S’affranchir du regard des autres
L’être humain est un animal social. Cette vérité, un peu banale, certes, explique en grande part notre tendance à nous évaluer nous-même par le prisme du jugement d’autrui. La honte, la satisfaction personnelle, le sentiment d’étrangeté au monde… Autant de ressentis que nous vivons tous à différents degrés au quotidien.
Mais chez certaines personnes, cette tendance à se construire uniquement selon le regard de l’autre devient envahissante. Difficile dès lors de s’affirmer dans ses désirs et dans ses choix. Difficile même, parfois, de reconnaître ce que l’on désire réellement, tant le besoin d’adéquation et de reconnaissance est devenu central.
Que faire lorsque l’on est dans cette situation ? Peut-on rester un animal social mais s’affranchir durablement du regard de l’autre ? Voyons cela.
L’enfer, c’est les autres ?
« L’enfer, c’est les autres ». Cette fameuse citation de Jean-Paul Sartre a été largement répétée et commentée… Mais elle est le plus souvent mal comprise. Certains y ont vu une affirmation allant dans le sens des personnes qui, conscientes du mal qu’elles se faisaient à se juger à l’aune du regard d’autrui, continuaient malgré tout à en souffrir quotidiennement.
Pourtant, le philosophe existentialiste n’a jamais voulu exprimer par cela un « enfer » intrinsèque à toute relation humaine. Loin s’en faut ! Il a simplement voulu montrer que, l’homme étant un animal social, tout jugement qu’il porte sur lui même est en partie hérité de l’opinion des autres. Finalement, les seules armes concrètes dont nous disposons pour nous examiner sont, avec nos ressentis, les opinions des autres.
Lorsque l’on veut se libérer du poids du jugement de l’autre, il faut donc avant tout accepter que l’opinion des autres, leurs commentaires à notre sujets, leurs réprimandes, leurs encouragement… Tout cela fait, depuis notre plus tendre enfance, partie intégrante de notre personnalité. Personne n’existe en dehors du rapport à l’autre, et les sentiments de honte ou encore de culpabilité, quoique « désagréables », feront toujours partie de l’expérience humaine.
Quand l’opinion de l’autre pèse sur le quotidien
Ceci étant dit, il est évident que chez certaines personnes, le poids de l’opinion d’autrui pèse trop lourd au quotidien.
Marque de la voiture, type de plante à mettre dans le jardin, race de chien à adopter, téléviseur à acheter, destination pour le week-end, prénom à donner à son enfant… La peur du qu’en dira-t-on est tellement ancrée chez elles que chaque choix se fait principalement en vu d’attirer la sympathie, ou au moins l’indifférence d’autrui.
L’angoisse, dans ces conditions, n’est jamais très loin, et ce pour plusieurs raisons :
Jamais nous ne pouvons être certain de faire le choix que la majorité approuvera.
Les médisants trouveront toujours quelque chose à redire.
A terme, on finit parfois par ne plus savoir ce que l’on veut vraiment.
En cherchant constamment à plaire aux autres on fini par s’éloigner de soi-même, à ne plus savoir ce que l’on aime, quels sont nos désirs, nos envies et même nos différences qui, si elles sont singulières n’en sont pas moins essentielles à notre épanouissement personnel.
Chercher à plaire à tout le monde est un combat perdu d’avance et sans aucun doute celui qui nous conduira inévitablement à ne plus se plaire à soi.
Comment s’affranchir du regard des autres
Une fois que l’on a pris conscience que le regard de l’autre pèse trop sur notre quotidien, et que l’on a fini par s’éloigner de soi, on peut, en reprenant de bonnes habitudes de vie, s’en affranchir sainement.
Tout en apprivoisant ces émotions, on peut apprendre à reconnaître ce que l’on veut, qui l’on est, et ce que l’on aime réellement… C’est finalement tout ce que je vous apprends lors de nos rencontres et dans mes articles ! Apprendre de ses erreurs, faire les bons choix, savoir dire non, retourner à l’essentiel, séduire sans tricher… Toutes ces problématiques que nous avons abordées ensemble par le passé nous ont montré comment, dans les divers aspects de notre vie, l’on pouvait apprendre à devenir soi-même. On peut alors accepter l’opinion de l’autre d’une manière constructive, sans pour autant en tenir compte ou en faire un modèle auquel il faut ressemble.
Lorsque nous nous acceptons pour ce que nous sommes dans nos différences, il devient alors plus facile d’accepter les autres pour ce qu’ils sont, des êtres uniques et différents et non pas des modèles à copier ou des références.
Quelques conseils pratiques
Plus concrètement, pour s’affranchir du regard des autres, on peut mettre en place certaines méthodes simples, à inscrire dans le processus global d’acceptation et de confiance en soi et en ses désirs.
– Prendre conscience que la plupart du temps, les autres se fichent de ce que nous faisons ! Cette réalité peut paraître assez brutale, mais elle est essentielle. Faites-en l’expérience par vous-même, et vous serez très surpris ! Chantez à voix haute, habillez vous comme vous le voulez, dites la vérité crue, amusez-vous ! Vous verrez, les réactions seront beaucoup plus positives que vous ne l’imaginez.
– Regarder objectivement ce que l’on aime dans sa vie actuelle permet de prendre beaucoup de recul. Très vite, on s’aperçoit que tout ce que l’on a fait par peur de déplaire ne nous a pas rendu heureux sur le long terme…
– Réapprendre à dire « oui » à la vie : En écoutant son cœur, on sait rapidement faire la part des choses entre ce qui est en mesure de nous faire vibrer et ce qui n’est en réalité que le produit de la peur. Oser dire oui à la vie, même lorsque la peur est présente, permet de se reconnecter à soi de la manière la plus totale.
S’affranchir totalement du regard de l’autre est impossible, mais c’est heureux ! L’autre nous permet de nous connaître en profondeur, et de nous faire grandir. En gardant cela en tête, on peut se reconnecter à son être profond, et se relier avec l’autre… Non plus pour se censurer, mais au contraire pour apprendre à se connaître mieux et à s’accepter totalement.
Merci pour cette analyse authentique.
Avec plaisir Mary