Comment surmonter la perte d’un être cher ?

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Comment surmonter la perte d’un être cher ? C’est une question qu’on me pose souvent, moi qui dis que la fatalité n’existe pas, que l’on peut rebondir malgré les épreuves. J’ai souvent des personnes qui me disent : « oui, mais la perte d’un enfant, comment peut-on s’en remettre ? On comprend qu’on puisse se remettre de la perte d’un emploi, d’une maladie, d’un cambriolage, une banqueroute financière, mais comment surmonter le décès d’un être cher ? » 

Alors effectivement moi, je n’ai pas vécu cette situation. Il m’est donc difficile d’utiliser ma propre expérience. En revanche, je sais que d’autres personnes qui ont pu traverser exactement la même chose ont pu transcender cela. En tout cas, surmonter cette épreuve. C’est pour cela que j’aimerai vous parler de deux personnes qui toutes deux ont écrit un livre.

La première, c’est Anne-Marie Revol qui est une journaliste, qui avait travaillé notamment au figaro et qui un jour est partie avec son mari en vacances en Grèce, je crois. Elle a laissé ses deux petites filles à ses parents dans la Drôme. Ces deux petites filles avaient deux ans et demi et 16 mois, de toutes petites filles et dans la nuit, un incendie s’est déclaré et les petites filles sont mortes toutes les deux. Quand elle est rentrée pour venir les récupérer, elle a appris quasiment à la radio le décès de ses enfants. Donc comment on se remet de la perte de ses enfants ? 

Anne-Marie Revol a écrit un livre qui est absolument fantastique, qui s’appelle : « Nos étoiles ont filé » dans lequel elle raconte justement ce parcours de résilience, ce parcours de deuil, ce parcours de mère, de parent. Comment fait-on pour vivre après tout cela ? Parce que ce qui se passe quand on perd un enfant, je crois que comme n’importe quelles autres épreuves, cela dépend toujours de ce que l’on fait avec ce qui nous arrive. 

Alors attention encore une fois, je ne cherche pas à minimiser ce qui se passe. J’ai trois enfants et je peux parfaitement m’imaginer la détresse dans laquelle je pourrais me trouver si demain un de mes enfants devait me survivre. C’est absolument indescriptible comme douleur. Cela, c’est évident.

Maintenant, la souffrance c’est la souffrance. La tristesse va persister. Mais la souffrance, on peut s’en défaire et ce n’est pas parce qu’on a perdu nos enfants que notre vie à nous s’arrête. Comment honorer justement leur existence auprès de nous si c’est pour être malheureux après ? 

Si vous deviez partir avant les gens que vous aimez, est-ce que vous aimeriez qu’ils souffrent et que leur vie s’arrête justement parce que la vôtre s’est arrêtée et que la leur s’arrête en même temps. Non, ce n’est pas ce que vous voudriez pour eux. Donc, ce n’est certainement pas ce qu’ils voudraient. Ils n’aimeraient pas s’ils pouvaient vous voir, savoir que leur décès vous a causé autant de peines et autant de tourments. 

Alors bien évidemment, il faut faire son deuil. Il faut une phase d’acceptation, de deuil pour tourner la page. Mais à un moment, il va falloir sortir de cet épisode de deuil parce que sinon on va soi-même être mort. Alors pas une mort physique, mais une mort psychologique où on va être dans une spirale infernale qui peut nous entraîner jusqu’à une dépression et jusqu’à même pouvoir aller les rejoindre nous aussi dans cet au-delà. 

Est-ce que c’est vraiment comme cela qu’on peut surmonter l’échec ? Je ne crois pas, je pense qu’il y a une autre voie. Elle n’est pas facile certes, mais elle existe. Essayer de trouver peut-être du sens à tout cela.

Anne-Marie Revol dans son livre raconte bien ce parcours qu’elle a dû faire. Elle dit une phrase qui est poignante, elle dit : « parfois j’ai honte d’être aussi solide. » Pourquoi ? Parce que quand on perd quelqu’un surtout ses enfants, on nourrit de la culpabilité. Mais la première chose qui fait qu’on reste malheureux, c’est qu’on n’accepte pas ce décès. On se dit : « pourquoi moi et pourquoi pas les autres ? Pourquoi cela m’arrive à moi ? Ce n’est pas juste. »  Ce sont ces pensées d’injustice qui font qu’on est profondément malheureux et qu’on broie du noir toute la journée. 

La deuxième, c’est la culpabilité. Même si on ne pouvait rien faire et il est évident par exemple qu’elle ne pouvait rien faire, je suis sûr qu’elle a nourri énormément de culpabilité. Je n’aurais pas dû partir. Je n’aurais pas dû les laisser. J’aurais dû mieux les protéger. Même quand c’est une maladie ou un accident qui emporte nos enfants, on se dit qu’on aurait pu faire quelque chose.

La réalité, c’est que c’est faux. Nous n’aurions rien pu faire. Nous ne pouvons pas éviter l’inévitable. Donc, cela ne sert à rien de se torturer et de s'empêcher d’être heureux justement parce qu’on veut se punir. En fait, c’est cela aussi qui empêche de surmonter l’épreuve. C’est qu’on veut se punir, se punir de ne pas avoir réussi à faire quelque chose et à empêcher l’inévitable.

La deuxième personne dont je voudrais vous parler qui m’a vraiment beaucoup inspiré. Pour ceux qui me suivent, vous savez que j’ai énormément lu les histoires tragiques des autres parce que cela m’aidait à supporter mon quotidien. Donc l’autre histoire, c’est celle de Martin Gray. Martin Gray est aujourd’hui décédé. Cet homme naît en 1922 en Pologne à Varsovie. Il est juif. 

En septembre 1939, l’Allemagne nazie va envahir la Pologne. Toute sa famille et lui vont être emmenés au camp de Treblinka. Dans ce camp, il va avoir à faire face à des deuils importants, celui de sa mère et de ses frères. Plus tard, il rejoint son père dans la résistance militaire. Et là encore, il va avoir à faire face à un deuil terrible. Il va voir son père se faire assassiner par balles sous ses yeux.

La guerre va se terminer. En 1947, Martin Gray veut tourner la page de ce passé très douloureux et il quitte la Pologne pour aller aux États-Unis. Il s’installe aux États-Unis et en 1959, il rencontre une jeune femme dont il tombe éperdument amoureux, Dina. Avec Dina, ils se marient. En 1960, ils s’installent dans le Var, une région du sud de la France et ils forment leur famille. Ils vont avoir tous les deux quatre enfants. Puis, ils coulent des jours heureux sous le soleil de Provence.

Or en 1970 alors que Martin Gray est absent, sa femme et ses enfants vont faire une promenade en forêt. La forêt va prendre feu et dans cet incendie vont périr le même jour sa femme et ses quatre enfants. Après avoir perdu son père et ses frères, après avoir perdu sa mère, après avoir perdu sa femme et ses quatre enfants, on est en droit de se demander : mais comment on peut survivre à cela ? Comment on peut faire face, face à cette espèce d’acharnement et des coups de la vie qui n’ont cessé de s’abattre sur lui ? 

Bien évidemment, Martin Gray aura envie de mourir lui aussi à ce moment-là, mais il va faire face. Il a créé une fondation qu’il va appeler : Dina « Un arbre un enfant. » Cela veut tout dire. Surtout, il va se remettre de ces deuils.

Max Gallo va lui prêter sa plume pour raconter cette histoire. Cette histoire, c’est un livre qui s’appelle : « Au nom de tous les miens. » Je vous recommande donc la lecture. Vous retrouverez tous les liens en barre d’info tout de cette vidéo. Donc Martin Gray va se reconstruire. Il aura d’autres enfants, cinq, je crois, des années plus tard. Il est décédé en 2016 à l’âge de 94 ans. 

Ce parcours est remarquable. C’est un parcours de résilience, un parcours dans lequel il décrit comment on fait face à tout cela. Alors, vous qui m’écoutez aujourd’hui, peut-être que vous avez perdu vous aussi des enfants, des personnes qui vous étaient chers et que vous êtes resté collé à cette souffrance parce que peut-être comme je le disais, il y a un manque d’acceptation et beaucoup trop de culpabilité dans votre cœur. 

Alors moi, je vous invite à faire un pas de côté. Cela ne vous ramènera pas les personnes que vous aimez. Mais pour honorer leur mémoire, rechercher quel sens vous pouvez donner à ces deuils et comment vous pouvez honorer la mémoire de vos disparus ? J’espère du fond du cœur que cette vidéo vous aura aidé et vous aura permis de faire peut-être un petit pas de côté.

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