Ce que votre ado pense de vous
Aujourd’hui, je vous propose un voyage : nous allons plonger dans l’esprit de votre adolescent. Nous allons décrypter ensemble tout ce qu’il pense de vous. Ainsi, vous pourrez avoir une vision claire des reproches qu’ils peuvent vous faire et de leur point de vue, même si cela ne correspond pas à la réalité.
Vous ne comprenez pas que votre ado a grandi
Votre adolescent se dit en premier lieu : « Mes parents n’ont pas compris que j’ai grandi. » Il a le sentiment que vous le traitez toujours comme un enfant. En réalité, il existe une différence entre la perception qu’il a de lui-même, ce qu’il croit être capable de faire, et la réalité de sa situation, qui est celle d’un enfant. En tant qu’adulte, vous êtes conscient qu’il est encore en phase de développement. Parfois, certains parents continuent de les traiter comme des enfants, et il est nécessaire de trouver un compromis. Votre enfant n’est pas encore capable de gérer toutes les responsabilités et de devenir totalement autonome. Vous ne pouvez pas lui accorder une confiance totale ni lui accorder une liberté illimitée. Cependant, il est également important de revoir votre attitude pendant l’adolescence, surtout si vous recevez ce reproche de la part de votre enfant et qu’il estime que vous ne reconnaissez qu’il a grandi.
L’importance d’adapter les limites en fonction de l’âge de votre enfant
Il existe plusieurs signes qui peuvent vous alerter quant à l’évolution de votre enfant. Par exemple, il peut commencer à trouver anormal d’être constamment accompagné par vous. Il peut également estimer que les limites que vous imposez sont celles réservées aux bébés et qu’elles ne correspondent pas à son stade de développement. Il est donc essentiel de comprendre que les limites doivent évoluer avec l’âge. Les attentes envers un enfant de 6 ans ne peuvent être les mêmes que celles envers un enfant de 12 ans. Par conséquent, il est important de réévaluer les limites en fonction de l’âge de vos enfants.
Certains parents persistent à traiter leurs enfants de 7 ans comme s’ils en avaient 12, arguant qu’ils sont immatures. Bien que cela puisse être vrai, cela ne justifie pas une rigidité excessive. De plus, ils estiment que vous ne leur faites pas suffisamment confiance pour leurs devoirs ou leur utilisation des écrans. Il est en effet justifié de ne pas accorder une confiance totale à un enfant, voire à un adolescent, en lui laissant un écran et en espérant qu’il le gère parfaitement. La plupart des adolescents sont attirés par ces objets conçus pour susciter une dépendance. Toutefois, il est important de faire preuve de souplesse tout en démontrant que votre position est justifiée. Il est bien plus instructif et éducatif de montrer à votre enfant que ce qu’il pense être capable de faire ne correspond pas nécessairement à la réalité. Par exemple, vous pouvez lui dire : « D’accord, tu auras ton téléphone une fois que tu auras terminé tes devoirs. Nous évaluerons la situation pendant un mois. Si tes notes baissent ou si tu ne respectes pas les règles, tu devras te passer de ton téléphone. » Si vous constatez que les devoirs ne sont pas correctement effectués ou que son comportement en classe se détériore, vous pourrez revenir à votre modèle initial. Cependant, il est important de négocier avec lui en lui proposant d’essayer son modèle. Si vous le surprenez à utiliser son téléphone au lieu de faire ses devoirs à chaque fois, vous pourrez lui faire comprendre que son modèle n’est pas efficace.
Vous êtes toujours sur le dos de votre enfant
Deuxièmement, votre adolescent a l’impression que vous êtes constamment sur son dos. Cette réaction n’est pas surprenante. Comment cela se manifeste-t-il ? Vous êtes sur son dos parce que vous l’aimez et que vous vous souciez de lui. Les mauvais parents sont ceux qui permettent à leurs enfants de faire tout ce qu’ils veulent sans jamais intervenir. En tant que parent attentionné, il est important de trouver un équilibre et de s’adapter à l’évolution de votre enfant. Dire « oui » tout le temps est plus facile, mais dire « non » peut être bénéfique. Vous vous souciez du bien-être de votre enfant et vous voulez l’aider à agir correctement. Cependant, il est également essentiel de vous mettre à sa place et de comprendre que la surveillance constante peut parfois être étouffante. Laissez votre enfant avoir un peu d’intimité et ne soyez pas constamment derrière lui. Évitez de le pister via son téléphone pour savoir où il se trouve, avec qui il est et ce qu’il fait. Évitez également de le harceler au sujet de son temps passé devant les écrans et des jeux vidéo.
Votre enfant pense également que vous êtes trop curieux, trop intrusif. Vous voulez toujours savoir comment s’est déroulée sa journée à l’école, si les contrôles se sont bien passés, s’il a fait ses devoirs, s’il a bien mangé à la cantine, ce qu’il a vu et ce qu’il a fait. À l’adolescence, ils ont leur jardin secret et ne souhaitent pas nécessairement communiquer à ce sujet. Alors, relâchez un peu la pression. Ils viendront vous parler ou non, mais sachez qu’à cet âge, il est important d’avoir un peu d’intimité.
“Ils font une fixette sur mes notes” Reconnaissez-le: d’être toujours à lui demander “tu as eu combien?” “est-ce que ton contrôle c’est bien passé” peut être pénible. Sous couvert de prendre de ses nouvelles, vous lui demandez constamment quelle note il a obtenu et comment s’est déroulé son contrôle. Vous ne parlez que des notes, des écrans, de ce qu’il a fait, où il était et avec qui. Imaginez-vous si vous arriviez au travail le matin et que votre supérieur ne vous posait des questions que sur l’avancement de votre travail. Vous vous sentiriez surveillé. Essayez de lui parler d’autres choses, de savoir comment il se sent, comment ça va, de ses goûts, de ce qu’il regarde en ce moment, de ses préférences musicales. Demandez-lui s’il peut vous faire découvrir un artiste qu’il aime, même si cela ne vous plaît pas. Montrez de l’intérêt pour sa vie plutôt que de lui poser sans cesse des questions intrusives sur les notes et les mêmes sujets. Cela ne signifie pas qu’il faut complètement oublier ces sujets, mais soyez attentif à ne pas limiter vos conversations à cela. Ce qui intéresse votre enfant, c’est simplement qu’il travaille bien, qu’il ne fasse pas de bêtises, que ses devoirs soient faits et qu’il ne passe pas 3 heures sur les écrans.
Mes parents vont-ils me comprendre un jour?
Enfin, la troisième pensée qui traverse l’esprit de votre enfant est : « Vont-ils jamais me comprendre ? » À l’adolescence, ils se sentent plus incompris que jamais. Ils ont l’impression d’évoluer dans un monde injuste et cruel où les adultes ne les comprennent pas. Ils pensent que les adultes sont déconnectés de leur époque et ne vivent pas selon les mêmes réalités. Ils se sentent profondément incompris. Cependant, ce qu’ils ne réalisent pas, c’est que nous, en tant que parents, avons déjà vécu des expériences similaires et avons une certaine compréhension de ce qu’ils traversent. De plus, ils ne sont pas conscients que leur cerveau est encore en développement et qu’il continuera à se développer jusqu’à l’âge de 25 ans. Par conséquent, ils n’ont pas encore la maturité nécessaire pour prendre des décisions éclairées et toujours faire les meilleurs choix pour eux-mêmes et leur avenir.
Ces aspects leur échappent souvent, mais ce qui retient leur attention, c’est le sentiment de ne pas être compris. Il est important de se rappeler que cela les rend profondément malheureux de se sentir ainsi. Ils ont vraiment le sentiment que nous ne nous intéressons pas suffisamment à eux, à ce qu’ils vivent. Par conséquent, des tourments intérieurs et des doutes se manifestent. L’adolescence est une période complexe, croyez-moi.
Votre enfant pense que vous le considérez comme étant dépendant des écrans, alors qu’il estime gérer cette situation très bien. Il pense que vous ne réalisez pas à quel point il peut être difficile pour lui de faire face au jugement des autres à l’école, ainsi qu’à ses propres résultats scolaires. Parfois, il se sent lui-même en situation d’échec et subit des critiques sévères et un regard critique sur ses performances académiques.
La pression parentale et les peurs cachées derrière le contrôle
Votre enfant a l’impression que vous ne prenez pas en considération son point de vue, car vous lui imposez certaines choses. Il se sent insignifiant, comme si son opinion ne comptait pas. Il pense que vous ne vous intéressez à lui que lorsqu’il obtient de bonnes notes. Bien sûr, certains d’entre vous peuvent avoir des enfants qui rapportent de bonnes notes, mais souvent, pour les parents, cela ne suffit jamais. Ainsi, il ne s’agit pas seulement des notes en elles-mêmes, mais plutôt de toute la pression qui pèse sur leurs résultats scolaires.
Par conséquent, ils ont l’impression que la seule chose qui vous intéresse est de savoir s’ils ont bien travaillé à l’école, s’ils passent trop de temps sur les écrans, s’ils ont fait leurs devoirs, etc. Cependant, ce que votre adolescent ne réalise pas, c’est que derrière tout cela se cachent vos propres peurs et inquiétudes en tant que parents. Au-delà du désir de tout contrôler, leurs notes, leurs devoirs, leurs écrans, se trouvent la peur de leur échec, de leur immersion dans des addictions, que ce soit aux écrans ou même à la pornographie, la crainte qu’ils fassent des erreurs ou qu’ils abandonnent complètement, qu’ils se désintéressent de leurs études.
Ce que votre enfant ne voit pas, ce sont tous les soucis et les peurs que cela engendre chez vous. Il est important de ne jamais faire porter à votre enfant la responsabilité de vos propres craintes. Ainsi, il est essentiel de trouver un équilibre entre la peur excessive, qui vous pousse à agir pour apaiser vos propres angoisses, au détriment du bien-être de votre enfant, en le confinant et en l’ayant un contrôle excessif.
Exercer une pression intense sur lui peut être préjudiciable. L’enfant peut développer une faible estime de soi, se sentir incompétent, insuffisant, pas assez bon. Par conséquent, vous risquez d’obtenir exactement le contraire de ce que vous souhaitez, c’est-à-dire que l’enfant peut se saboter lui-même, alors qu’avec un encouragement adéquat, il aurait pu réussir.
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