Danger pour les ados : la nomophobie

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La nomophobie est quelque chose dont on va entendre parler de plus en plus: c’est le fait d’être accro à son téléphone, d’une façon très très importante. Je suis tombée sur une étude réalisée par des chercheurs australiens de l’Université de Monash à Melbourne en Australie qui a révélé que cette nomophobie touchait principalement les jeunes entre 18 et 25 ans.

Que veut dire la nomophobie ? Qui elle touche ? Comment savoir si votre enfant ou vous-même vous êtes sujet à de la nomophobie ? Il faut savoir qu’elle entraîne des comportements dangereux, que ce soit de point de vue psychique ou physique et que c’est comme toutes les maladies ou tous les déviances.

C’est le mal du siècle. Aujourd’hui les écrans sont devenus addictifs et pour certains un peu trop. La nomophobie selon le terme du dictionnaire, ça “se dit de quelqu’un qui ne peut pas se passer de son téléphone portable et qui éprouve une peur excessive à l’idée d’en être séparé ou de ne pas pouvoir s’en servir.” Ca veut dire que ça intervient autant quand on a peur de pas avoir de réseau que quand on a peur de pas avoir son téléphone ou que la batterie nous lâche. C’est à ce point là. Alors vous pouvez vous dire oui non mais on en est pas là. Mais comme toutes les phobies, elle ne vient pas du jour au lendemain. Il y a des signes avant-coureurs qu’on va voir. Si vous avez un doute et que vous trouvez que votre adolescent ou qu’une personne de votre entourage est trop accro à son téléphone, identifier déjà si c’est vraiment une homophobie ou pas.

Pour parler de la nomophobie de manière plus générale c’est un concept qu’on a créé et ce nom vient du mot “no phone” qui veut dire “pas de téléphone portable” et du mot “phobia” qui donne le mot “phobie” en français, et qui veut dire une peur excessive. La contraction de ces termes-là à donner le terme de nomophobie. Elle concerne directement des gens qui ont peur de te priver de portable. Et comme je vous le disais, l’étude réalisée par des chercheurs de Melbourne de l’Université de Monash à Melbourne a révélé qu’effectivement les 18-25 ans étaient les plus touchés par cette pathologie de nomophobie. Pourquoi ? Parce que d’abord c’est de leur génération, les enfants sont exposés de plus en plus jeunes au téléphone, et surtout il y a une consommation de l’information qui est différente.

Le besoin d’exposer une vie parfaite

Il y a deux catégories de personnes obsessionnelles qui sont révélées dans cette étude. La première c’est le besoin de s’exposer et d’exposer sa vie un peu parfaite aux yeux des autres. C’est une manière de chercher de la reconnaissance, de chercher la validation, les gens vont surveiller les commentaires, les partages. C’est une manière de se sentir valorisée également. Certains utilisent même leurs enfants pour montrer à quel point ils sont de bons parents, à quel point leurs enfants sont beaux. On va essayer de briller par mille et une façons, soit par quelque chose qu’on sait faire ou qu’on montre, soit par sa vie de rêve: je voyage, voilà où je vais, voilà ce que j’achète, voilà dans quel restaurant, voilà la vue à laquelle j’ai assisté, voilà les spectacles que je peux voir, etc. Ces personnes-là ont soif de reconnaissance. Elles vivent à travers le regard des autres et leur appréciation, et c’est une manière de pour elles de se sentir aimées, mais d’une manière très virtuelle et qui n’est pas réelle.

Le besoin de voir la vie parfaite des autres

Et puis il y a la deuxième catégorie de personnes, vous l’avez deviné j’imagine, c’est la personne qui regarde et qui a ce besoin de se nourrir d’images et qui va suivre comme ça ces fameux influenceurs sur les réseaux sociaux, pour deux choses principales. Soit de fantasmer un petit peu la vie de rêve de ces gens, se mettre à la place, se dire moi j’aimerais créer des entreprises, voyager à travers le monde, recevoir des colis des grandes marques, m’habiller comme ça, avoir telle silhouette, tels yeux, tel physique, etc. Et puis il y a ceux qui vont avoir besoin de comparer leur vie à ce que font les autres. Dans un sens comme dans l’autre ça revient un petit peu au même. Ces personnes-là ont besoin de valider, d’évaluer un petit peu leur vie, soit en la fantasmant soit en la comparant aux autres. Et vous êtes bien d’accord que quelle que soit la caractéristique dans laquelle on rentre, en fait, ces personnes-là ne se rendent pas compte que ces images tirées de la vie ne sont pas la vraie vie et qu’évidemment les gens sur Instagram ne mettent que des choses instagramables. C’est à dire qu’on ne montre que le bon côté de ce qu’on vit, que les belles choses et on oublie de montrer qu’en réalité, comme pour n’importe quel être humain, et bien il arrive d’avoir des sales journées, de passer des mauvais moments, d’avoir de mauvaises relations, d’être en colère, d’avoir une sale tête, etc.

Les signes de la nomophobie

Je n’ose pas toujours le dire aux parents, mais je trouve anormal qu’un enfant s’enferme pendant des heures avec un écran, que ce soit un téléphone ou des jeux vidéo, et se mettent dans une réalité virtuelle qui n’est pas la vraie vie. En fait quand on est jeune on devrait se sociabiliser, on devrait sortir. Sauf qu’aujourd’hui les écrans ont rendu la sociabilisation erronée, c’est à dire que parce qu’on a des centaines de milliers parfois d’amis sur les réseaux sociaux, on a l’impression d’être entouré, parce qu’on reçoit des notifications, parce qu’on reçoit des messages d’encouragement, etc. Mais en fait, il n’y a aucun échange. Tout est tellement virtuel. Ce ne sont pas des bonnes relations. Des bonnes relations, ce sont des relations dans lesquelles on voit nos amis, on sort ensemble, on fait des choses et même j’ai envie de dire où on oublie son portable, parce que la relation est plus importante que ce qui se passe sur le téléphone. 

Ce que je vais vous raconter a dû vous arriver. Je me souviens, c’était en Sicile. Je me souviendrai toujours de ce petit couple que j’ai vu dans un dans une pizzeria, ils étaient tout mignon, ils étaient assis face à face évidemment, ils ont commandé leurs repas et ils ne se sont pas parlés durant tout le repas. Ils ont à peine levé les yeux. Ils étaient en train de manger et de regarder leur téléphone portable. Et ça, ce n’est pas normal. Je me souviens d’un autre événement aussi où j’étais avec mon mari et j’avais en ligne de mire une table où il y avait quatre jeunes, et ces quatre jeunes de manière identique ne se sont quasiment pas adressés la parole. Sauf pour parfois montrer ce qui se passait sur leur écran. Et ça aussi ce n’est pas normal. Ce ne sont pas de vraies relations. Et pourtant, c’est un peu le modèle qu’ont nos enfants aujourd’hui de ce que sont les relations humaines. Je pense que, en tant que parents, on a une responsabilité: c’est un de leur dire que c’est pas la vraie vie, et deux de limiter le plus tôt possible les écrans. De vraiment avoir conscience que quand on offre un téléphone à son enfant on fait un cadeau empoisonné. Et qu’il va falloir gérer ce cadeau empoisonné. 

Difficulté à se détacher du téléphone

Déjà méfiez-vous si votre enfant montre beaucoup d’agressivité quand vous le privez de téléphone ou quand le téléphone est séquestré. Si votre enfant montre des signes d’agressivité, voire de violence, c’est déjà le signe qu’il y a une addiction. Essayez de retirer ses cigarettes à un fumeur ou sa drogue un drogué, et vous allez voir que la réaction est violente. C’est le signe d’une addiction.

Regarder son téléphone en compagnie d’autres personnes

Quand on est en présence d’autres personnes, qu’on est avec dans un groupe ou à table avec ses parents, quand on pose tout le temps son téléphone à côté, quand on le cherche dès qu’il est plus là, quand on regarde systématiquement son écran, qu’on appuie dessus même quand il est éteint pour voir s’il y a pas eu une notification, quand on saute sur son téléphone à chaque fois qu’il bipe, tout ça ça n’est pas normal. Mes enfants parfois “maman maman,  ça sonne ! ça sonne !”  Je leur réponds “mais laisse, tout va bien, je regarderai ça plus tard on, est à table”, je ne vais pas sauter sur mon téléphone pour voir qui essaie de me joindre ou quelle notification j’ai reçue.Sauf que voilà, certaines personnes n’arrivent pas à résister à ça. Donc vous l’avez compris ce n’est pas forcément une surconsommation, même si à la base c’est ce qui s’est produit pour en arriver là, mais c’est surtout le rapport que l’on a à son téléphone portable.

S’il y a des signes d’isolement

Il n’est pas normal qu’un enfant reste dans sa chambre tout le week-end sur un écran. Il  devrait chercher à voir d’autres enfants, à sortir, à s’aérer. Ce n’est pas sain. Donc quand un enfant s’isole et passe tout son temps avec son téléphone c’est une surconsommation. Ca veut dire qu’il y a un besoin derrière de passer du temps dessus. Ca veut dire qu’il y trouve son compte et que donc c’est comme le drogué qui s’injecte encore plus de drogue. Parce que oui c’est une drogue quand on arrive à passer autant de temps avec son téléphone et à se couper finalement relationnellement, que ce soit de sa famille, de ses amis, de l’extérieur. On voit aussi des personnes qui marchent dans la rue et sont encore sur leur téléphone portable, ou rencontrent d’autres personnes, parlent, essayent de suivre cette conversation et en même temps le téléphone. Quand vous avez un enfant dont vous n’arrivez pas à capter l’attention parce qu’il est sans arrêt en train de regarder sur son écran ça aussi c’est un signe de nomophobie.

Eviter les situations où il n’y a pas de téléphone

Quatrième signe: quand la personne évite les situations dans lesquelles elle sera privée de son téléphone, soit des endroits où il n’y a pas de réseau, parce que ça arrive, soit des endroits où le téléphone est proscrit comme par exemple au cinéma. D’ailleurs il y a des gens qui au cinéma coupent la sonnerie mais continuent de regarder leur téléphone, je l’ai déjà vu.

Il est vraiment de notre responsabilité de parents de se fâcher parfois avec nos enfants, d’avoir des conflits avec eux parce qu’on va vouloir réguler leur temps d’écran. Mais c’est important. J’ai fait plein de vidéos sur comment faire décrocher des écrans, les dangers des écrans, vous allez les retrouver sur la chaîne. Il est normal que l’enfant ait un peu d’agressivité parce qu’au fond, il n’est pas content parce qu’on l’oblige à venir se promener avec nous, parce qu’on l’oblige à laisser son téléphone. C’est une vraie satisfaction de voir qu’on arrive à faire des propositions et parce qu’on a lutté, qu’on arrive à capter l’attention de nos enfants en dehors de ces réseaux. Le téléphone portable est un objet captivant, tout est fait sur les réseaux auxquels on a accès pour capter l’attention, à regarder Tik Tok qui propose une vidéo, et puis vous la finissez, il y en a une autre, et une autre, et une autre, et une autre et vous rentrez dans une espèce de spirale où le temps défile sans que vous vous en rendiez compte. C’est à nous parents de mettre des limites et des limites claires. Et si vous ne savez pas comment, je vous invite à aller voir les autres vidéos que j’ai fait sur le sujet.