Sexualité, à quel âge et comment en parler aux enfants ?

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Nous allons aborder un sujet qui est encore, ô combien, tabou : « La sexualité » !

Alors, concernant les enfants, faut-il aborder le sujet avec eux, de quelle manière et à quel âge, autant de questions auxquelles on ne sait pas toujours répondre, parce que l’on n’est pas toujours à l’aise et au clair avec ce sujet, alors que la sexualité est une part importante de notre vie, qu’elle soit problématique ou pas.

Nos propres parents ne nous ayant pas non plus transmis grand-chose sur le sujet, nous sommes un peu démunis.

Est-il important d’en parler, faut-il le faire, à quel âge et de quelle manière ? Nous allons essayer d’y répondre.

La question, c’est, pourquoi faudrait-il parler de la sexualité avec nos enfants alors que nous-mêmes, nous avons fait avec les moyens du bord, même si cela ne s’est pas trop mal passé finalement ? Ma réponse, c’est que nous ne vivions pas à la même époque, que l’information n’était pas ce qu’elle est de nos jours, qu’elle était filtrée. Résultat, des informations, nous en manquions, les seules que nous possédions venaient des copines ou des copains qui pensaient en savoir plus que nous, et cela générait beaucoup de fantasmes. Nous apprenions sur le tas, si je puis dire, et cela se passait tant bien que mal !

Aujourd’hui, autre époque, les choses ont changé, il y a internet, les réseaux sociaux, et les agressions ne manquent pas sur les réseaux ou ailleurs, je pense notamment à la pornographie.

Les enfants vont se poser des questions, parfois très jeunes, c’est inévitable, et à l’adolescence, ils vont aller chercher des informations, mais celles-ci risquent d’être erronées. Soit, chez les copains, soit sur les réseaux sociaux, ou sur internet. 

C’est là qu’il est important de reprendre votre rôle de parent afin de donner à votre enfant, votre vérité, leur expliquer quelles sont les limites de ce qu’ils peuvent voir, les informer des dérives et quelle est la réalité.

Par quoi commencer, me direz-vous ? 

Eh bien quand ils sont petits, s’ils vous posent des questions et que vous vous sentiez mal à l’aise, votre enfant le sait tout de suite et cela ne le rassure pas, car il est sûr de n’avoir pas obtenu la bonne réponse. 

Lorsqu’ils vous posent des questions, il faut trouver des réponses, mais ce n’est pas forcément à vous d’aborder le sujet, surtout chez les petits, toutefois, vers 5 ou 6 ans, voire 7 ou 8 ans, ils peuvent vous demander comment on fait les bébés or, pour y répondre, il n’est pas nécessaire de faire un cours d’anatomie !

Personnellement, j’ai utilisé pour mes trois enfants un livre qui s’appelle : « L’imagerie du corps humain » livre très bien fait, il y a des corps dénudés présentés, ce sont des livres d’images, pour enfants. D’un point de vue pédagogique, cela a été fait par des gens qui s’y connaissent et amènent des informations très utiles. Je me souviens que j’étais très gênée, pour mon aînée comme pour les deux autres d’ailleurs, très gênée d’aborder ce livre avec elles, et je me suis rendu compte que j’étais plus gênée que mes enfants, parce qu’eux, ce n’est pas un problème, que l’on parle d’un pied, d’une main ou autre, pour eux, ce n’est pas très différent, ils n’ont pas cette notion de l’interdit, ni du mal, ils n’en sont pas conscients.

Si votre enfant commence à se, et à vous questionner, donnez-lui ce genre de livre, il en existe d’autres je suis sûre, si vous en connaissez d’autres d’ailleurs, n’hésitez pas à partager, car celui dont je vous parle n’est peut-être plus d’actualité.

Alors, le meilleur moment pour en parler, s’ils ne vous en ont pas parlé avant, mais, quoi qu’il en soit, il est nécessaire de le faire, c’est le devoir de tout parent ; j’ai fait une vidéo, sur : « Éviter l’inceste », notamment, dans laquelle j’explique que c’est toujours par la parole que l’on règle un grand nombre de difficultés, de problèmes.

Quand vos enfants abordent la puberté, les règles pour les filles, entre autres, je vais parler des filles, d’une part parce que j’ai des filles, d’autre part parce que je suis une femme et je pense que c’est mieux que l’enfant puisse aborder ces sujets avec le parent du même sexe. Sauf si l’un des deux parents est manquant ou absent.

Ce que j’avais décidé de faire, sauf pour l’aînée parce que j’étais trop gênée, qu’elle ne m’avait rien demandé et que je ne lui ai rien dit, mais c’était une autre époque ; j’avais décidé donc, pour mes deux dernières filles, de cadrer un peu tout ça, sachant, de par mon métier, combien il peut y avoir de dérives. 

Les jeunes actuellement ont une vision erronée de la sexualité à cause des réseaux sociaux et des sites internet qui diffusent en toute liberté, des vidéos pornographiques. Il faut savoir qu’aujourd’hui, les enfants ont accès très tôt à ce genre d’images, c’est bien pourquoi il faut faire très attention quand on leur remet des écrans, c’est la porte ouverte à tout ! 

Il faut savoir que quand vos enfants voient des images de sexes, même s’ils ressentent du dégoût, cela va exercer sur eux de la fascination ; c’est un peu comme pour les films d’horreur, vous ne voulez pas regarder parce que cela vous fait peur, mais vous regardez quand même, vous êtes hypnotisé par les images.

Ce qu’il se passe quand un enfant voit des images pornographiques, il va regarder jusqu’au bout, et même aller en voir d’autres parce qu’il est fasciné, alors que cela le dégoûte. Quand ils ont 9 ou 10 ans ou 15 à 16 ans, cela reste des enfants et ils se font une idée de ce qu’est la sexualité.

Quand ils sont petits, cela peut les choquer, n’ayez donc pas peur d’en parler avec eux, essayez de savoir ce qu’ils ont vu et ce qu’ils ont ressenti ; renseignez-vous et consultez si vous avez l’impression que votre enfant est perturbé, et pour les plus grands, il est important de leur raconter la réalité, la vérité ! C’est-à-dire que la sexualité n’est pas un film pornographique, il faut leur expliquer que ces gens-là sont des acteurs, que tout est scénarisé, qu’il n’y a aucune vérité. On voit actuellement des petites filles qui veulent se faire opérer du vagin pour avoir des vagins qui ressemblent à ceux des actrices pornographiques, qui elles-mêmes, ont subi des opérations et plein d’autres choses, mais je ne vais pas rentrer dans les détails, ce n’est pas le sujet.

Ils ont une idée erronée de ce qu’est la sexualité qui est représentée, aujourd’hui, comme une sexualité débridée, paraît-il, et les filles notamment à l’heure actuelle ont l’impression qu’il faut faire certaines choses, que c’est normal, comme une étape à passer. On fait d’abord un bisou, puis un autre, et après, on doit faire telle chose ou telle chose, or, avant d’en arriver à l’acte sexuel, elles ont bien souvent fait des choses qu’elles n’aimaient pas la plupart du temps, pour lesquelles elles n’étaient pas préparées ; se produit, alors, une sorte de dégoût de soi-même, mais elles ont l’impression de n’être pas dans le coup si elles ne font pas ces choses qui les dégoûtent. Elles ont l’impression « qu’il faut le faire » ! C’est dans l’air du temps, si l’on ne le fait pas, c’est que l’on est coincée, anormale, et cela est aussi vrai pour les garçons, ils rentrent, eux aussi, dans un rôle qui ne convient pas, cela peut créer des troubles.

Alors, il est sûr que vous ne serez pas à l’aise, mais n’attendez pas trop longtemps, car votre ado peut le voir comme quelque chose d’intrusif dans sa vie, essayez de le faire à la puberté, entre 11 et 13 ans, 14, maximum, quand ils sont encore jeunes et pas encore confrontés à ce genre de phénomène, mais je peux vous dire qu’aujourd’hui, cela peut arriver beaucoup plus tôt dans leur vie, alors, soyez vigilants, en alerte. 

N’hésitez pas à leur dire comment cela se passe ; personnellement, j’ai dit à mes filles que lorsqu’on rencontre quelqu’un, on s’embrasse, on flirte, mais qu’il faut être prêt à faire cela, et surtout pas pour faire plaisir à l’autre, pour faire comme tout le monde, ou parce que les autres disent qu’il faut le faire. Si l’on ne se sent pas à l’intérieur de le faire, on ne le fait pas ! 

On peut, au passage, leur rappeler les règles de protection.

Il est important de leur dire que c’est un acte qui est beau, qui n’est pas sale et que cela ne doit en aucun cas rendre malheureux, que cela doit se faire de manière naturelle, dans un élan d’amour et de désir et pas n’importe comment et avec n’importe qui. Qu’il faut avoir des sentiments, avoir une relation qui dure depuis un certain temps, et si le partenaire est prêt avant elle, il est bien de le faire patienter. Si ce partenaire les aime, il va patienter.

J’espère que ce sujet d’aujourd’hui vous donnera envie de briser ce tabou et parler à vos enfants pour les préparer à ce monde où le poids des images et ce à quoi ils ont accès, peut être dangereux, entraîner des comportements déviants et ternir toute la beauté de la sexualité quand elle est désirée et consentie !