Les conséquences dune éducation stricte chez les adultes

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L’éducation joue un rôle prépondérant dans notre attitude et notre comportement dans notre vie d’adulte. Dans cette vidéo on va parler des implications et des imbrications d’une éducation très stricte que l’on a reçue dans l’enfance. Comment ça se manifeste et comment ça continue à être agissant à l’âge adulte ?

J’ai moi-même fait les frais d’une éducation très stricte et même violente, dont je vois les répercussions encore aujourd’hui dans ma vie d’adulte et ce malgré énormément de travail et de développement psychologique. Alors bien sûr elles se sont édulcorées, elles me pourrissent un peu moins la vie, peut-être parfois un peu celle de ceux qui vivent avec moi. Mais oui, il y a des répercussions dans votre vie d’adulte et on va voir lesquelles. Vous ne vous reconnaîtrez peut-être pas dans tous les éléments de cette liste, peut-être parce que justement vous avez cheminé et évolué. Il ne s’agit pas de dresser un portrait-robot des comportements suite à une éducation stricte mais vous devez normalement vous reconnaître dans plusieurs de ces schémas.

Vouloir tout maîtriser

Le premier schéma : vouloir tout maîtriser et ne rien laisser au hasard. Les personnes qui ont eu une éducation stricte ont ce besoin de contrôler les choses, de maîtriser les situations. Ce sont souvent des personnes qui planifient de manière très stricte les choses et qui ne supportent pas d’être déstabilisées par rapport à ça. Elles ont besoin de se sentir responsables de la situation et de contrôler celle-ci justement parce que dans la petite enfance ça a été quelque chose de positif pour le développement de l’enfant. Le fait de maîtriser les situations, en tout cas d’avoir le sentiment de les maîtriser parce qu’on ne maîtrise jamais vraiment rien, ça donnait de la sécurité. C’était donc un point positif pour l’enfant qui ne savait pas rendre prédictible le comportement des adultes autour de lui. Résultat il a mis une espèce de structure de maîtrise pour pouvoir survivre, et survivre émotionnellement bien évidemment. Ça ne veut pas dire qu’il était dans des dangers effroyables mais c’est survivre émotionnellement. Parce que quand on est petit, recevoir une éducation stricte ça crée des troubles, ça crée un manque d’estime de soi, un manque de confiance. Ça crée une insécurité très forte qui peut être déstabilisante. Et elle peut même être redoutable et créer des problèmes beaucoup plus graves.

Se justifier beaucoup et s’excuser pour tout

Les enfants qui ont une éducation très stricte ont besoin sans arrêt de justifier les choses. Je me souviens que lorsque j’ai commencé à travailler dans ma vie de jeune adulte et que j’étais malade ou que le bus n’était pas passé, ou qu’il avait eu un problème et que j’arrivais en retard, j’étais obligée d’amener des preuves. J’avais toujours le sentiment qu’on n’allait pas me croire et qu’il fallait que je justifie absolument ce que j’avais fait. Ce comportement est souvent le fruit d’une éducation ou les parents ont été très contrôlants et très stricts par rapport aux horaires, par rapport à ce qu’on avait le droit de faire ou de ne pas faire.

Manque de spontanéité face aux imprévus

Les personnes qui ont reçu une éducation stricte peuvent également avoir un problème face aux imprévus et un manque de spontanéité. Ce sont des personnes qui auront besoin de contrôler les choses. Ca rejoint un peu le point n°1. Les imprévus les déstabilisent et ça les met en insécurité. Ces personnes pourraient se dire qu’aujourd’hui tout va bien, que personne ne va leur tomber dessus pour un oui ou pour un non. Mais elles vivent toujours avec cette épée de Damoclès qui pend au-dessus de leur tête et penser qu’il pourrait se passer quelque chose qu’elles ne maîtrisent pas. Résultat, l’imprévu est corrélé avec quelque chose de négatif. Les changements font naître de l’insécurité, qui fait naître des angoisses, de l’instabilité et donc des comportements de peur ou de colère aussi parfois.

Vouloir être apprécié tout le temps par tout le monde

Une éducation très stricte dans laquelle les parents n’étaient jamais satisfaits ou pointaient du doigt tout ce qui n’allait pas chez l’enfant, va le faire se sentir en infériorité, pas assez bien pas assez à la hauteur, pas assez de tout finalement. Or nous sommes tous « assez » tels que nous sommes. Mais ce type d’éducation a pu distiller dans le cerveau de ces enfants qu’ils ne sont pas « assez »et ça continue à être agissant à l’âge adulte. Donc ces personnes-là ont besoin de briller dans le regard des autres, de faire des choses qui vont attirer la validation. Et ça rejoint le point suivant qui est une envie de plaire véritablement, de se montrer sous son meilleur jour et de faire plaisir.

Envie de plaire, de se montrer sous leur meilleur jour, de faire plaisir.

C’est très tourné vers l’autre. On est dans une espèce d’attente de la validation de l’autre qui vient nous rassurer finalement sur le fait qu’on est une bonne personne, qu’on est quelqu’un de bien.

Difficultés à exprimer et à ressentir ses émotions

Ce point vous paraîtra sans doute évident. C’est la difficulté à exprimer et même à ressentir ses émotions. Quand on est enfant et qu’on ressent des émotions de tristesse, d’accablement, d’incompréhension, c’est très difficile parce qu’avec cette partie rationnelle qui n’est pas développée dans le cerveau, on n’arrive pas à prendre du recul. Quand on est un enfant tout est dans l’instant présent. Et donc si on est triste c’est dévastateur. Ça enveloppe tout. Or, si cette tristesse n’est pas accueillie à sa juste mesure, si cette colère est étouffée ou si elle est niée ou si elle n’est pas reconnue, et bien à force on va venir mettre des couvercles sur son ressenti, pour finir par ne même plus se rendre compte de ce que l’on ressent. Pouvoir exprimer son ressenti est quelque chose de fondamental. Car comment savoir comment on est, comment connaître sa météo intérieure si on est même plus capable de connecter avec elle ? Or être conscient de ses émotions permet de les libérer. Et c’est important de laisser se libérer ses émotions. Sinon ça peut créer de fortes colères ou de grosses tristesses qui sont tues. Ce n’est pas parce qu’on ne se rend pas compte que l’émotion est là qu’elle n’est pas là. Donc si on cumule de la frustration et qu’on ne sait pas se dire que c’est à cause de telle et telle chose qu’on a tel ressenti, ça va faire un petit paquet qui va se remplir et qui va déborder. Et peut-être qu’à la moindre broutille, on va s’en prendre à quelqu’un et ça va paraître disproportionné. Alors qu’en fait ce n’est juste que l’accumulation de toutes ces émotions qui d’un coup explosent. C’est un peu comme le ballon de baudruche qu’on gonfle et qui explose non pas parce qu’il n’est pas solide mais parce qu’il est trop plein. Etre connecté à ses émotions c’est aussi ce qui nous permet de se connecter à nos besoins, de savoir ce que nous avons besoin de faire, de vivre,  de ressentir, et cetera. Donc c’est fondamental parce qu’une bonne gestion émotionnelle amène du bien-être.

Faire passer les besoins des autres avant les siens

Quand on a eu une éducation très stricte où on a été complètement sous le regard de l’autre qui validait si ce que nous faisions était bien ou pas bien, on était complètement déconnecté de nous pour s’intéresser à ce qui se passait à l’extérieur : maman n’est pas contente, je n’ai pas fait ce qu’il faut, ça ça fâche, ça ça contrarie, je me fais gronder, … Ce qui fait qu’on ne sait plus être connecté à soi-même et à ses besoins, à ses ressentis, à ses envies, à ce qu’on aime et à ce qu’on n’aime pas. On finit par être complètement coupé de soi. Résultat on est complètement centré sur l’autre et sur ses besoins. On sait très bien anticiper les besoins de quelqu’un d’autre, ou en tout cas essayer de les détecter, mais on ne sait plus le faire pour nous. Résultat on finit par être plus soucieux du regard des autres que de son propre regard à soi. Et ça n’est jamais une bonne chose. Puisque comment être heureux si je ne m’occupe pas de moi-même ? Donc si je bafoue mes propres besoins, je ne peux pas être à l’écoute de ceux des autres. Je crois que je peux le faire. Mais en réalité je le fais forcément mal puisque moi-même je suis en carence et en déficit de tout ça.

Rester sur ses angoisses

A force d’avoir été sur le qui-vive, on finit à l’âge adulte par rester sur ces énergies d’angoisse de ce qui va pouvoir arriver. Avec une éducation trop stricte on était toujours à se demander ce que l’on pouvait faire pour obtenir la satisfaction des parents, pour éviter leur courroux, pour éviter parfois même des coups, éviter de se faire gronder. On finit par vivre dans l’anxiété, dans l’angoisse de ce qui peut se passer et, à l’âge adulte, ça peut prendre une plus grande ampleur où tout peut devenir inquiétant et dangereux.

Conclusion

Voici donc ce que peut provoquer une éducation stricte et violente. Parce que même s’il n’y a pas de violence physique, la violence psychologique et verbale et tout aussi dangereuse. Cet état des lieux peut vous montrer à quel point il est important de mettre un petit peu plus de bienveillance et de légèreté dans notre propre éducation. En tant que parent, nous avons ce rôle, cette mission de prendre conscience des implications d’une éducation trop stricte pour pouvoir avoir une éducation différente, ce qui ne veut pas dire laxiste, avec nos propres enfants.