J‘ai crié et je m’en veux. Ma méthode pour réparer

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Il vous arrive en tant que parent, et à qui ça n’est jamais arrivé, c’est impossible, de vous énerver et de crier sur vos enfant. Ça m’arrive encore, ça  arrive à des tas de gens bien.

Or parfois, on se culpabilise parce qu’on se rend bien compte qu’on va un peu trop loin.

Parfois, les mots dépassent la pensée ou l’intention et on se culpabilise.

Alors la culpabilité, ça n’effacera jamais le passé.

En revanche, il existe une méthode pour réparer et pour rétablir les choses.

Bien sûr, ça n’effacera pas les cris, mais croyez-moi, ce que retient votre enfant, ce n’est pas le fait que vous lui ayez crié dessus, mais plutôt de croire que c’était de sa faute.

Exposer les faits

Quand la scène s’est produite et quand vous retrouvez votre calme, il est temps d’aller réparer, d’aller trouver votre enfant, je vous conseille de le faire si vous avez plusieurs enfants, d’être en intimité avec lui, d’aller le retrouver les yeux dans les yeux.

Qu’est-ce que vous allez faire ? Vous allez rétablir ce que j’appelle « rétablir la vérité ».

Parce qu’en fait, votre enfant a retenu, quand il a été grondé, qu’il a fait quelque chose de mal et il se dit qu’il est un mauvais enfant. 

Ce n’est pas ce que vous voulez qu’il retienne, il se culpabilise lui aussi.

Il a honte, et puis ça entache un peu l’estime et la confiance qu’il a en lui donc pour réparer, la première étape, c’est d’énoncer les faits.

Vous allez dire par exemple : votre enfant, vous êtes rentré et il avait mis de l’eau partout alors que ça fait mille fois que vous lui dites que quand il prend un bain, il faut faire attention, etc.

Il n’a pas suivi cette consigne, il ne s’est pas rendu compte, il y avait de l’eau partout.

C’était la piscine dans la salle de bain, donc ce que vous allez lui dire, vous allez faire comme si vous observiez la scène à l’extérieur et vous dites : « Je suis rentré, j’ai ouvert la porte de la salle de bain et quand j’ai vu toute cette eau, j’ai été submergée d’une émotion. J’ai vu qu’il y avait de l’eau partout, que c’était tout inondé, que le tapis était trempé, que l’eau commençait à glisser sous la porte. ».

Racontez ce que vous avez vu.

Parler de ses ressentis

Parlez de vos ressentis : « … et quand j’ai vu ça, … » et complétez cette phrase.

« Quand j’ai vu ça, ça m’a mise en colère », « et ça m’a rendu triste » peut-être aussi vous pouvez dire.

En tout cas, vous allez dire les ressentis.

« Ça m’a mis en colère, j’étais très énervé parce que… » et on va voir dans la troisième étape.

Indiquer quelles étaient nos pensées

Indiquez quelles pensées sont arrivés dans votre esprit, donc vous allez dire : « quand j’ai vu toute cette eau, j’étais très énervé, j’étais très contrarié. Ça m’a mis en colère parce que je me suis dit qu’il fallait que je nettoie tout, ça allait me prendre énormément de temps, que je suis déjà en retard sur le timing, que je suis fatigué, qu’il va falloir tout nettoyer, que j’avais prévu de passer un bon moment avec toi ou à boire un café ou à me détendre ou que je devais faire d’autres choses et je n’aurai pas le temps, etc. ».

Voilà, dites-lui les pensées qui vous ont submergé à ce moment-là.

Vous pouvez vous dire aussi « je me suis dit qu’on ne m’écoute jamais, qu’on fait jamais ce que je dis, que c’était toujours à moi de nettoyer, que ça fait 50 fois que je dis qu’il ne faut pas le faire et que ça arrive encore et donc ça m’a encore plus énervé. ».

Décrire ce que l’on a fait

Une fois que vous avez été submergé de cette émotion et de ces pensées, qu’avez-vous fait ? Et donc c’est crier sur votre enfant, en l’occurrence donc vous dites : « et donc envahi par cette émotion et par ce flot de pensées, je m’en suis pris à toi et je t’ai hurlé dessus parce que je t’ai jugé responsable d’avoir mis de l’eau partout dans la salle de bain, donc j’ai crié. ».

Si vous avez dit des mots blessants, vous dites : « et puis je t’ai dit… » et vous dites ce que vous avez dit, ou si vous n’avez pas envie de les répéter, vous dites « je t’ai dit des mots blessants, j’ai été dur avec toi. Je t’ai crié très fort dessus, etc. ».

S’excuser

Et cinquième étape, vous vous excusez : « … donc pour tout ça, eh bien je te demande pardon. »

Rassurer en reprenant la responsabilité de ses actes

Et enfin, sixième étape et la plus importante, même s’il ne faut pas négliger tout le reste, vous allez rassurer votre enfant en reprenant la responsabilité de vos actes.

Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que vous allez lui dire « je te demande pardon » et pas « je m’excuse » : « Je te demande pardon pour t’avoir dit tout ça et pour avoir crier si fort parce qu’en réalité… » et c’est là où vous reprenez la responsabilité «… ce n’était pas de ta faute. Certes, c’est toi qui as mis de l’eau par terre, mais ce n’était pas à cause de toi que je me suis mise en colère, mais à cause de toutes ces pensées dans ma tête et de toute cette émotion que j’ai ressentie. Mais en fait, j’aurais pu régler la situation sans crier, sans être blessante, sans te punir, sans te gronder. J’aurais pu faire autrement et je n’ai pas su le faire à ce moment-là et c’est pour ça qu’à nouveau, je te demande pardon. » et c’est tout !

Et quand vous avez fait ça, je vais vous expliquer quels sont les avantages et les bénéfices à utiliser cette méthode, et à la mettre en place à chaque fois que vous êtes allés trop loin.

Avantage n°1 : c’est un peu votre rôle de parent et d’éduquer votre enfant et là vous lui donnez une leçon.

En tout cas, vous enseignez par l’exemple comment fonctionne un être humain, pourquoi il arrive que parfois, on fait des choses qui ne sont pas correctes, qu’on s’emporte, qu’on s’en prenne aux gens qu’on aime, etc.

Donc vous êtes en train de lui enseigner quelque chose parce que si vous avez suivi les étapes, votre enfant se dit : « ah oui d’accord, c’est ça qui s’est passé ! » et donc il apprend.

De ce fait, ça va le rassurer parce que vous savez bien que votre enfant, ça lui arrive aussi avec son petit frère, sa petite sœur ou même avec vous, d’être en colère et de dire des choses donc ça l’aide à comprendre aussi le fonctionnement d’un humain mais son fonctionnement à lui aussi.

Deuxième avantage : On  déculpabilise son enfant en reprenant la responsabilité de ce qu’on a fait.

C’est-à-dire que l’enfant ne se dit plus « je suis un mauvais enfant, c’est à cause de moi. Je n’arrive pas à rendre ma maman heureuse ou mon papa heureux parce que je fais que des bêtises et je ne suis pas assez gentil. Je m’en veux et donc j’ai honte et je me culpabilise. ».

Là, vous avez repris la responsabilité, votre enfant se dit « ok bah c’est pas de ma faute, maman a dit que c’est à cause de ses pensées et de tout ça qu’elle en est arrivé à faire ça. ». Il ou elle hein.

Avantage nº3 : on lui montre également que c’est normal de se mettre en colère et d’être submergé par ses émotions : « si ça arrive à maman, alors ça m’arrive à moi, ça arrive à papa, à grand-papa. Ça arrive à tout le monde en fait de se mettre en colère et de déborder, et donc je suis quelqu’un de normal et je ne suis pas un mauvais enfant. Et en plus quand ça m’arrive, eh bien je sais ce qu’il faut faire, moi aussi je vais m’excuser. ».

Et enfin quatrième et dernier avantage : le fait de l’avoir rassuré, ça lui envoie énormément une décharge d’amour inconditionnel.

Il se dit : « maman m’aime toujours, papa m’aime toujours » parce que quand on gronde très fort un enfant ou pas très fort d’ailleurs, quand on remet en cause des choses, l’enfant se dit qu’il n’est plus aimé : « si on me crie comme ça dessus, c’est quand même plus et je suis malheureux ».

Dans son cerveau d’enfant, c’est comme ça que ça fonctionne et donc en faisant ça, on le rassure.

Quand on s’excuse, qu’on lui pardonne, qu’on lui dit que ce n’est pas de sa faute, l’enfant a son réservoir d’amour et de sécurité qui se remplit et donc c’est gage de bonheur et de bien-être pour lui et ça ne touche pas à l’estime qu’il peut avoir en lui-même.