Témoignage de Fabienne

Très chère Noémie,

Comment te dire toute ma gratitude et ma reconnaissance pour ce que tu es et ce que tu nous offres avec ta formation « les clés du passé ». Je te remercie de tout mon cœur. Tu es une personne brillante et passionnante. Quel parcours tu as fait c’est incroyable. Tu nous redonnes l’espoir et tu nous réconcilies avec la vie.

Grâce à toi j’ai repris goût à la vie et, dans mon cas, ce n’est pas rien.

Je n’ai jamais eu de plaisir à vivre, pour moi vivre est une souffrance. Je n’y vois aucun intérêt, je pense beaucoup (ou plutôt je pensais avant de te connaître) à la mort. Aussi loin que je me souviens, j’ai toujours dit que « je veux pas devenir vieille » et me disais que je programmerais mon suicide lorsque je serais à la retraite. Aujourd’hui la vie en a décidé autrement grâce à toi.

Ca fait un moment que je me demande pourquoi je ne peux pas mourir tranquillement… J’ai 59 ans, j’ai une fille et un garçon de 18 et 21 ans qui vivent avec moi. En 2003, j’allais très mal, on m’a découvert une cardiomyopathie qui a nécessité la pose d’un défibrillateur. J’ai mis les pieds contre le mur, car je me disais que je voulais laisser la vie décider de ma mort. Finalement j’ai accepté la pose de cet appareil, en me disant que les enfants avaient besoin de moi. En 2004, lors de ma séparation avec mon mari, j’étais au plus mal, je pensais à la mort tous les jours, mais je me suis battue pour mes enfants.

En 2013, j’ai eu un cancer du sein, une forme très agressive, et ce fut le début d’une BELLE aventure ! Aujourd’hui, je suis reconnaissante d’avoir pu la vivre, car elle m’a apporté bien plus de positif que de négatif !!! Incroyable, non ?! Malgré le fait que je déteste la vie, tu vois, j’ai souvent cherché le positif dans le négatif, comme tu le prônes.

Sur le moment, je me suis dis : «  mince ça m’arrive 3 ans trop tôt ce cancer , mes enfants ont encore besoin de moi financièrement, mais quand est-ce que je pourrais mourir tranquillement. Je dois me faire soigner pour mes enfants». Quelques temps plus top, lorsque le gynécologue me demandait pourquoi je ne voulais pas faire de mammographie, je lui ai dit que ça ne servait à rien, car de doute façon si j’avais un cancer je ne me ferais pas soigner !!! Et là, voilà qu’une fois de plus il fallait que je me batte pour mes enfants. Mais de quoi allais-je donc mourir ?!?!  Aujourd’hui grâce à toi Noémie, je n’ai plus envie de mourir, j’imagine même prendre une retraite anticipée dans 3 ans et j’ai plein de projets pour ma retraite ! Incroyable non ?

Lors de ce cancer, je n’ai jamais déprimé et j’ai toujours pris les choses avec philosophie. Ce fût traitement de chimiothérapie (chic plus besoin de faire de brushing, double mastectomie : chic 4 kilos de moins sur la balance), radiothérapie. Malgré la fatigue j’ai recommencé à travailler à temps partiel dès que j’ai pu en augmentant chaque mois mon pourcentage de travail. J’ai toujours dit à qui voulait l’entendre : je préfère avoir un cancer que d’être en fauteuil roulant ou que ce soit mes enfants qui soit malades.

A la fin des traitements j’ai annoncé à mes médecins que j’avais arrêté les antidépresseurs que je prenais depuis des décennies et que je devais prendre à vie. Je leur ai dit : « Peu de personnes peuvent se vanter d’avoir vécus les choses si positivement pendant un cancer et que je n’avais donc pas besoin d’antidépresseurs ». Et je vis très bien sans.

Je ne suis pas du genre à me plaindre et en règle générale, j’étais contente de ce que la vie m’apportait, malgré les coups durs. C’est bizarre ce côté en moi qui n’a  qu’une envie : celle de mourir et de l’autre côté celle qui me poussait à me battre, car je suis une battante. Je ne m’explique pas ces 2 opposés. J’espère un jour trouver une réponse.

Voilà chère Noémie, cela fait un moment que je voulais te remercier et te faire par de ma reconnaissance pour tout ce que tu m’apportes.

Avec toute mon affection.

Fabienne