Faut-il complimenter son enfant ?

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Alors, votre enfant s’oppose avec force et virulence, la première chose à faire c’est de vous dire que vous n’avez pas la même vision du monde que lui ! On ne peut pas comparer les adultes et les enfants ; ces derniers vivent dans leur monde, leur monde d’enfants. Le fait que votre enfant s’oppose, c’est aussi parce que vous manquez de compréhension par rapport à ce qui se passe dans sa tête. En essayant de comprendre votre enfant et ses oppositions, vous allez constater que vous allez résoudre nombre de ces conflits qui arrivent quotidiennement. Par exemple, quand il ne veut pas mettre son manteau, se brosser les dents ou faire ses devoirs, au lieu d’être dans le rapport de force, demandez-lui pourquoi c’est important pour lui de ne pas mettre son manteau ? Pourquoi c’est important pour lui ou pas important pour lui, d’aller se brosser les dents. En fait, les enfants n’ont pas la même compréhension des choses que nous ! Je vous le dis et le redis, leur cerveau n’est pas capable d’analyser les choses de la même manière qu’un adulte. Or, nous, c’est ce que nous croyons, surtout quand ils commencent à grandir, vers 4 ou 5 ans, que le langage est bien développé, que l’on peut interagir avec eux de manière assez fluide, on se dit que l’on a un petit d’homme en face de nous qui nous comprend et qui est capable de raisonner, mais en fait, pas du tout ! Pas au point que nous l’imaginons en tout cas. Ils sont capables de plein de choses formidables, mais pas de tout. Il se peut donc que parfois votre enfant ne voie aucun intérêt à aller se brosser les dents. C’est comme si vous, on vous demandait de faire un truc absurde et que vous soyez obligé de le faire, vous allez tout le temps oublier parce que cela n’a pas de sens et pas d’intérêt pour vous. Alors, les caries, bien sûr, vous allez me dire que vous avez dit à votre enfant qu’il allait avoir des caries, qu’il aurait une bouche qui ne sentirait pas bon, mais, honnêtement, ce n’est pas challengeant pour un enfant ! Si vous lui disiez qu’il n’aurait pas de bonbons ou pas de câlins, ça marcherait peut-être davantage, mais là, on rentre dans le chantage et ce n’est pas ce que l’on veut ! 

Pour votre enfant, c’est absurde, il s’est déjà brossé les dents, il ne voit pas l’intérêt de mettre son manteau ; pour lui, c’est ok, on peut aussi sortir sans manteau. C’est comme quand les filles veulent mettre une robe d’été en plein hiver, le froid c’est abstrait ; bien sûr qu’ils savent et qu’ils sentent, mais, ils sont beaucoup moins sensibles que nous, ils ne parlent pas tellement du temps qu’il fait, ils n’expriment pas souvent qu’ils ont froid ou chaud ; ils vivent dans leur monde à eux, leur monde d’enfant et c’est important d’aller chercher le pourquoi. Il sera plus facile pour vous ensuite, de dire votre pourquoi à vous. 

Pourquoi voulez-vous qu’il mette son manteau ? Il y a des moments où il faut savoir lâcher prise or, il y a beaucoup de parents qui ne sont pas capables de le faire. Votre enfant veut sortir sans manteau ? Qu’à cela ne tienne, on sort sans le manteau ! Vous prenez quand même le manteau avec vous, vous lui dites : « ok, on ne met pas le manteau, moi, je pense que tu auras froid, mais peut-être qu’il est mieux que tu t’en rendes compte par toi-même ». Quand votre enfant va avoir froid, ne vous inquiétez pas, il va être bien content de mettre son manteau, mais au moins, il aura compris le sens de votre demande. Il y a comme ça des situations conflictuelles qui reviennent régulièrement, essayez de les anticiper en amont ; vous les connaissez ces situations, vous savez que tous les matins, par exemple, on va galérer avec les chaussures, alors, trouvez une alternative, vous pouvez proposer des choix en disant : « écoute mon Loulou, les chaussures bleues ou les baskets ce matin ? » Et s’il ne veut toujours pas mettre ses chaussures, vous lui dites : « tu veux y aller en chaussettes à l’école, ok, on y va » ! Une fois encore, vous prenez les baskets dans votre sac et vous le laissez marcher en ayant pris soin de prendre avec vous une paire de chaussettes de rechanges. Quand il va avoir mal aux pieds, ne vous inquiétez pas, il ne va pas vouloir affronter le regard des autres à l’école, sans chaussures. Si c’est le cas, ce n’est pas grave, jouez le jeu avec la maîtresse en disant qu’il ne veut pas. Cela n’arrivera pas, ils vont rarement jusque-là, souvent ils rentrent dans un rapport de forces dans lequel le parent lui-même, les a mis. Comme il sent que pour vous il y a une résistance du style : « tu vas faire ce que je dis » ! Il se met dans le même mode que vous, c’est-à-dire « pot de terre contre pot de fer » ! 

À partir du moment où vous allez lâcher la pression, où il va se rendre compte que cela n’a pas trop d’importance, eh bien, rappelez-vous, c’est une phrase que je dis souvent : « le spectacle s’arrête quand les spectateurs s’en vont » ! Je me souviens qu’une de mes filles à qui je demandais de se brosser les dents et où j’avais cherché à comprendre pourquoi c’était uniquement le soir, elle m’avait  répondu un truc évident pour elle, mais pas pour moi : « mais je les ai lavées ce matin, elles sont déjà propres » ! Pour ma fille, comme on se lave le corps une seule fois par jour, pourquoi devrait-on laver les dents plusieurs fois ? Dans sa logique, elle ne comprenait pas. Il a fallu que je lui explique qu’à chaque fois que l’on mange, il y a des aliments qui rentrent et restent dans les dents, et qu’il fallait avoir les dents propres parce que cela pouvait faire des microbes et ceux-ci fabriquaient des caries, que les caries c’était comme de petites perceuses qui faisaient des trous dans les dents et que cela faisait très, très, mal quand elles étaient trouées, qu’on était obligé d’aller chez le dentiste et qu’en plus, la petite souris n’aimait pas trop les dents cariées. Cela a suffi pour qu’elle se brosse les dents parce qu’enfin, on a pu répondre à sa vraie interrogation à elle, plutôt que de lui dire, sans explication : « brosse-toi les dents, brosse-toi les dents ». Elle ne voyait pas de sens à ça, puisque pour elle, c’était déjà fait. Moi, je n’avais pas sa vision du monde, qui était : « je l’ai déjà fait » ! De cette manière, j’ai pu exprimer et lui donner des réponses, par rapport à sa vision à elle.