La blessure d’humiliation

La blessure d’humiliation est une blessure émotionnelle qui peut apparaître à un très jeune âge. Elle découle généralement de situations répétées durant lesquelles l’enfant a perçu, ou au moins cru qu’il faisait honte à ses parents (souvent à sa mère).
Cette blessure première laisse des traces dans le développement de l’enfant, et chez l’adulte qu’il deviendra bientôt. Celui-ci commence en effet rapidement à développer des traits de caractère particuliers. Il tend inconsciemment à reproduire des situations dans lesquelles il se retrouve dans des postures difficiles, pour ne pas dire humiliantes.
Pour sortir de ces comportements néfastes, le plus urgent est de prendre conscience de ses mécanismes internes, et d’opérer un retour conscient sur son passé. De cette manière, on peut soigner les blessures d’enfance et adopter de nouveaux comportements pour bâtir des relations plus saines.

Une honte première et indépassable

Les clefs de votre passé

Chaque histoire est différente, mais la blessure d’humiliation apparaît le plus souvent à un très jeune âge, entre 1 et 3 ans. Celle-ci se développe lorsque, à l’âge où l’on commence à prendre conscience de soi et de son corps, l’enfant ressent une certaine honte éprouvée par lui même ou par l’un de ses parents (le plus souvent la mère) à son sujet.

Un événement marquant ou une suite de petites blessures ont enclenché le mécanisme de la blessure d’humiliation
L’enfant peut, par exemple, s’être sali plus qu’un autre lors d’un jeu, n’avoir pas été propre aussi rapidement que son frère ou sa sœur, avoir dit une sottise en public, avoir été raillé par ses camarades, ou plus gravement avoir été violé ou battu … Les raisons sont multiples. En tout cas, un événement marquant ou une suite de petites blessures ont enclenché le mécanisme de la blessure d’humiliation : l’enfant se sent durablement abaissé, honteux et humilié. Consciemment ou non, l’enfant a honte de lui en quasi-permanence, et commence à organiser sa vie à travers ce prisme.

Cette posture devient comme une seconde identité. Un jeu subtil, pernicieux et morbide commence alors à se créer entre l’enfant blessé et son entourage.

S’humilier pour exister

Suite à cette blessure première, la personne a, le plus souvent de manière inconsciente, l’impression de ne pouvoir exister et être reconnue qu’en tant que personne faible, honteuse et surtout moins importante que l’autre.

De nombreux comportements peuvent émaner d’une telle identification, mais on peut en citer certains exemplaires et communément partagés.

Généralement, suite à une blessure d’humiliation, la personne a tendance à se critiquer en permanence, à se moquer d’elle-même et à se dévaloriser.

Comme si cela ne suffisait pas, elle ne se sent pas digne de mener une vie saine. Excès en tout genre (notamment alimentaires), et autres comportements néfastes sont fréquents.

Se trouvant indigne d’éloges et de tout mérite, elle se met inconsciemment dans des situations embarrassantes, et à tendance à fréquenter des gens qui ne la respectent pas et la font souffrir.

Pour se faire aimer malgré tout, elle a tendance à vouloir trop en faire. Elle se plie en quatre pour satisfaire l’autre, qui lui apparaît comme fondamentalement meilleur qu’elle. Parallèlement, elle a toujours peur d’être un poids et se fait la plus petite possible, car elle vit dans la peur chronique de déranger.

« Pourquoi je suis maso » ?

Le plus difficile avec la blessure d’humiliation est sans doute de prendre conscience de ses mécanismes personnels et de sa tendance à rechercher systématiquement les situations humiliantes pour se laisser le droit d’exister.

Le sentiment de honte est tellement présent chez la personne blessée qu’elle ne parvient plus à faire la part des choses entre les humiliations qui dépendent d’elle et de son penchant « masochiste », et ses véritables choix de vie, qui dépendent de sa volonté propre et de ses aspirations profondes.

Car comme vous l’aurez compris, s’abaisser pour exister, se faire souffrir et rouvrir quotidiennement cette blessure est primordial… Tout cela se fait de manière inconsciente et pernicieuse.

Oser le reconnaître est un premier pas vers la guérison, et vers la construction d’une personnalité pleine et entière
Mais si tout cela fait résonner quelque chose en vous, si vous vous retrouvez dans les caractéristiques énoncées plus haut, et si un certain sentiment de honte, même diffus, semble vous accompagner depuis toujours… Vous êtes certainement victime de la blessure d’humiliation. Oser le reconnaître est un premier pas vers la guérison, et vers la construction d’une personnalité pleine et entière que vous avez toujours mérité.

Reprendre confiance en soi

N’en doutez jamais, vous pouvez sortir de cette spirale d’humiliation. Vous aussi vous pouvez vous accepter tel que vous êtes et mener une vie bonne et équilibrée.

Pour cela, il vous faut appréhender, avec votre regard d’adulte bienveillant, les situations humiliantes que vous avez connues étant enfant. En parallèle, vous devez regarder objectivement les choses, et votre tendance actuelle à vous rabaisser et à vous faire souffrir pour exister. Méritez-vous vraiment un tel traitement ? N’avez-vous pas des qualités comparables aux autres, et même supérieures dans plusieurs domaines ? N’avez-vous pas vous aussi enfin droit enfin au bonheur et à la paix intérieure ?


Pour vous aider dans cette démarche, une aide extérieure vous sera certainement profitable. Je vous invite également à lire mes articles à propos des blessures émotionnelles, sur le fait de se respecter pour l’être et d’oser s’affirmer, ainsi que sur la confiance en soi et en la vie.

L’enfant en vous mérite le bonheur
Je le sais, cela ne doit pas vous sembler facile, et le découragement pourrait vous envahir à la lecture de ce texte. Vous avez tellement pris l’habitude de vous rabaisser, et de vous sentir indigne d’être aimé pour ce que vous êtes !
Mais je sais également qu’avec le bon regard, avec les bons outils et un accompagnement approprié, vous êtes en mesure de soigner l’enfant blessé en vous, et de lui faire comprendre qu’il n’a pas besoin de souffrir pour exister. L’enfant en vous mérite le bonheur, et en tant qu’adulte, vous avez toute la force nécessaire pour le lui offrir.

13 réponses
  1. Ann-Lauryn
    Ann-Lauryn dit :

    Wow merci pour cet article, je me reconnais tellement dans ce qui a été dit, merci infiniment!

    Répondre
  2. Kristina
    Kristina dit :

    Bonjour,
    Merci pour votre article,tout ce qui est écrit raisonne en moi. Je ressens souvent la culpabilité vis-à-vis de tout le monde , mon mari,mes enfants en priorité. Quelle blessure ou émotion peut être derrière cet état s’il vous plaît ?

    Répondre
    • Noémie
      Noémie dit :

      Je suis ravie que cela vous ai parlé. Je vous invite à visiter ma page YouTube vous aurez de nombreuses vidéos pour compléter cet article.

      Répondre
  3. Gaëlle
    Gaëlle dit :

    Est-ce qu’une personne attirée vers des pratiques BDSM de soumission porte nécessairement la plaie d’humiliation en elle?

    Et est-ce qu’une personne qui souffrirait de trichotillomanie ou trouble similaire aussi? (il s’agit « d’automutilation » inconsciente en se tirant cheveux ou sourcils).

    Merci d’avance.

    Répondre
    • Noémie
      Noémie dit :

      En effet Gaëlle, je pense que les personnes qui se font souffrir ne s’aiment pas et que se cache sans doute une blessure d’humiliation mais pas que. De mauvais traitements dans l’enfance en sont aussi l’origine. Merci

      Répondre
  4. Lola
    Lola dit :

    Bonjour, comment entrer en contact avec vous et penser ces blessures ?
    Quel est le programme à suivre ?
    Merci

    Répondre
  5. Delphine
    Delphine dit :

    Bonjour Noémie,

    Je pensais souffrir de la blessure d’abandon mais je viens de découvrir que c’est la blessure d’humiliation qui est supérieure même si les deux blessures sont chez moi quasi équivalentes.
    Et je me sens complètement perdue sur le protocole à mettre en place pour apaiser et éventuellement guérir cette blessure.

    Répondre
  6. R.
    R. dit :

    C’est une blessure difficile à soigner, ou guérir (on n’en guérit jamais). L’humiliation provoque la més-estime de soi … et impacte toutes nos relations : ainsi il nous est plus facile de rencontrer des personnes perverses narcissiques, ou à tendance perverse, qui achèvent de nous abattre !
    Je suis « tombée » sur un fou schizophrène qui m’a menacé de m’égorger !!! C’est dire si les « mauvaises rencontres » peuvent aller très loin … pour nous donner à réfléchir et en apprendre encore plus sur nous-mêmes.

    Répondre
    • Noémie
      Noémie dit :

      Les blessures émotionnelles attirent à elles, comme un aimant, des personnes qui vont l’activer jusqu’à ce que l’on soigne cette blessure. C’est vraiment possible.

      Répondre
  7. karima
    karima dit :

    comment faire car oui maintenant j’ai bientôt 50 ans nje me rend compte que maintenant. mais mon fils lui a subit du harcèlement scolaire et autre encore aujourd’hui, le pauvre il mérite mieux

    Répondre
    • Noémie
      Noémie dit :

      Pour aider votre enfant il vous appartient d’apprendre à guérir vos propres blessures. En suivant un de mes programmes ou en faisant une thérapie peu importe mais en cherchant à changer en vous ce que vous voyez hors de vous. Merci

      Répondre

Laisser un commentaire

Rejoindre la discussion?
N’hésitez pas à contribuer !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *