La blessure de trahison

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Dans le cadre des blessures émotionnelles, nous allons nous pencher aujourd’hui, sur la blessure de trahison. 

Si vous n’avez pas encore pris connaissance de ce que sont les blessures émotionnelles, de leur implication et de la manière dont elles se forment, je vous invite à aller voir sur mon site les vidéos qui traitent de ce sujet.

Nous avons vu précédemment la blessure d’abandon et la blessure de rejet.

Les personnes qui ont ressenti dans leur enfance cette blessure de trahison sont des personnes qui ne se sentaient pas en sécurité lorsqu’elles étaient petites.

Comment peut naître ce sentiment d’insécurité permanente chez un enfant ? C’est bien souvent le fait de parents manipulateurs ou maltraitants, que ce soit physiquement ou verbalement, de parents qui ont trahi leur confiance ou à qui l’enfant ne pouvait pas faire confiance : quand l’enfant confiait un secret et qu’il s’apercevait que toute la famille était au courant, par exemple, ou que les parents le révélaient au cours d’un dîner. 

-Des parents qui surveillaient tous les faits et gestes de l’enfant, qui fouillaient leur chambre, leur cartable ou leurs 

poches, et plus actuel, leur téléphone avec le contenu de leur messagerie. L’enfant dans ce cas ne se sent plus d’intimité, et ne possède plus de vie personnelle ; il n’a plus confiance en ses parents et c’est bien là, la pire des choses, car, cela engendre un sentiment d’insécurité, puisqu’il a besoin de ses parents pour combler ses propres besoins étant trop petit pour s’assumer totalement ! On peut facilement imaginer ce qu’un enfant ressent dans cette situation où il pense qu’il ne peut pas s’en remettre à ses parents et leur faire confiance, pour pouvoir se construire.

-Existe également cette catégorie de parents qui nient les émotions de leur enfant où celui-ci ne peut jamais exprimer ce qu’il ressent ; il sait d’avance qu’il ne lui faut pas pleurer, qu’il ne lui faut pas montrer ses émotions et ses sentiments, sous peine de les voir bafoués, niés, pas reconnus ; ses sentiments sont sous-estimés, voire, dévalorisés ! 

À l’âge adulte, la caractéristique de ces personnes ayant souffert de blessure de trahison, sera la rigidité ; quelle soit morale ou physique d’ailleurs. Ce sont des personnes qui ont bien souvent des vies où l’ordre règne à tous les niveaux, avec des prises de positions difficiles à ébranler et des jugements très péremptoires ! Elles sont accrochées à leurs convictions, ne veulent pas en changer, cela réduit la possibilité d’ouverture d’esprit, de souplesse de celui-ci. Elles ont besoin de rallier les autres à leurs convictions à leurs prises de position, elles ne peuvent pas faire autrement, c’est comme si un changement dans ces convictions allait ébranler et mettre en danger tout l’édifice qu’elles ont mis en place pour rendre vivable cette blessure de trahison. Si on ne les suit pas, cela les fait terriblement souffrir, elles ont le sentiment qu’on ne leur fait pas confiance, cela les renvoie à leur enfance, car la confiance est le point crucial chez les personnes qui souffrent de cette blessure de trahison. 

Ce sont des personnes qui vont rechercher en permanence la confiance des autres, si elles n’y réussissent pas, elles vont se retrouver alors dans le rôle de ce qu’elles exècrent le plus, c’est-à-dire les gens à qui l’on ne peut pas faire confiance !

Ces personnes sont des personnes très sensibles, mais elles ne peuvent pas le montrer. Elles ravalent leurs larmes, leurs émotions, elles ne peuvent pas montrer lorsqu’elles sont touchées si quelqu’un leur fait une crasse, quand elles traversent des périodes noires, des malheurs, elles donnent l’impression de rebondir, là où à leur place nous aurions été anéantis, on a l’impression qu’elles, elles font face sans problème, alors qu’à l’intérieur elles sont très affectées, bouleversées, mais, la peur de dévoiler leur vulnérabilité leur fait adopter une attitude de courage et de distance par rapport aux événements qu’elles traversent.

Ne jamais perdre de vue lorsqu’on est face à une personne souffrant de la blessure de trahison, même si l’on a une impression d’indifférence, de froideur, de sa part, que l’enfant qui est en elle n’a pas pu exprimer ses émotions qui étaient jugulées et niées par ses parents, qui n’ont pas accueilli ses sentiments, ne les ont pas valorisés, donc, si elle montre la moindre émotion, le moindre sentiment, elle va avoir l’impression de devenir très vulnérable. Le maître mot de ses parents, c’était d’être fort, de faire face, de ne pas se plaindre, et elle, elle s’est construite sur ce schéma ; quand je dis elle, c’est la personne, homme ou femme.

Sa construction est basée sur : « je ne peux faire confiance à personne, je ne peux compter que sur moi, montrer mes émotions équivaut à de la faiblesse, si je me montre vulnérable, on va de nouveau me faire du mal ». Autant de barrières qui ne servent à rien, mais qui sont essentielles pour elle ; pourtant, ce n’est pas le blindage qui préserve des personnes malveillantes, au contraire, cela les attire ! 

Je l’explique dans la vidéo sur les blessures émotionnelles, cette blessure attire comme un aimant ceux qui vibrent à ce que la personne renvoie.

Les personnes souffrant de la blessure de trahison sont des « perfectionnistes » ! Le perfectionnisme révèle une blessure de trahison ! Pourquoi ? Parce que le perfectionnisme renvoie à la performance. 

Les personnes ne se sentaient pas à la hauteur dans leur enfance, elles ont contrebalancé ce sentiment en se demandant beaucoup, en se voulant irréprochables et en faisant tout pour le devenir ! Une manière d’obtenir la confiance des autres, et de donner une image de bonne personne. De ce fait, leur but est la performance. Ce sont des personnes qui réussissent très souvent dans leur vie professionnelle, elles sont poussées par ce moteur d’envoyer aux autres cette image de perfection et de valorisation d’elles-mêmes, d’où ce perfectionnisme où il faut toujours faire mieux, donner le meilleur à voir, que ce soit physiquement ou moralement, perfectionnisme dans tout ce qu’elles font ! Que ce soit pour l’éducation de leurs enfants et de la manière dont elles mènent leur vie. 

Leurs croyances : « on me fait toujours du mal, je ne peux faire confiance à personne, je peux être blessé par les autres, donc, je me méfie en permanence ».

La peur, c’est de se sentir en insécurité dans une situation où elle ne pourrait pas faire confiance ou, l’inverse, qu’on ne pourrait pas lui faire confiance.

Sa plus grande émotion est la colère ! Ces personnes peuvent partir au quart de tour quand elles se sentent en danger, en insécurité, si elles ont l’impression qu’on ne leur fait pas confiance quand elles affirment des positions, des points de vue.

Lorsqu’on veut entrouvrir leur organisation perfectionniste, elles peuvent réagir avec beaucoup de violence, même si, bien souvent, ce ne sont pas forcément des personnes violentes au niveau physique, cela peut bien sûr, mais pas obligatoirement. En revanche, verbalement, elles se mettent en colère, pour s’affirmer en réalité, car ce ne sont pas des personnes qui font des crises, nous verrons que la colère se retrouve dans la blessure d’injustice, mais de manière différente. Toutefois, ce sont des personnes qui s’affirment, qui montent vite le ton pour convaincre et asseoir une certaine autorité.

Le besoin essentiel de ces personnes-là, c’est « La liberté » ! Elles ne peuvent pas se sentir enfermées dans un quelconque asservissement, elles veulent se sentir libres, de faire ou d’agir, d’aller où elles le veulent, libres dans leurs pensées ; ayant eu des parents manipulateurs ou dirigistes, qui contrôlaient tout, elles ne supportent pas qu’on veuille les diriger, leur imposer ou leur faire découvrir une idée ou une direction, elles vivent ça comme une manipulation.

Leur défi principal, c’est d’accepter de ne pas être parfait ou parfaite ! Ça, c’est leur plus gros défi à affronter parce qu’elles vivent dans ce schéma de perfection, mais elles doivent aussi  accepter leurs émotions sans crainte de devenir vulnérables, ce qui pour elles est un sentiment de faiblesse qui les effraie, de comprendre que la vulnérabilité est une force de toute façon, que ce n’est pas parce qu’elles vont montrer leurs émotions que les autres vont en profiter, au contraire, cela ne peut que les rendre plus humaines et plus accessibles, car, dans la blessure de trahison, on met souvent la barre un peu haute vis-à-vis des autres.

Leur plus grand défi restera tout de même de faire confiance, s’abandonner, lâcher prise, faire confiance aux autres, ce qui va ressembler à un véritable challenge, pour ces personnes. Elles arrivent à faire confiance, elles ont « quelques amis », mais triés sur le volet, elles mettent beaucoup de temps à construire une relation, mais quand la relation est instaurée, c’est durable et solide, elles sont en confiance avec leurs vrais amis, pour autant, il y a toujours au fond une réserve à ne pas trop montrer que l’on pourrait être faible. Dans ce cas, le défi, ce sera de montrer, aux vrais amis, ses faiblesses et sa vulnérabilité !