Enfant tyrannique. Comment gérer ?

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J’ai reçu une question de Zelda Maniaque, qui concerne ma vidéo intitulée “Les dangers d’une éducation permissive”.. Voici sa question: “Comment recadrer un enfant de 4 ans devenu tyrannique, qui ne supporte pas la frustration et qui est dans un rapport de pouvoir permanent avec ses parents pour pouvoir faire ce qu’il veut”.

Premier constat : est-ce que les enfants naissent tyrannique ? est-ce que c’est possible ? Alors la réponse est non, on devient tyrannique. Aucun enfant n’arrive tyrannique sur cette terre. 

Certains enfants sont plus difficiles que d’autres

En revanche, certains enfants, il faut bien le reconnaître, sont plus difficiles que d’autres dans le sens où ils ont plus de caractère, ils supportent moins l’autorité. Ils sont plus sensibles à la frustration. Et tout ça vient de leur développement cognitif et émotionnel. Tous les enfants ne se développent pas de la même manière.

Tous les enfants ne se développent pas de la même manière

Effectivement, le développement des enfants varie d’un individu à l’autre. Ils n’atteignent pas tous les mêmes étapes au même moment. Certains commencent à marcher plus tôt, d’autres développent leurs dents à des moments différents, et l’acquisition du langage peut également varier. Il peut y avoir des écarts de plusieurs mois, voire d’une année, entre les enfants. De plus, ce développement cognitif, psychologique et émotionnel est influencé par l’environnement de l’enfant et la manière dont il est soutenu.

Donc, si un enfant ne devient pas tyrannique dès le départ, comment cela se produit-il ? 

Les parents ne savent plus où fixer les limites

Je constate de plus en plus que les parents sont confrontés à la difficulté de trouver le juste équilibre entre une éducation trop permissive et une éducation trop rigide. Est-il nécessaire de revenir aux anciens modèles ? Devrions-nous résoudre les problèmes en donnant des claques à nos enfants, en les punissant ou en leur criant dessus ? Absolument pas. Je ne soutiens pas ce type d’éducation, et j’espère que ceux d’entre vous qui m’écoutent partagent cette vision. Si ce n’est pas le cas, j’espère pouvoir vous faire changer d’avis.

Il est évident que maltraiter un enfant en utilisant la violence physique tout au long de la journée, en le frappant, ne permettra pas de lui faire comprendre réellement la situation. À un certain point, il se soumettra par crainte des représailles, de l’humiliation, des coups et des punitions. Mais est-ce qu’il comprendra véritablement ? Rien n’est moins sûr.

En tant que parents, notre rôle est d’éduquer nos enfants, et nous ne sommes pas leurs amis. Cela signifie que nous devons établir des règles claires et strictes. C’est là que je remarque de plus en plus que les nouveaux parents, y compris moi-même, parfois déçus par un modèle d’éducation qui ne nous a pas satisfait, avons parfois jeté le bébé avec l’eau du bain. Ce n’est pas une bonne chose, car nous avons perdu l’essentiel : instaurer de la discipline, des limites claires et ne pas permettre à l’enfant de faire ce qu’il veut.

L’enfant devient tyrannique dès qu’il ne supporte pas la frustration. Je le constate régulièrement, que ce soit dans les transports, dans la rue ou pendant les vacances. Les parents cherchent tous les moyens possibles pour calmer une crise. Ils utilisent la communication en écoutant attentivement l’enfant et en lui demandant ce qui ne va pas, avec bienveillance. Cependant, l’enfant continue de hurler. Souvent, les parents essaient de détourner son attention ou de remplacer sa frustration en lui offrant quelque chose d’autre, comme un bonbon en rentrant à la maison ou un tour de manège. Cela revient à substituer la frustration. En réalité, toutes ces approches ne sont pas appropriées. On ne peut pas communiquer avec un enfant en pleine crise. Ce n’est pas le moment opportun pour résoudre la situation. 

Je comprends que dans un environnement où d’autres personnes vous jugent, et où certains se permettent de faire des commentaires désobligeants comme « encore une mère qui ne sait pas gérer son enfant » ou « un enfant roi », vous puissiez ressentir de la honte et vous ne vous sentez pas à l’aise. Cependant, il vaut mieux faire face au regard des autres, dont vous n’aurez peut-être plus jamais de nouvelles, même si vous les connaissez. Même si cela se produit à la sortie de l’école, il est préférable de laisser votre enfant pleurer un moment et de faire preuve de patience sans céder. Rappelez-vous que vous-même, vous avez déjà été témoin de ce genre de scènes, où un enfant se roule par terre. Pensez-vous que vous conservez cette information en mémoire ? Après 5 minutes, toutes ces personnes auront oublié ce qui s’est passé. De toute façon, tous les parents du monde sont confrontés à ce type de crises et d’explosions émotionnelles.

Accepter la frustration de son enfant, mais ne pas y répondre

Acceptez que votre enfant puisse ressentir de la frustration, cela ne signifie pas que vous devez immédiatement répondre à cette frustration. L’erreur la plus grave serait de chercher à apaiser cette frustration. Vous avez associé les crises à la tristesse et au malheur, mais il est temps d’oublier ces idées préconçues. Un enfant en pleine crise n’est pas nécessairement malheureux, il est simplement frustré. Acceptez cette frustration, laissez la tempête se calmer, puis établissez des limites claires. Ne cédez pas à toutes les demandes tout le temps, sinon l’enfant sera pris dans une confusion. Il finira par penser que tôt ou tard, vous cédez toujours. C’est ainsi que l’on crée des enfants tyranniques. L’enfant a enregistré et répété à maintes reprises les crises, leurs conséquences et leurs résolutions. Il croit que s’il crie plus fort, plus longtemps, s’il exige davantage et met plus de pression, il obtiendra ce qu’il veut.

C’est pourquoi la situation s’aggrave avec le temps. À un certain point, on finit par céder et l’enfant pousse les limites de plus en plus loin. Ce comportement ne s’arrêtera pas à l’âge de 4 ans, ni même à 6 ans ou à l’adolescence. Au contraire, il peut s’intensifier davantage.

Lorsque l’enfant a vécu beaucoup d’autorité

Une autre raison pour laquelle un enfant peut devenir tyrannique est l’influence excessive des figures d’autorité dans sa vie. Cela signifie qu’il a été conditionné par l’éducation qu’il a reçue. À l’âge de quatre ans, il peut déjà être profondément imprégné si ses parents sont très autoritaires, engagés dans un rapport de force ou très exigeants. L’enfant, par mimétisme, adoptera les mêmes comportements pour obtenir ce qu’il souhaite.

Lorsqu’un parent utilise l’autorité pour obtenir ce qu’il désire, il enseigne à son enfant que pour obtenir ce qu’il veut dans la vie, il suffit d’être autoritaire, de s’opposer, de faire des crises ou de crier, et que cela fonctionnera. Il est donc essentiel de remettre en question notre éducation et notre façon d’interagir avec nos enfants.