La résilience

Concept médiatisé en France via le travail de Boris Cyrulnik, la résilience est une notion aujourd’hui fondamentale en psychologie clinique et expérimentale. Elle permet de comprendre avec plus de précision les mécanismes de défense et de reconstruction de la psyché humaine. La notion de résilience aide avant tout les psychologues et les thérapeutes à soigner les personnes en  grande souffrance psychologique. Mais la notion de résilience peut tous nous être utile. Bien la connaître peut vous aider à mieux vous comprendre, et à vous épanouir… Quelle que soit votre histoire personnelle.

La résilience, c’est quoi ?

Pour bien comprendre la notion de résilience, le mieux est sans doute de partir de son étymologie. Résilience est un terme anglais, tiré du latin « resilio », qui signifie sauter en arrière et, par extension, rebondir et résister. À l’origine, le terme de résilience était utilisé en sciences physiques afin d’évoquer l’énergie absorbée par un corps après un choc, sa déformation, et son retour à la normale…

Il est toujours possible de s’en sortir et, même lorsque l’on a vécu les pires malheurs
En psychologie, l’image est forte ! Elle a surtout été utilisée par Boris Cyrulnik, à la suite de son maître à penser John Bowlby, pour évoquer la capacité de certains enfants à résister, et même à grandir après avoir vécu un fort traumatisme (deuil, guerre, handicap, abandon…). Les études ont montré que certains enfants avaient réussi à vivre et à se développer positivement, en dépit d’expériences qui avaient toutes les chances de les traumatiser à vie.

La plupart des psychologues s’accordent aujourd’hui sur ce point crucial : le malheur n’est pas une fatalité, et rien n’est jamais irrémédiable. Il est toujours possible de s’en sortir et, même lorsque l’on a vécu les pires malheurs, il faut toujours garder espoir.

Comment fonctionne la résilience ?

Les mécanismes de la résilience sont extrêmement complexes, mais il y a deux choses essentielles à retenir.

Les clefs de votre passé

Premièrement, un enfant confronté à des difficultés aussi grandes qu’une guerre ou qu’un abandon met en place des mécanismes de défense interne. Il y a par exemple le clivage, qui lui permet en quelque sorte de scinder son esprit en deux pour se protéger… Mais il y a aussi le déni, la rêverie, l’abstraction  et le rire qui lui permettent d’atténuer les souffrances lorsqu’elles sont inévitables. Ces mécanismes sont fascinants ! L’esprit humain est assez fort pour se créer des mécanismes de défense et se protéger lorsque la réalité est trop difficile à vivre. Si vous avez lu mon livre, Les clefs du passé – Se libérer pour changer de vie, je décris précisément les mécanismes que j’ai mis en place dès l’enfance pour me protéger.

Ensuite, la notion de résilience nous apprend que, même si l’enfant est capable de se protéger par des mécanismes de défense psychologiques, il s’en sort toujours beaucoup mieux lorsqu’il dispose d’une aide extérieure pour l’accompagner suite à ces traumatismes. Famille, éducateur, professeurs, amis… L’enfant blessé, et l’adulte qu’il deviendra bientôt, aura toujours besoin d’une oreille attentive et compréhensive afin de panser ses plaies et de se reconstruire nous disent les experts. Et c’est là où je ne suis pas tout à fait d’accord avec eux. Car pour ce qui me concerne, je n’ai jamais eu la chance de trouver cette aide à l’extérieur de moi. Comme quoi, il faut toujours des exceptions pour confirmer des règles.

Ce que la résilience nous apprend

La résilience, tout comme les études actuelles à propos de la plasticité cérébrale, a une chose essentielle à nous apprendre : en psychologie, rien, n’est jamais figé.

On peut toujours lutter contre l’adversité.
Inutile de vous mentir, il y a une part d’inné et de génétique qui peut nous aider à guérir. Notre éducation ainsi que notre tempérament peuvent nous rendre plus enclins à la résilience et au bien-être. Mais lorsque l’on est déterminé à s’en sortir même si l’on n’a pas été placé dans le bon environnement, que l’on n’est pas forcément entouré des bonnes personnes et que l’on ne dispose pas des bons outils, on peut toujours lutter contre l’adversité.

Il faut toujours se représenter l’esprit humain comme un flux, comme un devenir, comme une évolution. Lorsque l’on est en souffrance, on a tendance à croire que l’on a toujours été mal, et qu’on le restera toujours. Mais il n’y a rien de plus faux. Toutes les études le montrent : il est toujours possible d’aller vers davantage de bien-être et d’épanouissement personnel. Pour en savoir plus, je vous propose de visionner cette vidéo : La résilience, trouver en soi les ressources.

Les travaux sur la résilience se sont avant tout penchés sur les enfants victimes de traumatismes extrêmement graves, mais les résultats des études nous concernent tous. Tous les cerveaux humains fonctionnent de la même matière, et ils utilisent tous les mêmes mécanismes de défense et de reconstruction.

Peu importe, d’où nous venons, et où nous en sommes dans notre vie. En gardant en tête que la vie est avant tout un processus évolutif, on se donne les moyens de chercher de l’aide et de pousser les portes qui nous aideront à aller mieux.

Les blessures émotionnelles

Il est un sujet qui me tient particulièrement à cœur, et qui m’évoque toujours la question de la résilience, c’est celui des blessures émotionnelles.

Abandon, rejet, humiliation, trahison, injustice… Certains traumatismes semblent se rejouer en permanence dans notre vie quotidienne, sans que l’on sache trop pourquoi, et encore moins comment y remédier. Si tel est votre cas, si vous avez par exemple tendance à vouloir tout contrôler, à aller vers des partenaires qui vont font souffrir, à vous sentir abandonné ou à vous mettre dans des situations difficiles ou humiliantes… Sachez que cela n’est pas une fatalité.

Avec de l’aide, et en faisant un retour bienveillant et lucide sur votre expérience personnelle, vous pouvez remodeler vos affects et revenir sur vos automatismes pour changer en profondeur les choses. Aucune souffrance n’est irrémédiable. Il est toujours possible de s’en sortir, et de soigner les blessures du passé en consolant l’enfant qui vit au fond de soi.

La résilience, tout comme les travaux sur la plasticité cérébrale, nous apprend une chose que l’on devrait enseigner dans toutes les écoles du monde. En matière de psychologie, rien n’est jamais acquis. Qu’il ait dû affronter de grands traumatismes durant l’enfance, ou de petites blessures émotionnelles plus pernicieuses, notre esprit reste toujours pleinement vivant. Avec le bon regard, et les bonnes personnes pour nous aider, il est toujours possible d’aller vers un mieux-être. Pour cela, l’essentiel est de reprendre confiance en ses capacités de résilience. Avec de l’aide extérieure, il faut ensuite s’écouter avec bienveillance, et entrer dans une acceptation totale de ce que l’on est pour évoluer positivement.

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