Eviter les crises de fin de journée

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Avez-vous remarqué que quand vous allez chercher votre enfant chez la nounou, à la crèche ou à l’école il est super content de vous retrouver, mais quelques instants plus tard, ça clashe: il fait des crises en fin de journée, des crises qui partent au quart de tour. La moindre contrariété, il n’y a pas vraiment de raison, les colères sont fortes, les débordements émotionnels aussi, et vous ne savez pas comment faire. Surtout vous n’avez pas d’explication.

Est-ce que vous pensez que votre enfant fait des caprices? Qu’il ne fait ça qu’avec vous?

Il faut savoir que c’est tout à fait normal. Il n’y a pas qu’à vous que ça arrive. Ca arrive quasiment à tous les parents et je vais vous expliquer pourquoi.

La raison numéro 1 c’est qu’en fait votre enfant, toute la journée, vit des émotions. Ca vous arrive à vous aussi : vous avez passé votre journée, que ce soit au travail ou pas, et vous avez accumulé un certain nombre de contrariétés : votre patron n’a pas été sympa, on vous a refusé vos congés, la caissière était de mauvaise humeur, vous avez une contrariété administrative; etc etc. Le soir, vous rentrez chez vous et vous avez envie de décharger tout ça donc soit vous en parlez à votre partenaire, soit vous appelez une bonne copine, soit vous vous faites couler un bain. Vous trouvez une solution. Et si vous ne le faites pas, et bien pour vous aussi ça va éclater à la moindre étincelle, et souvent avec les enfants ou même avec le partenaire.

Pour votre enfant, c’est pareil. Il a vécu toute la journée des émotions. Il s’est peut-être fait grondé par la maîtresse, on ne l’a peut-être pas choisi pour jouer dans la cour, il était peut-être tout seul, il n’est pas arrivé à faire quelque chose, etc. Il a accumulé un certain nombre de frustrations. C’est vrai aussi pour les tout-petits. Une porte qui claque, quelqu’un qui parle un peu fort, un camarade un peu brutal, le fait qu’on ait interrompu sa sieste à cause du ou de la camarade d’à côté qui s’est réveillé et qui hurlait.. Peu importe.

Votre enfant a vécu tout un tas de choses dans sa journée et en fait le soir, vous êtes sa figure d’attachement. Ca veut dire que vous êtes la personne avec laquelle il sait qu’il peut montrer ses émotions. Chose qu’il n’a pas pu faire sans doute tout au long de la journée. Il avait besoin d’être en sécurité, il avait besoin de se retrouver dans un cadre sécurisant pour libérer toutes ces émotions qui se sont accumulées tout au cours de sa journée. Et donc c’est pour ça que quand vous le récupérez, au début il est tout content de vous voir et puis après il y a tout ce marasme émotionnel à l’intérieur de lui qu’il va devoir évacuer. Et en fait, si vous le grondez, si vous pensez qu’il est ingrat, qu’il le fait exprès, qu’il fait des caprices, cela ne va pas l’aider à réguler ses émotions.

En fait, c’est comme si vous lui disiez : “ce n’est pas ok que tu décharges”. Les émotions on doit les libérer, un petit peu comme on sort nos poubelles, et les enfants eux sont très conscients de ça. A l’âge adulte, non: on a trouvé des tas de stratagèmes qui datent justement de l’époque où nos propres parents ne savaient pas accueillir nos émotions. Et donc si un enfant sent que c’est pas ok de laisser aller ses émotions en fin de journée, peu à peu il va s’adapter et il va ne plus mettre un couvercle là dessus et ne plus rien montrer.

Or ce n’est pas sain et si c’est ce qui crée chez les adultes plein de problèmes plus tard. Donc autoriser son enfant à libérer son trop-plein émotionnel est un cadeau précieux que peuvent faire les parents.

Lorsque ça arrive, plutôt que d’être agacé, de trouver que votre enfant est ingrat, dites-vous simplement que c’est juste l’étincelle qui a mis le feu aux poudres et que donc derrière cette petite étincelle il y a un il y a quelque chose de beaucoup plus grand. Et donc il s’agit juste d’accueillir tout ça avec votre enfant, de lui dire oh là là ça doit être difficile ta journée aujourd’hui. Et ce dont votre enfant a particulièrement besoin c’est que vous le preniez dans vos bras. Je sais que c’est pas facile de prendre dans les bras un enfant qui hurle parce que ça nous agresse nous-mêmes, mais si vous pouvez le faire sachez que la montée de l’ocytocine va se faire en moins d’une minute et que votre enfant va pouvoir s’apaiser dans vos bras. Donc prenez le dans vos bras, faites un câlin koala, respirez calmement avec lui, ajustez votre souffle sur le sien, ne lui dites surtout pas d’arrêter de hurler, autorisez ses cris. C’est la meilleure manière pour que ça s’apaise vite.