Le secret pour mettre ton ado au boulot

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On va parler de la flemme, de la flemme chez les ados. Elle existe aussi chez les adultes et, d’ailleurs, vous verrez, elle n’est pas très différente. Il est normal de procrastiner ce que l’on n’aime pas, ce qui crée de la souffrance.

Et justement, avant de vous donner mes astuces pour mettre votre ado au boulot, je vais vous expliquer un peu comment fonctionne notre cerveau, et leur cerveau, qui est un peu différent du nôtre, du fait de l’immaturité du leur.

Alors, votre cerveau a pour fonction quelque chose de fondamental. Il n’a qu’une fonction principale, en tout cas : c’est celle d’assurer votre survie.

Alors, quel est le rapport entre la survie et la flemme ?

Eh bien, en fait, votre cerveau, pour assurer votre survie, va aussi économiser votre énergie. Il préfère que vous gardiez votre énergie pour partir en courant si jamais il y avait un danger, ou pour être plus fort. Voilà, on a vu des mamans soulever des voitures. Où ont-elles trouvé cette énergie ? Eh bien, c’est là où le cerveau va mettre toute l’énergie qu’il faut pour réagir en cas de danger.

Et donc, votre cerveau, il va toujours vous traîner vers la flemme finalement. Vous vous dites : Tiens, faut que je fasse mon repassage, et puis d’un coup, il y a une petite voix qui dit : Ouais, c’est pas bien grave, voilà… Tu ne prendrais pas un petit café ?

Vous avez décidé d’aller courir, faire du sport ou je ne sais pas quoi ? Ouais, demain, regarde, il pleut. C’est pas terrible aujourd’hui. Et si tu regardais une série à la place ?

Voyez, votre cerveau va toujours vous inciter à faire quelque chose de plus cool.

Et aussi, s’il n’y a pas de plaisir dans ce que vous voulez faire, vous n’êtes pas motivés. Je pense que personne ne prend un énorme plaisir à trier ses papiers, faire son repassage, son ménage, ou passer des coups de fil désagréables. Voilà, chacun son truc. Il y a sans doute des gens qui aiment tout ce que je viens de citer, mais il y a beaucoup de gens… J’ai essayé de trouver des exemples de choses qu’on n’aime vraiment pas.

Moi, franchement, ma comptabilité, c’était un truc que j’ai procrastiné pendant longtemps, jusqu’à ce que je fasse… Eh bien, vous allez voir ! J’utiliserai d’ailleurs cet exemple, tiens, je n’y avais pas pensé avant, pour vous dire comment je m’en suis sortie et comment nous pouvons tous nous sortir de la procrastination.

D’ailleurs, cette vidéo, ça vaut pour vos ados, mais ça vaut pour vous aussi.

Et donc, votre cerveau, il va aussi aller vers ce qui lui donne du plaisir. Voilà. Si vous n’avez pas de plaisir à faire quelque chose… Et vos ados n’ont pas de plaisir à étudier, ou en tout cas pas dans tout. Il y a des choses qu’ils aiment bien, et il y a des choses qu’ils n’aiment pas.

Regardez un ado qui est passionné de sport : il ne se traîne pas pour aller faire du sport. S’il aime la musique, il ne se traîne pas pour faire de la musique. S’il aime les jeux vidéo, il ne se force pas pour faire des jeux vidéo.

Donc, en fait, vos enfants ne sont pas feignants. C’est souvent ce qu’on croit, hein, qu’ils sont feignants. En fait, ça n’a rien à voir avec de la fénéantise.

La raison principale, c’est : Je n’ai pas de plaisir, et je ne vois pas de sens à ce que je fais.

Ce qui vous fait faire votre repassage, c’est qu’à un moment, il y a du sens à ça. Vous savez que c’est génial d’avoir des vêtements.

Voilà. Personne n’aime attraper son chemisier et qu’il soit en boule. Donc, il y a une satisfaction à le faire. Le ménage, c’est pareil : c’est quand même très satisfaisant d’avoir fait son ménage, de voir l’avant-après, ou de ranger un tiroir qui était tout en vrac et de le voir après.

Il y a une satisfaction qui va donner du sens à ce que vous faites. Chez les ados, c’est difficile : certains ne voient aucun intérêt à étudier, ils ne se projettent pas. Et là, c’est différent de vous. Là où vous, vous pouvez mesurer les conséquences de votre procrastination en vous disant : « Oui, mais si je ne fais pas mon repassage là, laisse tomber, la prochaine fois, ça va durer trois jours si j’attends trop, et ça va être épouvantable. » Ou : « Si je ne m’occupe pas de mes papiers, je risque de payer une facture trop tard, d’avoir une majoration, ou on peut me couper l’électricité. » Bref, il y a ça dans votre cerveau : cette partie très rationnelle, développée, mature, que votre ado n’a pas encore à pleine maturité.

Ce qui fait que lui, les conséquences à long terme, il ne les voit pas. Et c’est pour ça que c’est difficile d’expliquer à un ado qu’il est en train de construire son avenir. C’est comme si je vous expliquais à vous que vous alliez devenir une mémé. Eh bien pourtant, ou un pépé d’ailleurs. Et pourtant, on sait tous que l’on va vieillir et devenir un jour un pépé ou une mémé. Et oui, c’est inévitable. Sauf si, donc, vous cassez votre pipe avant. Mais ce n’est pas le sujet, et je ne vous le souhaite pas. Et je ne me le souhaite pas non plus.

Mais on est quand même conscient de ça. Est-ce que, pour autant, on se projette ? Moi, je me souviens quand j’étais plus jeune et que, bon, les banquiers me parlaient de plans pour ma retraite, etc. De quoi il me parle, quoi ? J’ai 35 ans, j’ai 36 ans, j’ai 25 ans… Mais de quoi on parle ? La retraite ? Non, mais arrêtez de me parler de trucs. Oui, je sais qu’elle arrivera un jour, mais là, moi, je ne suis pas là-dedans.

Eh bien, votre ado dit donc qu’il fait le même raisonnement, c’est-à-dire que, oui, il sait qu’un jour il va devoir voler de ses propres ailes, mais pour l’instant, tout va bien : je suis dans ma chambre, au chaud, je suis nourri, logé, blanchi, tout va bien. Je n’ai pas de souci particulier, en tout cas pas à m’inquiéter de payer un loyer, de mettre un toit sur ma tête, de manger dans mon assiette. On s’occupe de ça, de mes soins, de plein de choses. Donc, de quoi on parle ?

Avec leur cerveau immature, c’est encore plus fort que moi à 25 ans, avec le banquier, parce que j’aurais pu — et certaines personnes arrivent à le faire d’ailleurs — me dire : « Ouais, mais quand même, il faut y penser, c’est important, etc., etc. » J’aurais pu faire ça. Votre enfant, lui, vit dans le présent. Il ne se préoccupe pas de demain, et c’est pour ça que c’est encore plus dur.

Donc maintenant qu’on a vu comment fonctionnait le cerveau, comment fonctionnait votre enfant, alors maintenant, concrètement, on fait quoi ? J’ai vu — et c’est ce qui a inspiré cette vidéo — un livre la dernière fois dans une librairie qui s’appelait Si tu veux changer ta vie, commence par faire ton lit. Et j’ai trouvé ça génial ! Alors, je ne sais pas si ce livre vaut la peine d’être acheté ; je ne l’ai pas lu, je ne l’ai pas acheté, mais j’ai adoré ce titre-là parce qu’en fait, c’est tellement vrai.

Si vous commencez, la manière dont vous allez commencer votre journée va donner le ton de votre journée entière. Si vous vous levez le matin et que vous faites du sport, vous n’avez pas la même journée que si vous vous levez le matin de mauvaise humeur, en râlant pour tout, etc. Si vous vous levez le matin avec le smile, en vous disant que la journée va être géniale, que ça va être formidable, et que vous commencez à faire deux-trois petites choses… J’ai d’ailleurs fait une vidéo sur les rituels, les morning rituals. Je vous invite à aller la voir : je vous donne mon rituel du matin. Mais c’est très, très important.

Vous voyez, au moment où je fais cette vidéo, moi, ce matin, je me suis levée à 6h45. Je suis descendue dans mon salon, j’ai déroulé mon tapis et j’ai fait trois quarts d’heure de yoga. Ça, ça n’a pas de prix. Je me sens dans une énergie formidable pour attaquer ma journée. Alors, là où je veux en venir, c’est qu’il va falloir mettre votre ado dans cette énergie formidable. Et pour ça, ça commence par faire son lit.

Oui, souvent, vos ados — c’est d’ailleurs un des problèmes que l’on rencontre — c’est qu’ils ne font pas leur lit, ne rangent pas leur chambre et ne sont pas très disciplinés. Bah oui, c’est un peu aussi parce qu’on n’est pas assez derrière eux, parce que ça nous saoule, parce que c’est fatiguant. Et moi, j’ai une astuce pour qu’ils fassent leur lit sans que vous ayez besoin de répéter 50 fois ou autre, mais je vous dis ça après.

Pourquoi c’est important qu’il fasse son lit et range un peu sa chambre ? Parce qu’en fait, le matin, il va se réveiller en faisant déjà une action. Et quoi que vous en pensiez, même si vous dites qu’il s’en fiche que son lit soit fait ou pas, on a tous la satisfaction de voir un endroit propre et rangé, etc. C’est sûr : se coucher dans un lit qui est fait, ce n’est pas pareil que de se coucher dans un lit en vrac. Ça, c’est important, parce que c’est vrai que vos enfants passent beaucoup de temps sur les écrans et ne sont pas beaucoup en mouvement. À l’heure d’aujourd’hui, leurs activités sont souvent assises ou allongées, et ce n’est pas bon pour eux. Il va donc falloir les faire bouger.

Et donc, comment on fait pour qu’il fasse son lit ? Ben, c’est très simple. Moi, chez moi — et je vous ai fait des vidéos là-dessus — les téléphones ne montent pas dans la chambre. À partir d’une certaine heure, ils redescendent et se mettent dans l’entrée. En tout cas, c’est comme ça que ça se passe chez moi. Mes enfants n’ont pas accès à leur téléphone 24h/24. Et pourtant, je vous donne quand même leurs âges au moment où je fais cette vidéo : ils ont 17 ans et presque 18 ans. Donc, je suis face à de grands ados. Voilà, ils ont 16 et 17 ans pile, enfin presque 17 et 18 ans maintenant puisqu’on est en fin d’année.

C’est comme ça, c’est la règle. Pourquoi je fais ça ? Parce que je sais que si on garde son téléphone avec soi, on va être tenté de le regarder. D’ailleurs, j’ai fait plein de vidéos sur les effets négatifs des écrans sur le cerveau de nos enfants. J’aimerais carrément que ça n’existe pas du tout, mais ça n’est pas possible. On ne peut pas les priver d’écrans non plus et les isoler socialement, mais il y a des règles. Et donc, si vous faites cette règle-là, il suffit de dire à votre ado : « Écoute, si ton lit n’est pas fait demain matin, eh bien, tu partiras sans ton téléphone. »

Je peux vous dire qu’il va aller pester, essayer de vous faire du chantage, des menaces, être agressif ou quoi que ce soit, mais le jour où il partira pour la première fois à l’école sans son téléphone, ça n’arrivera qu’une fois. Une fois. La fois d’après, il fera son lit, en râlant, en n’étant pas content, mais il le fera. Et à force de le faire, il finira par le faire.

Regardez, avant, il y avait l’armée. À l’armée, ils devaient faire leur lit le matin. Je ne sais pas si votre enfant est en école ou en internat. À l’internat, ils sont très rigoureux là-dessus. Donc, pourquoi ce qui existe là-bas ne pourrait pas exister chez nous ? Si, à l’armée, ils arrivent à faire faire leur lit à tout le monde, eh bien, je pense qu’en tant que parent, on est capable de faire faire le lit à nos enfants. Voilà. Il faut juste qu’il y ait des conséquences.

À l’armée, c’est… ce sont des conséquences. Je ne sais pas : on va faire 50 pompes, on va être réveillé au milieu de la nuit… Je ne sais pas quelles sont les conséquences, mais il y en a. Et donc, du coup, quand on a dû faire 50 pompes, aller courir à l’autre bout du camp, en plein dans la boue, sous la pluie, faire un parcours du combattant, etc., parce qu’on n’a pas fait son lit, je peux vous dire que la fois d’après, le lit est fait. Voilà.

On n’a rien inventé, hein. Mettre des règles, c’est la base pour obtenir ce que l’on veut. Et donc, quel est le rapport entre faire leur lit et le fait qu’ils fassent leurs devoirs ? Eh bien, c’est pareil. Une fois que votre enfant aura déjà fait son lit, déjà que vous arrivez à le mettre en mouvement, vous aurez gagné quelque chose. Mais il va falloir lui expliquer qu’en fait, c’est comme pour son lit. Tous les matins, ça lui prend moins de cinq minutes, quoi. Deux, trois minutes pour faire un lit.

Aujourd’hui, à l’heure des couettes, on n’est pas à l’armée avec des draps et des couvertures qu’il faut faire au carré. Non, c’est très facile. On a juste à secouer la couette, à remettre des oreillers. Ça prend vraiment moins d’une minute. Eh bien, ce « moins d’une minute », il peut le reproduire sur plein de choses. Alors, peut-être pas en moins d’une minute, mais en cinq minutes. Relire un cours, ça prend cinq minutes : surligner les points principaux, fermer le cahier et se demander quels sont les points principaux qu’on a retenus. Vous voyez ?

Donnez-lui des méthodes, et ces méthodes-là, dites-lui : « Mais tu sais, finalement, quand tu ne fais pas tes devoirs, que tu procrastines, et qu’ensuite tu attends la dernière minute, et que là, d’un coup, il faut que tu travailles pendant tout un week-end ou même plusieurs soirées… Est-ce qu’il ne vaudrait pas mieux faire ça progressivement ? » C’est pareil. C’est de l’incitation.

Et moi, je vous invite à instaurer : pas d’écran pendant les devoirs. Il faut qu’il y ait une tranche horaire chez vous pendant laquelle il y a zéro écran : pas de console de jeux, pas de télé, pas d’ordinateur, rien. Alors, je sais qu’à l’école, aujourd’hui, on leur donne des choses à faire sur les écrans. Mais ça reste quand même ponctuel, ce ne sont pas beaucoup de choses. Parfois, ils ont juste besoin d’un écran pour regarder ce qu’ils ont à faire. Et donc ça, ça prend trente secondes. Voilà. À vous de cadrer ce qui est raisonnable ou pas. Mais il faut qu’ils aient un temps de concentration.

Aujourd’hui, on sait que l’attention devient de plus en plus volatile. Ils sont habitués à scroller, à passer d’un truc à l’autre. Donc c’est très difficile. Si on ne maintient pas ça, ça va être compliqué. Votre enfant ne se projette pas dans l’avenir. Ce n’est pas en lui disant : « Oui, tu vas rater ta vie, etc. » Non, il ne se dit pas ça du tout. Mais, en revanche, c’est comme vous. Vous ne pensez pas que vous allez devenir une mémé, et vous n’anticipez pas ça, hein. Sinon, il y a plein de choses qu’on changerait dans notre vie si on se projetait dans le fait qu’un jour, on sera âgé.

Par exemple, on ferait plus de sport pour ceux qui n’en font pas du tout, parce qu’on aurait conscience que notre corps, en vieillissant, s’il n’est pas habitué à bouger, deviendra plus lent, plus fragile. Enfin, on va perdre de la masse musculaire, etc. Voilà. On mangerait différemment pour être en meilleure santé en vieillissant. On ferait plein de choses comme ça si on avait cette conscience.

Et même, dites-vous que votre enfant, c’est pareil. Il ne se dit pas : « Ah, bah demain, il faudra que je travaille, que j’aie une belle carrière, que je me nourrisse, que je mette un toit sur ma tête. » Pour l’instant, tout va bien. Il est vraiment dans l’instant présent. Son cerveau, immature, fait qu’il est encore plus dans l’instant que n’importe quel adulte. Donc, ce n’est pas comme ça que vous allez réussir à le motiver. C’est plutôt en l’habituant, en instaurant de bonnes habitudes.

Et ces habitudes, ce sont de petites tâches répétées tous les jours. Parce que, passer du temps, si vous êtes toujours pas convaincus, sur les réseaux sociaux ou autres… Plus on fume, plus on boit, plus on mange trop de sucre, etc., eh bien, on perd des années de vie. Mais, à la fin de sa vie. Quand on passe du temps sur les réseaux sociaux, les jeux, etc., on perd du temps de vie pendant qu’on vit sa vie. Et ça, c’est horrible. Enfin, moi, quand je pense à ça, je me dis : « Mais on est en train de gâcher, de brûler des vies. Et des vies de jeunesse, pas des moments de vieillesse plus tard. Des moments maintenant. » Des moments où on pourrait passer du temps avec ses amis, apprendre à jouer d’un instrument de musique, lire, voilà. Faire des choses beaucoup plus enrichissantes, stimulantes pour notre corps et pour notre vie.