’y est pas encore arrivé ! » qu’il va y arriver comme par magie.
Au contraire, vous le stressez et ça, on le voit très bien dans les devoirs quand les parents s’acharnent sur leur enfant : il perd ses moyens.
C’est encore pire alors que si vous l’encouragez, si vous lui faites faire une pause, si vous lui dites que vous avez confiance en lui, c’est ça qui va l’aider et le motiver à se dépasser, et qui va finir par lui donner confiance en lui.
Même s’il voit qu’il n’y arrive pas, il va se voir dans votre regard confiant et ça va lui donner confiance en lui.
La confiance, elle se nourrit du regard que l’on porte sur notre enfant donc c’est fondamental le regard qu’on a sur lui.
Alors ces phrases, je vous en cite quelques une :
- « c’est de ta faute ! »
- « tu fais toujours n’importe quoi ! »
- « alors, t’es fier de toi là ? »
- « tu sais vraiment rien faire tout seul ! »
- « non mais t’es bête ou tu ne comprends rien ? »
Je vais arrêter là parce que je pense que vous avez vu.
Ces phrases, souvent, on les a entendues nous-mêmes et elles nous ont fait mal.
Et on les redit et c’est encore plus douloureux de savoir que ça nous a fait mal et qu’on le refait donc dans ces cas-là, la culpabilité, ça ne sert à rien.
La seule chose qui va être constructive, c’est comment, à partir d’aujourd’hui, je mets en place des choses pour me mordre la langue à chaque fois que j’aurais envie de sortir des phrases pareilles !
Et pour conclure, je voudrais vous rappeler quels sont les quatre besoins fondamentaux de votre enfant.
Votre enfant a besoin, pour construire une bonne estime de lui-même :
- d’être valorisé;
- d’être sécurisé sur l’amour que vous lui portez et sur l’amour inconditionnel que vous lui portez. C’est-à-dire « je ne suis pas fâché parce que tu as des mauvaises notes et je suis contente quand tu as des bonnes notes », « je t’aime quoi qu’il arrive »;
- d’être accepté et aimé tel qu’il est, que ce soit au niveau physique, mental ou spirituel;
- et d’être encouragé.
Et ça, ça va construire une bonne et solide estime de lui-même.
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