Pourquoi a-t-on peur du conflit?

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Que se joue-t-il dans cette peur des conflits au point de les fuir à tout prix ? 

D’ailleurs, faut-il les fuir ? C’est une bonne question à laquelle nous allons essayer de répondre.

En tout premier lieu, ce n’est pas tant le conflit que l’on fuit, que les conséquences, parce que cela risque de mettre en péril notre équilibre et notre sécurité intérieure. Vous vous sentez en danger, vous n’avez pas envie de vous exposer à une dispute, voire à une rupture, c’est pourquoi vous vous protégez et vous refusez d’entrer dans le conflit.

Toutefois, le mécanisme du conflit est en lui-même plutôt positif. Ce qu’il faut savoir, c’est qu’un conflit, c’est inévitable, même si vous partez à l’autre bout du monde pour les fuir, vous rencontrerez toujours des situations qui vont vous confronter à des conflits, c’est inéluctable ! Sauf, bien évidemment, si vous partez vivre sur une île déserte ! Et encore, ce n’est pas sûr parce que l’on peut être en conflit avec soi-même !

Il est important de voir le conflit comme un moment nécessaire dans la vie de chacun, que ce soit avec nos enfants, nos partenaires, notre famille ou nos amis, il nous permet, d’une part, de grandir et d’évoluer en nous frottant aux autres, mais aussi d’exprimer nos valeurs et nos besoins. 

Lorsqu’on rentre en conflit avec quelqu’un, c’est qu’il y a l’une de nos valeurs ou l’un de nos besoins qui n’ont pas été respectés, c’est en tout cas ce que l’on ressent, même si ce n’est peut-être pas la réalité.

Si votre patron, par exemple, vous demande constamment de faire des heures supplémentaires, au bout d’un moment vous n’allez plus supporter et exploser parce que vous n’en pourrez plus que l’on abuse de votre temps, que l’on vous en demande toujours plus sans aucune compensation.

Quand votre valeur de respect est touchée et que vous avez besoin de repos, quelque chose en vous ne va plus fonctionner normalement et c’est alors la manière dont va s’installer le conflit qui va vous le faire fuir. C’est là que le bât blesse, car, entrer en conflit avec quelqu’un, c’est venir confronter ce que l’on vit avec la réalité de ce que l’autre nous fait vivre et qui vient heurter nos limites, nos besoins, nos valeurs.

Alors, pour bien gérer un conflit et ne pas le fuir, il suffit d’adopter une attitude de compromis ; cela veut dire que l’on ne va pas obtenir tout ce que l’on veut, mais que nous sommes prêts à trouver un consensus et surtout à dialoguer !

Ce qui devient conflictuel réside dans la manière dont on extériorise ce que l’on ressent plus que ce que l’on ressent réellement. 

C’est souvent le cas lorsqu’on attend trop longtemps pour dire les choses, que la coupe est pleine à ras bords, il arrive un moment où l’on va exploser ! Ce qui est néfaste et qui nous fait peur, c’est plus la colère que le conflit en lui-même, et la manière d’exprimer cette colère lorsqu’on en peut plus, que l’on est à bout et que l’on déverse son fiel sur l’autre.

Avant cette étape qui n’est pas constructive je vous l’accorde, il est nécessaire de prendre conscience de nos limites, nos besoins, nos valeurs qui sont bafoués à un moment, de les exprimer quand il est encore temps en disant à l’autre, le patron en l’occurrence : « quand j’ai autant d’heures supplémentaires à faire, j’ai besoin de rentrer plus tôt à la maison, car, cela ne comble pas mon besoin de repos, de voir mes enfants, ma famille, de faire les choses que j’ai à faire, mon besoin de sommeil parce que je suis fatigué ». Il est important de savoir s’exprimer plutôt que d’éviter le conflit.

Si à l’inverse c’est quelqu’un qui est en conflit contre vous, c’est exactement la même chose, il est nécessaire d’écouter la personne, sans la juger d’emblée. 

Lorsque nos enfants entrent en conflit avec nous, on les renvoie en leur disant : « stop, je ne veux rien entendre, je ne veux pas le savoir, c’est comme ça et pas autrement » ! Alors qu’il vaudrait mieux les écouter, ce qui ne veut pas dire que l’on va céder sur tout, cela veut dire qu’on va les entendre et entendre leurs besoins, leurs limites et leurs valeurs qui sont aussi importants que les nôtres.

Ce qu’il ne faut pas perdre de vue, c’est que lorsqu’une valeur, un besoin ou une limite sont touchés, cela fait mal, très mal !

Voyez ce que cela vous fait à vous lorsque vous ne vous sentez pas respecté, aimé, ou en sécurité, cela vous perturbe profondément parce que ce sont des émotions difficiles à gérer.

Lorsque quelqu’un exprime ses émotions, ses valeurs et ses limites, on prête l’oreille et on l’écoute ; on essaie de trouver un compromis si cela s’avère possible, ou un consensus si c’est encore possible, dans une écoute attentive et bienveillante et surtout ne pas rejeter d’emblée ce que l’autre a à dire.

Le secret pour y arriver, c’est de se détacher émotionnellement par un travail personnel sur soi, qui nous amène à nous dire que l’autre n’entre pas en conflit contre nous, mais contre une attitude ou un geste qui le ramène à sa souffrance personnelle et qui n’a rien à voir avec nous, et vice versa. C’est chez nous rarement intentionnel, même si l’on pense que notre patron exagère et nous charge plus qu’il ne faut, mais si l’on ne dit rien, l’autre ne peut pas deviner si cela nous pèse ou pas.

Pour se détacher émotionnellement, il est nécessaire de ne s’en tenir qu’aux faits et uniquement aux faits et non pas à ce que l’on ressent ou à ce que l’on perçoit de la situation !

Lorsqu’on en veut à une personne, c’est qu’on la tient responsable de nous faire vivre une situation qui nous fait mal, mais en fait, qui, est responsable de vivre cette situation, eh bien c’est nous, car, après tout, nous ne sommes pas obligés de la vivre, personne ne nous y oblige ! Si l’on ne dit rien, l’autre ne peut pas le deviner même si l’on pense qu’il est au courant, qu’on lui a déjà dit ; il faut parfois réexprimer ses besoins or, plus ce sera fait dans le détachement émotionnel et la bienveillance, plus vous aurez des chances d’être entendu !