Les questions des enfants qui dérangent

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Oui, les enfants ont le chic pour nous poser des questions qui parfois nous mettent mal à l’aise. Sur le décès et la mort : est-ce que je vais mourir ? Est-ce que tu vas mourir toi maman un jour ? Sur la sexualité : comment naissent les enfants, pourquoi les filles n’ont pas de zizis ? Mais aussi des questions personnelles du genre : pourquoi tu es fâchée avec Mamie ? Pourquoi tu ne parles plus à ta sœur ?

Face à ces questions, on est souvent très gênés, parce que cela nous renvoie à la petite fille ou au petit garçon que nous étions et qui, lorsque nous avions des questions, nos parents étaient très évasifs, très gênés, éludaient et nous nous retrouvons aujourd’hui un peu bêtes parce que nous n’avions pas préparé cette question, elle arrive un peu comme un cheveu sur la soupe ; je ne sais pas si vous vous souvenez de cette publicité pour une bouteille de lait où la petite fille demande comment s’appelle la bouteille de lait je crois, le papa est plongé dans son magazine et ne répond pas, et la petite fille du coup lui demande comment on fait les bébés, et là,  il lève la tête, mais va éluder lui aussi la question, et parler, finalement, de la bouteille de lait.

Nous avons tendance à faire ça nous aussi, et les enfants le ressentent.
Si vous me connaissez, vous savez que j’ai trois enfants, trois filles, j’ai remarqué que lorsque je ne donnais pas une vraie réponse à mes enfants, elles me reposaient la question. Avez-vous remarqué que les enfants peuvent vous poser la même question plusieurs fois ? Dites-vous que c’est parce qu’ils n’ont pas eu la réponse qu’ils attendaient. Ils ont senti que la réponse donnée n’était pas satisfaisante. 

Que faut-il donc faire dans ces cas-là ? Déjà, vous y préparer en prenant conscience qu’un jour ou l’autre vous n’alliez pas y couper, votre enfant allait vous poser des questions sur la mort, même si cela n’arrive pas dans votre famille, ce que je vous souhaite, cela peut arriver à un copain de l’école, votre enfant va découvrir à travers l’histoire de quelqu’un d’autre, les décès. Un tel a perdu sa grand-mère, un autre a perdu son papi ; concernant la question de la mort, votre enfant va vous demander s’il va mourir, et en fait, ce qui se cache derrière cette question pour nous et qui nous met mal à l’aise, ce n’est pas tant la question que l’on va mourir ou pas, c’est que souvent notre enfant va ramener ça dans notre vie à nous, il va nous demander si lui va mourir, mais aussi si nous, nous allions mourir. On a du mal à leur dire que l’on va mourir parce que l’on présuppose que cela va les mettre dans un état émotionnel terrible et qu’on ne souhaite pas leur faire de la peine ou leur faire peur. Et l’on a raison !

Il n’est pas question de dire à votre enfant que vous allez mourir, de manière brutale et arbitraire. Non, il y a des façons de parler à un enfant en se mettant à sa portée, et ce que je crois, moi, c’est qu’il ne faut jamais lui mentir ! D’abord parce qu’il le ressent et il va revenir avec sa question, et surtout, il va fantasmer une réponse et peut-être s’imaginer des choses pires que ça n’est en réalité, ou bien éveiller encore davantage sa curiosité et il ira peut-être chercher des informations lui-même, or, à l’ère d’internet, des tablettes et autres, qu’est-ce qu’on peut découvrir comme informations ? Il est préférable que vous filtriez l’information vous-même pour lui donner vos réponses.

Sur la mort, c’est très simple, vous ne pouvez pas dire à un enfant que vous n’allez jamais mourir, que vous serez là tout le temps pour lui. Personnellement, quand mes enfants m’ont posé cette question, je leur ai dit oui, un jour je vais mourir, mais toi aussi ; tout le monde va mourir et j’espère que ce sera le plus tard possible ; il n’y a pas de raison, la majorité des gens vivent jusqu’à environ 85 ans pour les femmes, quand j’aurai 85 ans, tu auras tel âge, tu seras déjà grand, ce sera triste pour toi que je parte, mais voilà, j’aurai fait mon travail de maman et j’espère que tu seras assez grand ;  on ne peut pas le savoir à l’avance, mais la majorité des gens vivent très tard. C’est ce que moi, je vous conseille.

Deuxième chose, la sexualité. Comment on fait les bébés ? Pourquoi les petites filles n’ont pas de zizi ? Pourquoi mon petit frère a un tuyau et pas moi ? Je crois qu’il faut être honnête si vous n’y arrivez pas ; pour moi, c’était un peu compliqué parce que je n’étais pas très préparée aux questions sur le sujet, on ne m’avait pas informé ; alors, j’avais anticipé le truc et acheté un livre qui s’appelle : « l’imagerie du corps humain » et qui explique tout bien avec des mots d’enfants, et c’est de lui dire : je vais avoir du mal à t’expliquer parce que c’est un peu compliqué et ce que je te  propose, c’est d’acheter un petit livre et de le lire ensemble ».

C’est un peu gênant, je vous l’avoue, moi, je n’étais pas très fière, toutefois, je me suis rendu compte que la seule qui était gênée finalement, c’était moi. Pour un enfant, qu’on lui parle de sa main de son pied ou de son sexe, cela ne fait pas grande différence en réalité. C’est nous qui avons une vision plus déformée que la leur qui est, elle, très innocente.

Enfin, sur les sujets plus personnels, du style : pourquoi tu ne parles plus à ta sœur ? Pourquoi on ne voit jamais Mamie ? Pourquoi tu te disputes avec papa ? Quand on est divorcé, pourquoi tu as divorcé, est-ce que tu ne l’aimes plus ? C’est pareil, ouvrez votre cœur à votre enfant et dites-lui les choses simplement. Vous pouvez aussi, si la question est trop personnelle, de la même manière que vous ne donneriez pas de réponse à une amie ou à votre partenaire, vous pouvez expliquer à votre enfant que là, il franchit une limite, en lui disant avec beaucoup de bienveillance : « écoute, ce sont des histoires d’adultes, pour l’instant, avec Mamie nous ne sommes pas d’accord sur certains sujets, et, j’ai préféré mettre de la distance entre elle et moi.

Vous avez en tout cas donné une vérité, vous ne lui avez pas dit : « mais non, tu te fais des idées, ce n’est pas vrai ». Parce que l’enfant va revenir sans cesse, il va sentir votre gêne, comme il n’aura pas eu sa réponse, il va la réitérer encore et encore, ou, comme je vous le disais aller chercher par lui-même les réponses, ou  s’inventer des réponses qui ne seront peut-être pas justes, erronées et qui vont peut-être créer des angoisses ou autres. Autant le faire vous-même et sélectionner ce que vous voulez qu’il enregistre.

Je rencontre énormément de parents qui se plaignent quand l’enfant est adolescent, qu’il ne communique plus, qu’il ne se confie plus à ses parents, eh bien, sachez que plus vous aurez de discussion sur tous les sujets avec votre enfant, même quand ils sont petits, en mettant les réponses à leur portée bien sûr, il ne s’agit pas d’ouvrir le Kama Sutra ou de raconter toute votre vie, vous épancher sur les problèmes que vous avez en ce moment avec votre famille, mais, soyez très honnête avec lui, ça va l’aider à pouvoir se confier justement, car, il va voir que vous le traitez vraiment comme un grand d’une certaine manière, en tout cas, qu’il y a un espace pour discuter et poser des questions, et vous verrez qu’au fur et à mesure qu’il va grandir, il va trouver en vous une écoute, un accueil de ses questionnements, et il va être plus enclin à vous confier des secrets, ses états d’âme, à vous confier beaucoup de choses.

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