Prendre le temps d’être
Nous vivons dans une époque d’agitation permanente. Travail, corvées, activités diverses… Sitôt une tâche terminée, il nous faut déjà repartir vers de nouvelles aventures, souvent épuisantes et stressantes. Chez certaines personnes, même les loisirs sont perçus comme de nouvelles obligations à remplir pour ne pas avoir le sentiment de passer à côté de sa vie !
Sans doute est-il temps d’appréhender les choses d’un œil nouveau. Face à cette inquiétude permanente, prendre le temps d’être est une alternative radicale qui demande un certain courage. Oubli momentané de « l’avoir » et du « faire », le retour à l’être est fondamental. Il permet de retrouver cette paix intérieure que nous avons tous au plus profond de nous-mêmes.
Je pense donc je suis ?
Prendre le temps d’être… Voilà une injonction qui parait bien paradoxale aux Occidentaux que nous sommes ! Du point de vue général, il n’y a rien à faire pour être : « je suis » automatiquement, voilà tout !
« Je pense donc je suis » : cette petite phrase de Descartes résume bien notre conception de l’existence et de l’être. Cela serait un don immédiat, qui ne demanderait aucun travail ni aucune recherche.
En théorie, cela est peut-être évident. Mais en pratique, combien savent encore ce qu’« être » signifie réellement ?
Nous sommes nombreux à avoir oublié ce mode d’existence pourtant premier et essentiel. Nous nous en demandons toujours plus ! À peine nos journées de travail terminées, nous filons tout de suite vers une nouvelle activité, un nouveau divertissement, ou une nouvelle corvée. Impossible, croyons-nous, de se sentir exister sans faire quelque chose, sans acheter quelque chose, sans travailler ou obtenir toujours plus.
Prendre le temps d’être, qu’est ce que cela signifie ?
Prendre le temps d’être, c’est oser dire stop à ses activités et à la frénésie ambiante, même pour un instant. C’est prendre le temps de se poser pour observer ce corps que nous oublions trop souvent (lire l’article « Ecouter son corps et ses messages »), et cet esprit, que nous avons condamné à un état d’agitation permanente.
Les salles d’attente sont un exemple parlant ! Une fois passées les politesses d’usage, le malaise est vite palpable lorsque l’on retourne à soi. Rapidement, notre envie de remplir ce temps « perdu » prend le pas sur notre besoin profond d’être. Quelques secondes à peine sont passées, et nous voilà déjà le nez fourré dans notre smartphone, ou dans un magazine people aux histoires pourtant bien dérisoires et moribondes… Tout nous semble bon dans ces circonstances, tant que cela nous éloigne de nous-mêmes !
Un retour à l’être parfois difficile
Cette fuite en avant peut se comprendre… Inutile de le nier : le retour à l’être est parfois difficile à vivre, surtout au début.
Mais c’est là une erreur qu’il est grand temps de corriger. Car une fois passé ce premier malaise, tout devient plus clair lorsque l’on a le courage d’accepter pleinement ce qui est. L’eau de la mare redevient rapidement limpide lorsqu’on cesse enfin de l’agiter. Aussi notre esprit s’éclaircit-il peu à peu, à la condition qu’on le laisse être totalement, sans stimuli ni jugement.
Comme prendre le temps d’être ?
L’important est donc d’accepter que ces premiers retours à l’être ne soient pas forcément faciles ni sereins. Vous prenez enfin le temps de vous écouter, pas étonnant que ce trop-plein ressorte d’une manière un peu brutale ! Pour aller encore plus loin, consulter l’article « Créer du temps pour soi ».
Mais n’en doutez jamais : Prendre le temps d’être est le plus beau cadeau que l’on puisse se faire. C’est un premier pas essentiel vers la connaissance et l’amour de soi.
Lors des petits temps morts qui parsèment les journées, accepter progressivement d’être et d’écouter ce que l’on a à se dire sans se juger est un changement radical qui peut bouleverser une vie. Même quelques secondes pour commencer ! L’important est de reprendre une habitude naturelle et saine que les circonstances ont fini par nous faire perdre.
Une fois ces nouveaux réflexes adoptés, une certaine unité et une paix durable pourront s’installer en vous. Peu à peu, l’agitation contenue fera place à l’être à soi. Vous serez en mesure d’écouter toutes vos émotions et sensations, même les plus enfouies et les plus complexes.
Vous le savez certainement, la méditation est le mode d’être à soi par excellence. Pratiquer la méditation, même 5 minutes par jour, permet de retourner à l’être d’une manière encore plus totale. Cet art s’apprend facilement. N’hésitez pas à consulter mon article à ce sujet pour en savoir plus « La méditation et ses bienfaits ».
Au sein de cette grande agitation, prendre simplement le temps d’être est une posture radicale qu’il faut avoir le courage d’adopter. Notre habitude de remplir le moindre temps mort a rendu la chose plus difficile que jamais… Pourtant, prendre régulièrement le temps de revenir à soi et d’être simplement, sans jugement ni volonté de changer, est une condition fondamentale pour accéder à la connaissance de soi et redevenir maître de son existence.
Prendre le temps d’être, c’est éprouver la joie simple d’accéder à notre réalité fondamentale, qui se trouve en amont de tout ce qui peut apparaître dans nos vies. Peu à peu, cela redevient une évidence : la compréhension, l’émerveillement et l’amour de soi se cachaient au plus profond de nous. Nulle activité ou possession ne pourra remplacer cette flamme en nous, qui ne demande qu’à nous éclairer.
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