A quoi sert la colère ?

Pour vous abonner à ma chaîne Youtube, cliquez ici


Alors à quoi cela sert la colère ? Déjà la colère, c’est une émotion au même titre que la tristesse, la peur, le dégoût, la joie. C’est juste une émotion. Elle est nécessaire. Elle a sa raison d’être et vous allez voir dans cette vidéo à quoi elle sert, comment on peut la gérer et comment on peut bien vivre ses colères.

Parce que oui, les colères sont utiles. La colère, c’est d’abord et avant tout une réaction primitive par rapport à un évènement. En fait la colère, cela vient indiquer une frustration. Quand on avait une attente par rapport à quelque chose et que cela ne va pas se passer comme on l’avait imaginé, alors on va se mettre en colère. Je vous donne un exemple : Votre enfant ne veut pas mettre ses chaussures alors que vous aviez décidé que c’était le moment de partir. Vous allez être en retard et donc, vous allez vous mettre en colère parce que ce que vous vouliez, vous n’arrivez pas à l’avoir.

Autre chose, vous attendez votre partenaire car vous avez rendez-vous pour aller dîner. Vous vous réjouissez de ce moment. Vous êtes heureuse comme tout. Puis au bout d’une demi-heure, il n’est toujours pas là. Et là, vous vous mettez en colère. En tout cas, vous ressentez de la colère parce que vous aviez une attente, c’est qu’il vienne à l’heure, qu’il ne vous gâche pas votre soirée, qu’il ne vous gâche pas votre plaisir. Et donc, cela ne se passe pas comme vous l’auriez voulu.

En fait à chaque fois que la situation ne se passe pas comme vous vous auriez aimé qu’elle se passe, quand vous avez une attente par rapport à quelque chose et que vous n’arrivez pas à y accéder, la colère se met en place. Pour indiquer quoi ? Pas du tout qu’il y a une attente qui n’est pas là, mais simplement qu’il y a un besoin que vous avez là, très profond, qui n’est pas comblé.

En fait souvent quand on se met en colère, on rentre dans la colère. Je reprends l’exemple du partenaire qu’on attend et qui est en retard. En fait, pendant que l’on attend et pendant qu’il met du temps à venir, pendant tout ce temps-là, qu’est-ce qu’il va se passer ? On va commencer à ruminer et à faire tourner un moulin dans sa tête : « Il se moque de moi. C’est toujours la même chose. Il pourrait au moins appeler. J’en étais sûre… » Enfin, je vous épargne la liste des litanies. Vous savez bien ce que c’est. Je pense qu’on a tous un jour vécu cela.

Donc, cette espèce de voix qui se met en route ne fait qu’alimenter le feu de la colère. Ce qui vous met d’autant plus en colère, c’est de continuer à alimenter la colère comme on alimente un feu et donc à lui donner de la consistance. Qu’est-ce qu’il va se passer ? La colère, elle va grandir. Elle va grandir. Elle va grandir. Et quand votre partenaire va enfin arriver, à votre avis qu’est-ce qu’il va se passer ?

Moi, je dis qu’il va se passer que je n’aimerais pas être à sa place du tout, parce que on va se jeter sur lui. Toute cette colère qu’on aura emmagasinée à l’intérieur de nous, c’est très douloureux de vivre avec cela. On n’est pas bien. Donc, un des moyens d’évacuer la colère, c’est de la déposer sur l’autre. Ou alors, il y a deux écoles, on va contenir toute cette colère puis on va faire la tête. Puis quand il va arriver, il va dire : « cela n’a pas l’air d’aller ? » On va répondre : « mais si, cela va très bien ! »

Et voilà, on ne va pas oser le dire, on va la refouler. Mais à l’intérieur de soi, on va continuer à être dévasté. Et en réalité oui qu’est-ce qu’il faut faire ? Qu’est-ce qu’il faut faire justement au lieu d’attendre que ce moulin se mette en route et à l’alimenter ? Ce qu’il faudrait faire, c’est prendre conscience qu’en fait la colère c’est juste comme une sonnette d’alarme. Elle ne sert qu’à cela en fait, elle sert à dire : « eh ho ! Réveille-toi ! Un de tes besoins n’est pas comblé. » et de venir chercher en fait qu’est-ce que cela cache au fond ? Qu’est-ce que vous vouliez ?

Alors, on reprend l’histoire du partenaire. Vous, ce que vous vouliez, c’était de passer une soirée magique. Vous aviez élaboré des plans dans votre tête. Vous vous étiez imaginé quand il allait arriver que vous alliez vous jeter dans ses bras, que vous alliez passer la soirée main dans la main, que vous alliez passer un bon moment les yeux dans les yeux et que cela allait être formidable.

Or, le fait qu’il arrive en retard, cela gâche votre plaisir et vous vous aviez besoin peut-être à ce moment-là, de respect parce que vous traduisez le fait qu’il soit en retard comme un manque de respect pour vous : «  Il se moque de moi ». Ou alors comme un manque d’intérêt : « il ne m’aime pas parce que s’il m’aimait, il me préviendrait ou il donnerait autant d’importance à ce rendez-vous que moi j’en donne ». Donc vous voyez, il y a quelque chose que vous vous dites et ce quelque chose, c’est cela qui vous rend profondément malheureux et en colère.

Parce que derrière la colère en fait se cache une autre émotion, c’est la tristesse. Mais comme vous ne voulez pas reconnaître que vous êtes triste parce que vous n’avez pas été chercher ce besoin non comblé et parce que c’est un mécanisme souvent que vous avez mis en place depuis très longtemps, vous ne voyez pas que vous êtes triste.

Et en réalité ce que vous aimeriez dire à votre partenaire quand il arrive, c’est : « tu sais, j’étais tellement triste de voir que tu étais en retard. Je me faisais une joie tellement énorme de passer cette soirée avec toi que cela m’a gâché mon plaisir. » C’est cela qu’on aurait envie de dire et c’est cela qu’il faudrait dire. Parce qu’ainsi cela permettrait de ne pas jeter sa colère au visage de l’autre. Parce qu’encore une fois se mettre en colère, c’est plutôt sain. Encore une fois, c’est un indicateur qui vient nous parler de nous et jamais de l’autre d’ailleurs, toujours de nous. 

Mais, ce qui n’est pas sain, j’ai envie de dire, c’est de déposer la colère sur l’autre, c’est de la transformer en quelque chose qui va de toute façon finir par se retourner contre nous, sous forme de culpabilité parce que quand on aura vidé son sac, ou quand on se sera bien énervé avec son partenaire et qu’on va passer la soirée au restaurant en se regardant en chiens de faïence, à qui a-t-on a gâché la fête ? À tous les deux, donc à soi aussi. Et, ce n’est constructif pour personne. Et donc, cela peut nourrir après beaucoup de culpabilité qui va elle-même  nourrir cette colère qui rejaillira une autre fois.

Et c’est là que l’on doit vraiment tous apprendre à gérer nos colères, surtout quand on a tendance à les déposer sur les autres. Même quand on a tendance à ne pas savoir les exprimer et à les garder en nous parce que dans ces cas-là, ce n’est plus contre les autres qu’elles se retournent, mais c’est contre soi et elles se transforment en maladie, des mal-à-dire avec des mots qui vont se traduire par d’autres maux. Donc, c’est très important de savoir libérer cette colère et de la libérer sainement.

Et pour cela, il faut apprendre à mieux se connaître et à mieux communiquer parce qu’encore une fois la colère, c’est un petit peu comme quelqu’un qui viendrait frapper à la porte et que vous vous lui claquez la porte au nez. Alors, il revient par la fenêtre. Et cette personne, elle sait que vous êtes là dans la maison et elle veut vous donner son message et vous, vous ne voulez pas l’écouter. Et la seule chose que vous savez faire, c’est la repousser le plus loin possible en la jetant sur quelqu’un.