Poser des limites avec bienveillance

Pour vous abonner à ma chaîne Youtube, cliquez ici


Comment poser des limites à son enfant et surtout comment le faire avec bienveillance ? C’est une question que vous vous posez sans doute. Si vous êtes parent, il est difficile de savoir où mettre le curseur entre les choses trop permissives et des choses trop rigides. Alors, comment peut-on utiliser la bienveillance pour poser des limites à ses enfants ?

 Il faut savoir qu’il est rassurant pour votre enfant de ne pas être tout puissant,  d’avoir tous les droits et de pouvoir tout faire et il n’y a rien de mal à poser des limites claires à son enfant pour, justement, qu’il apprenne à évoluer dans une société qui, de toute façon, lui en imposera tôt ou tard.
Poser  des limites à son enfant ça n’a rien de malveillant, c’est simplement l’aider à se construire, l’aider à développer le respect pour l’environnement qui l’entoure. C’est donc quelque chose de fondamental. Et un enfant qui sera privé de limites va n’avoir de cesse que de les repousser de plus en plus, ou de « provoquer » d’une certaine façon ses parents pour qu’ils disent « stop ».

Ce n’est pas rassurant, voire cela crée énormément de stress à un enfant de voir qu’il est tout puissant.

Donc, ce n’est pas lui rendre service et je suis sûre que vous le savez.

Alors voyons déjà les choses à ne pas faire quand on veut poser des limites claires à ses enfants.

La première chose à ne pas faire c’est de poser une limite et puis de la repousser sans arrêt, de la déplacer sans cesse. 

Par exemple : “Il est interdit de manger dans le salon.” 

“Il est interdit de manger dans le salon, oui, mais si c’est une pomme alors d’accord pour aujourd’hui.”

“Oui, mais là c’est dimanche alors d’accord.”

Ou encore, votre enfant fait une colère et puis vous lui dites : « Oui, mais juste pour ce soir. »

Quand on pose une limite, on la pose vraiment c’est pourquoi il est important de ne pas poser des limites ultra-rigides ou qui ne correspondent pas à ce que votre enfant est capable de comprendre ou de respecter. Il faut aussi tenir compte de l’âge de vos enfants et puis réfléchir en amont avant de la poser de manière brutale. 

Il ne s’agit pas d’être autoritaire et de vivre sous un régime militaire à la maison, mais de faire en sorte que vos besoins ne viennent pas se heurter aux comportements de vos enfants.
Poser des limites c’est pour le bien-être de la famille, c’est pour votre bien-être, mais aussi pour celui de vos enfants et de tous ceux qui habitent sous le même toit.

Mais c’est aussi en société, pour pouvoir respecter les besoins et les limites des autres.
C’est pourquoi, réfléchissez bien en amont. Est-ce que c’est si important que ça de manger avec ses couverts quand on a un an et demi ?

Réfléchissez en amont aux limites que vous voulez poser et posez-vous ces questions : Est-ce que c’est vraiment important pour moi ? Est-ce que c’est fondamental pour moi que mon enfant fasse ou ne fasse pas cela ? Est-ce que mon enfant est capable de respecter cette règle ? 

Par exemple : Vous avez un tout petit d’un an et qui court partout, à quatre pattes ou debout d’ailleurs, et qui touche à tous les objets. Alors c’est sûr que si vous avez des jolis vases en cristal, des petits bibelots qui se cassent, des choses auxquelles vous tenez et qui sont à sa disposition immédiate,  je suis désolée, mais cela va être compliqué pour vous de lui interdire de toucher à tout.

Votre enfant explore le monde qui l’entoure et c’est trop tentant pour lui.

Relevez les choses à sa portée, mettez-les dans une autre pièce.

Je sais qu’il y a des parents qui arrivent à avoir des enfants qui ne touchent à rien. J’ai trois enfants. J’en ai eu une qui ne touchait à rien et 2 qui touchaient à tout. J’ai dit exactement les mêmes choses, j’ai mis en place exactement la même éducation et ça n’a pas marché de la même manière.

Pourquoi ?

Parce qu’il y a des enfants qui acceptent plus facilement les choses. Cela vient leur caractère. Vous dites à un enfant : “Ne touche pas…” et il ne va jamais toucher l’objet. Il va faire ce que vous lui avez demandé, car ça ne lui pose pas de problème. Et, il y en a d’autres, ce n’est pas qu’ils veulent vous embêter, ce n’est pas qu’ils veulent repousser vos limites et voir jusqu’où vous allez aller,  ce n’est pas parce qu’ils vous cherchent, ce n’est pas parce qu’ils ont mauvais caractère ou qu’ils ont trop de caractère ; c’est juste qu’eux, ils ont envie d’explorer cela un peu plus. Ce sont de petits chercheurs en herbe, les enfants, et ils ont besoin de se familiariser et d’explorer le monde qui les entoure et certains sont plus archéologues que d’autres.  

Ne mettez pas en place les récompenses pour que votre enfant fasse ce que vous lui dites. Parce que si vous mettez une récompense cela deviendra une surenchère et

votre enfant plus tard vous dira : « Si tu veux que je fasse ça, donne-moi un bonbon ». Et puis il fera la même chose avec vous et il vous dira : « Si tu veux que je sorte les poubelles, tu n’as qu’à me donner 10 euros. » C’est un peu ça !

Donc, méfiez vous de cette politique des récompenses, il n’y a pas besoin de récompense pour faire respecter une limite.
Une limite elle est comme ça et pas autrement, on ne la lève pas, elle est établie et on ne revient pas là-dessus.

Maintenant, voyons ce qu’il faut faire.

La première chose à faire c’est d’expliquer le bien-fondé de vos limites.

Parce que si vous dites : « On ne mange pas de bonbons, on ne mange jamais de bonbons et on n’en mangera jamais. » Votre enfant est un peu frustré et il se dit : « Bah, ce n’est pas juste! »

Ou 

Si vous dites : « Il n’y a pas de tablette » ou « la tablette vous-y avez droit une heure par semaine. » Là encore votre enfant se dit : « Mince, une heure ce n’est pas beaucoup! » 

Alors que, si vous avez expliqué clairement pourquoi ce n’est qu’une heure par semaine. Pourquoi vous ne voulez pas donner des bonbons à vos enfants. Pourquoi il ne faut pas toucher à telle chose. Pourquoi il ne faut pas écrire sur les murs. Pourquoi il ne faut pas dessiner sur la table… 

Il faut expliquer quelles sont les conséquences des actes de vos enfants quand ils transgressent la règle. « Si tu écris sur la table, eh bien cette table, moi je l’ai acheté, elle a coûté tant, elle va être abîmée et on ne va pas pouvoir la rattraper. Alors que je t’achète autant de papier et de feuilles que tu veux, et là tu peux t’exprimer librement.

Votre enfant sera plus à même de respecter les règles quand il aura compris leur utilité. Et faites-le même quand ils sont petits et que vous avez l’impression qu’ils ne comprennent rien. C’est important.

Soyez vous-même un exemple des limites que vous posez.

Parce que je vois trop souvent des parents qui disent : « on ne mange pas dans le salon » et puis qui mangent, eux, dans le salon.

Alors vous allez dire : « Ah oui, mais ce n’est pas pareil, moi je suis grand. » 

Moi je pense qu’il n’y a pas de grands ou de petits. Les règles sont les règles et c’est comme ça. 

Cela va être difficile après d’expliquer à votre enfant pourquoi vous mangez dans le salon. Ou alors, il faut lui expliquer que vous faites moins de saletés que c’est pour telle et telle raison. Que c’est exceptionnel où je ne sais pas…

Mais, il va falloir expliquer pourquoi parce que sinon, votre enfant risque de trouver ça “pas juste”. 

Soyez un exemple pour vos enfants. Si vous respectez vous-même les limites

que vous fixez, votre enfant sera davantage enclin à respecter les vôtres.

Respectez-le !

Votre enfant a des besoins d’intimité et de plein de choses. Respectez ses besoins à lui. Par exemple, si pour lui avoir un bureau tout mal rangé dans sa chambre est confortable (cet exemple est pour les plus grands) et bien respectez son désordre.

Après tout c’est sa chambre ! Et vous pouvez peut-être faire une concession en lui laissant faire le bazar dans sa chambre, il en est responsable : responsable de ranger ou pas, responsable de plein de choses.

En revanche le bazar ce n’est pas ailleurs, par exemple. C’est important d’être cohérent, car, si vous voulez que votre enfant vous respecte, il va falloir aussi le respecter lui.

N’oubliez pas de proposer des alternatives. Ne posez pas des barrières trop rigides. Autant, tout à l’heure je disais qu’il ne faut pas les déplacer sans arrêt, mais vous avez le droit de changer d’avis et surtout d’écouter des arguments de votre enfant. D’ailleurs,  ces barrières elles vont évoluer en fonction de l’âge de votre enfant.

Donc, soyez un peu souple aussi là-dessus.

Sachez-vous remettre en question si vous avez posé une limite que votre enfant refuse ou qu’il s’oppose. Écoutez-le ! Écoutez ses arguments et votre enfant sera rassuré

de voir qu’à vous aussi, il vous arrive de vous tromper, mais aussi de constater que quand vous vous êtes trompé, vous savez reconnaître vos torts et supprimer les limites.

En tout cas, quoi qu’il en soit, sachez qu’à partir du moment où la limite est claire à l’intérieur de vous, votre enfant ne va pas y toucher, il va la respecter d’une façon ou d’une autre, car,  c’est souvent parce qu’en vous ça n’est pas clair.

Par exemple, je vois des tas de parents qui disent à leurs enfants : « si tu ne manges pas ça, tu n’auras rien d’autre. » Et en fait, au bout d’une heure, ils ont tellement peur que leurs enfants meurent de faim qu’ils vont lui donner deux yaourts ou je sais pas quoi d’autre et ils vont céder. 

En fait, cela arrive lorsque c’est en vous que les limites ne sont pas claires. C’est pour ça que plutôt que de poser des limites que vous n’êtes pas capable de tenir, réfléchissez très en amont parce que c’est important pour votre crédibilité que votre enfant ait confiance en vous, parce que plus vous allez poser des limites saines et plus il va être rassuré et mieux il va pouvoir se construire.

0 réponses

Laisser un commentaire

Rejoindre la discussion?
N’hésitez pas à contribuer !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *