3 conseils du Docteur Catherine Gueguen pour plus de sérénité en famille

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On va voir 3 conseils du Docteur Catherine Gueguen. Vous trouvez parfois que votre enfant ne vous écoute pas, qu’il fait des crises interminables ou que vous êtes épuisé de tout gérer ou de répéter 50 fois la même chose ? Le docteur Catherine Gueguen est un pédiatre experte en parentalité qu’on appelle positive. Je vais vous partager 3 clés essentielles pour une parentalité différente, bienveillante et surtout efficace. Je vous explique tout de suite dans cette vidéo comment les appliquer au quotidien.

Accueillir les émotions de l’enfant avec empathie

Le premier principe du docteur Catherine Guéguen, c’est d’accueillir les émotions de l’enfant avec empathie.

Pourquoi c’est important ? Parce que souvent, quand nos enfants font une crise, on la voit à l’aune de nous, d’un adulte, et on pense qu’ils le font exprès, ou que ce n’est pas si grave. On juge, en fait. Mais les neurosciences nous montrent que le cerveau de l’enfant est immature et qu’il a du mal à gérer ses émotions tout seul. En fait, s’il hurle, c’est juste parce qu’il ne sait pas faire autrement. S’il est submergé par la peur, la frustration ou la tristesse, il a besoin d’un adulte capable de l’apaiser. Or, une maman qui hurle, qui le juge, ça ne va pas beaucoup l’aider… ou un papa, bien sûr.

Alors, il y a plusieurs principes à appliquer.

Premièrement, c’est nommer les émotions : « Je vois que tu es triste » ou « Je vois que tu es très en colère parce que j’ai refusé que… »

Éviter de minimiser, ça aussi c’est très important. Dire « Ce n’est rien », ou « Arrête de crier comme ça, la petite bête ne va pas manger la grosse », n’aide pas l’enfant à comprendre ses émotions.

Deuxièmement, être un modèle de régulation pour lui. Les enfants apprennent par mimétisme : si vous restez calme devant un enfant en crise, vous lui apprenez le calme.

Enfin, utilisez le contact physique : essayez de le prendre dans vos bras, de faire un câlin ou de poser une main sur son épaule, à condition que l’enfant le veuille. Parfois, ils sont trop en crise et veulent juste savoir que vous êtes là.

Donc, dire « Arrête de pleurer » ou « C’est ridicule de te mettre en colère », peut empêcher l’enfant de comprendre ce qui se passe en lui et de savoir comment bien gérer la situation la prochaine fois.

Alors bien sûr, ça ne va pas se faire en une fois, mais à force d’appliquer la bonne méthode, vous verrez arriver les bons résultats.

Par exemple, vous pouvez dire :
« Tu es en colère car ton frère a pris ton jouet sans te le demander, c’est ça ? »
Puis valider : « Eh bien, c’est normal de ressentir ça. On va voir ensemble comment on peut faire. »

Voilà une des possibilités. Mais nommer ce qui se passe permet à votre enfant de se dire : « Ah oui, d’accord, c’est pour ça que je suis dans cet état. » Parce qu’en réalité, il ne le sait pas. Quand il est frustré, il ne sait plus pourquoi. Quand il est en pleine crise, il a même oublié, quelque part, ce qui vient de se produire.

Cultiver une éducation bienveillante

Alors, qu’est-ce que ça veut dire, l’éducation bienveillante ? Cela ne signifie pas laisser tout faire ou ne pas avoir de règles et de limites, mais plutôt éduquer dans le respect, la fermeté, et surtout la douceur.

Elle repose sur la compréhension du développement de l’enfant et des méthodes éducatives efficaces, basées sur la coopération plutôt que sur les punitions. On sait aujourd’hui que ces dernières ne servent à rien et ne sont pas productives : elles vont faire peur à l’enfant, qui agira par crainte, mais pas par consentement.

Premièrement, il faut toujours poser des limites claires, sans crier, et expliquer pourquoi une règle existe. Mais attention, il ne suffit pas de l’expliquer une seule fois !

Deuxièmement, encouragez plutôt que de menacer. Par exemple : « Tu peux ranger tes jouets maintenant ou après l’histoire, qu’est-ce que tu préfères ? »

Troisièmement, remplacez les punitions par des conséquences éducatives. J’ai fait des vidéos là-dessus. En fait, il faut des conséquences : ce que vous appelez « punitions », ce sont des conséquences, mais il s’agit d’expliquer et de responsabiliser, plutôt que de sanctionner sans explication.

Enfin, valorisez les efforts et pas seulement les résultats. Quand vous voyez que votre enfant essaie quelque chose, dites-lui déjà que c’est bien.

Ce qu’il faut éviter dans cette éducation, ce sont le chantage, les menaces (« Si tu ne fais pas ça, tu n’auras pas ça »), les cris et les humiliations. Tout cela génère encore plus de stress et, surtout, une insécurité affective. Cela renforce aussi chez votre enfant un comportement vindicatif.

Par exemple, vous pouvez lui dire : « Je comprends que tu ne veuilles pas aller au bain maintenant, mais c’est important de prendre soin de ton corps, tu ne crois pas ? Alors, tu préfères qu’on y aille en sautant comme une grenouille ou en marchant à reculons ? »

Essayez de rentrer dans l’imaginaire de votre enfant, cela vous aidera beaucoup à appliquer ce type d’éducation.

Et n’oubliez jamais : plus vous êtes droit dans vos bottes, mieux c’est !

Prendre soin de soi en tant que parent

Troisièmement, prendre soin de soi en tant que parent. Eh oui, vous vous attendiez à un conseil sur les enfants ? Pas du tout ! En fait, un parent épuisé, stressé, ou en détresse émotionnelle aura plus de mal à rester patient et à adopter une éducation bienveillante.

L’enfant apprend avant tout par imitation. Je vous le dis et je vous le redis ! Donc, ne culpabilisez pas et ne croyez pas qu’il faut être dédié à votre enfant à 100 %. Prenez des pauses sans culpabiliser, réservez du temps pour vous : de la lecture, du sport, de la détente… Confiez votre enfant. Et acceptez que l’on ne peut pas être parfait. L’éducation est un processus, il y aura des erreurs, c’est sûr.

Demandez de l’aide si vous en avez besoin. Partagez la charge avec votre partenaire, une amie, un proche, ou consultez un professionnel. Vous verrez, ça fait du bien !

Et enfin, identifiez vos émotions et vos besoins. Sachez dire : « Je suis fatiguée, j’ai besoin de cinq minutes de calme avant de gérer ce conflit » ou « Je préfère m’isoler. » Soyez doux et gentil avec vous-même quand vous débordez.

Personne ne veut hurler sur ses enfants. Quand on le fait, c’est qu’on ne pouvait pas faire autrement. Se sacrifier totalement pour ses enfants au point de s’oublier, ne jamais prendre de temps pour soi, croire qu’on doit toujours être disponible à 100 %… c’est une hérésie, et il faut abandonner ces idées-là !

Dites plutôt : « Je suis fatiguée, j’ai besoin d’un petit moment pour me reposer, je m’occupe de toi dans dix minutes. » Vous voyez ? Vous pouvez dire ça à votre enfant ! Vous pouvez même lui dire : « Je vais te laisser un minuteur. Quand ça sonne, viens me voir, et là, je serai toute reposée, et voilà ce qu’on fera. »

Appliquer ces trois principes, c’est offrir un cadre extrêmement sécurisant et bienveillant pour votre enfant, tout en ne vous oubliant pas. Parce que c’est important ! Vous l’avez compris, prendre soin de vous est essentiel. La bienveillance, ce n’est pas que pour les enfants. Bien sûr, personne n’est parfait, et il est normal d’avoir des moments de doute. L’important, c’est juste de progresser à son rythme et d’avancer avec bienveillance pour soi et pour son enfant.