Parentalité positive : et si on vous mentait ?
Et si la parentalité positive n’était pas la solution parfaite ? On entend souvent dire que les neurosciences prouvent qu’une éducation bienveillante, centrée sur l’écoute et l’accompagnement des émotions, est la meilleure voie pour nos enfants. Mais que nous dit réellement la science ? Et surtout, en cherchant à être de meilleurs parents, ne risquons-nous pas d’oublier, finalement, l’essentiel ?
La parentalité positive repose sur une idée forte : l’enfant a besoin d’un cadre sécurisant et bienveillant pour se développer harmonieusement. Les neurosciences ont mis en évidence que le stress chronique, engendré par des méthodes éducatives qui sont trop dures pouvait nuire au développement cérébral des enfants.
Chez les jeunes enfants, le cortex préfrontal, qui régule les émotions et permet la prise de recul, est complètement immature. C’est pourquoi ils peuvent être submergés par leurs émotions, et ça prend de l’ampleur. Vous avez déjà vu un enfant faire une crise au supermarché ?
Et plutôt que de le punir, la parentalité positive propose d’accueillir, de verbaliser ses émotions, et de l’aider à les réguler. Et c’est très bien, finalement. Elle promet, en fait, une relation parent-enfant plus apaisée, avec moins de conflits et davantage de compréhension.
Ce qu’elle met en avant, c’est l’importance du lien d’attachement et du respect des besoins émotionnels de l’enfant. Les études montrent que les enfants élevés dans un environnement bienveillant, vont développer une meilleure estime d’eux-mêmes et des compétences sociales plus solides.
Mais est-ce que c’est si parfait ? L’une des grandes critiques que je pourrais adresser à la parentalité positive, c’est la pression qu’elle exerce sur les parents. Être toujours bienveillant, patient, à l’écoute… eh bien, c’est un idéal très difficile à atteindre au quotidien pour tout le monde.
Certains parents se sentent coupables à la moindre colère, au moindre refus, comme s’ils échouaient à être les parents parfaits que la parentalité positive semble exiger d’eux. Et puis, certains enfants peuvent se retrouver en difficulté si le cadre manque de clarté. La bienveillance, ça ne signifie pas l’absence de limites, en fait.
Or, certains parents ont du mal à poser des règles de peur d’être trop autoritaires. Ils ne savent plus où mettre le curseur. Pourtant, l’enfant a besoin de repères pour se sentir en sécurité.
Et puis, si certaines études prouvent que le stress chronique est délétère, ça ne signifie pas que toute frustration est à éviter. Bien au contraire : apprendre à gérer la frustration, ça fait partie du développement d’un enfant.
Un enfant qui refuse de ranger sa chambre malgré toutes les explications bienveillantes, eth bien, qu’est-ce qu’on fait ? Eh oui, il faut quand même agir.
Il existe plusieurs modèles éducatifs qui se distinguent par une vision de l’enfant et de leur approche sur l’autorité. Il y a l’éducation traditionnelle, qui repose sur une structure hiérarchique : l’adulte détient l’autorité, l’enfant obéit. L’objectif, c’est de transmettre le respect des règles et l’obéissance. On a tous connu ça, normalement. Les règles éducatives, elles incluent les punitions, les récompenses et une discipline assez stricte. Dans la pratique, ça signifie que l’enfant, s’il dépasse une limite, eh bien, il est puni.
L’avantage de cette approche, c’est qu’elle instaure un cadre très clair et qui est très sécurisant. Mais elle peut aussi générer de la peur et empêcher l’enfant de développer un sens critique, une capacité à exprimer ses émotions.
À l’opposé, l’éducation démocratique, elle, repose sur l’idée que l’enfant est un individu à part entière, capable de prendre des décisions sur sa propre vie. Ici, l’autorité est partagée entre parents et enfants, et les règles sont discutées et négociées. L’enfant apprend à gérer sa liberté et à prendre des responsabilités.
Dans la pratique, ça signifie que si un enfant ne veut pas se brosser les dents, le parent ne cherche pas à comprendre pourquoi ou à trouver un compromis, il n’essaie pas d’imposer ça comme une obligation. Alors, ça favorise l’autonomie et la confiance en soi, mais ça conduit à un manque de repères pour l’enfant, qui se retrouve parfois avec trop de pouvoir de décision, sans assez de maturité pour la gérer.
Et puis il y a l’approche de la résilience, qui combine bienveillance et cadre. Elle considère, en fait, que l’enfant doit apprendre à faire face aux difficultés et à gérer les frustrations pour devenir un adulte équilibré. Ici, les parents reconnaissent et accompagnent les émotions de l’enfant, mais sans éviter la confrontation avec la réalité.
Par exemple, si un enfant refuse de ranger sa chambre, on peut valider son envie de jouer tout en maintenant la règle : « Je comprends, tu préfères continuer à jouer, mais ranger ta chambre, ça fait partie des règles de la maison. Alors, on va le faire ensemble. »
Cette approche, en fait, vise à préparer l’enfant aux défis de la vie, en lui donnant des outils pour développer son autonomie émotionnelle et sa capacité d’adaptation. Mais n’a-t-on pas oublié l’essentiel dans tout ça : à force de vouloir être des parents exemplaires, est-ce qu’on ne risque pas d’oublier notre propre bien-être, à nous ? Le parent stressé, épuisé par sa charge mentale et les injonctions éducatives, ne pourra jamais offrir une présence véritable et bienveillante. Le bonheur d’un enfant ne repose pas uniquement sur les techniques éducatives, mais aussi sur l’équilibre et l’épanouissement de ses parents. Un enfant, ça ressent profondément l’état émotionnel de ses parents. Ce sont des éponges. Un parent détendu, serein ça transmet plus qu’un parent qui applique des règles à la lettre, mais qui s’épuise à tout vouloir bien faire.
Alors, miracle éducatif ou illusion neuroscientifique ? Eh bien, comme souvent, la réponse n’est pas aussi tranchée qu’on voudrait bien le croire.
Chaque enfant est unique, chaque famille aussi. Peut-être que la meilleure approche, finalement, consiste à trouver un équilibre entre bienveillance et cadre, en restant à l’écoute, mais aussi en prenant soin de soi.
Et finalement, une chaîne comme la mienne, qui vous dispense ses conseils et qui vous donne plein d’outils pour gérer les enfants, leurs crises et tout le quotidien qui pose problème, ne devraient jamais être là pour vous dire « il faut faire comme ça et c’est ça le modèle ».
Remettre en cause ce que vous voyez, ce que vous entendez, vous avez le droit, et surtout, vous en avez le devoir. Parce qu’encore une fois, ça doit aussi résonner avec l’éducation que vous avez envie de transmettre à votre enfant.
Comme vous l’avez compris, il n’y a pas de bonne ou de mauvaise éducation, à condition qu’on reste dans des normes, voilà, et qu’on ne tabasse pas ses enfants toute la journée ou qu’on ne les humilie pas non plus à tour de bras, évidemment. Néanmoins, il ne faut pas chercher à être un parent parfait. Les conseils que je vous donne sur cette chaîne ou ailleurs, ils ne servent qu’à une chose : améliorer votre quotidien et votre relation.
Prenez ce qui est à prendre. N’oubliez pas de poser des règles et des limites, parce que ça, je ne cesserai de le dire et de le redire. Je ne prône pas une parentalité positive à tout prix. Je pense même que ça peut très bien s’adapter avec certains enfants, mais pas du tout avec d’autres. Je pense qu’un cadre strict, c’est très important, et ça me semble fondamental. J’ai trois enfants, j’ai accompagné des tas de parents, et je constate, en fait, qu’avoir un cadre strict, avoir des limites claires, ça sécurise les enfants, et ça règle nombre de problèmes d’éducation. À vous de vous faire votre propre opinion. Ça, c’est plutôt ça qui est fondamental dans votre éducation.
Et vous, qu’est-ce que vous en pensez ? Est-ce que vous appliquez… quel principe finalement au quotidien ? Comment vous arrivez à vous en sortir au milieu de toutes ces injonctions ? Est-ce que vous vivez une parentalité sereine ou est-ce que c’est un casse-tête ?
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