Surmonter ses peurs
La peur est une émotion primaire fondamentale. Sans elle, nul doute que l’espèce se serait déjà éteinte depuis des millénaires ! C’est bien la peur ressentie face aux dangers qui nous pousse à mettre en place des stratégies pour nous protéger et pour protéger nos proches.
… Mais quand la peur nous envahit au quotidien, les enjeux sont différents. Beaucoup de personnes sont aujourd’hui paralysées par la peur. Celle-ci les empêche d’affronter des situations nouvelles, et de mettre en place des changements bénéfiques dans leur vie. Comment faire dans ce cas? Comment réagir lorsque la peur nous paralyse ? Peut-on surmonter ses peurs ?
Tout le monde peut apprendre à surmonter ses peurs. En comprenant la peur et ses mécanismes, il est même possible d’en faire une alliée durable… Peut-être le meilleur qui soit.
Qu’est-ce que la peur ?
Pour parvenir à surmonter sa peur et la dompter, il faut avant tout essayer de la comprendre. En comprenant les mécanismes de la peur, il est beaucoup plus facile de s’en affranchir et de l’observer avec détachement et bienveillance.
La peur est une émotion primaire, une réaction neurologique et physiologique totalement normale et saine. Tout se passe au niveau de l’amygdale. Face à une situation perçue comme potentiellement dangereuse par le cerveau archaïque, l’amygdale s’active afin de permettre au corps de réagir rapidement et efficacement. Elle produit alors des hormones, notamment de l’adrénaline dans ce seul but : tremblements, rythme cardiaque et respiration qui s’accélèrent, pupilles qui se dilatent… Autant de signaux qui prouvent que notre corps est alerte, et prêt à faire face.
Avoir peur de la peur
Chez les personnes envahies par la peur et paralysées par cette émotion, on rencontre un mécanisme récurrent : la peur de la peur. Bien souvent, ce qui nous paralyse n’est pas réellement la peur qui nous assaille, encore moins la situation à laquelle nous devons faire face… mais bien plutôt la peur de notre propre peur !
Face à une situation, réelle ou imaginaire, l’amygdale se met en branle afin de permettre au corps et à l’esprit de réagir efficacement. Comme nous l’avons vu, ce processus est normal et bénéfique.
Nous vivons dans une société où les émotions perçues comme négatives sont rejetées en bloc et condamnées… Il n’est pas surprenant de voir ces dysfonctionnements se multiplier, et ce type de souffrances s’accroître. Tristesse, peur, colère… Il est grand temps de réhabiliter toutes les émotions et d’apprendre à les vivre de la bonne manière !
Apprivoiser sa peur
Pour contrer ces mécanismes d’anxiété généralisée et d’attaques de panique, la première chose à faire est donc d’accepter la peur en changeant radicalement de point de vue. Ne l’oubliez jamais : la peur n’est pas une ennemie, au contraire ! La peur est une réaction vitale d’une puissance et d’une efficacité incroyable.
Une étude récente a d’ailleurs montré que les personnes les plus efficaces dans les situations stressantes mettaient simplement un autre nom derrière ce que l’on nomme communément la peur : adrénaline, excitation, énergie… Ce simple changement de point de vue leur permet de surfer sur leur peur d’une manière particulièrement grisante et agréable.
La peur : un signal de première importance
Il y a une deuxième chose importante à garder en tête lorsque l’on apprend à surmonter et à apprivoiser sa peur. Bien souvent, la peur face à une situation pousse à fuir. Cela serait adapté face à une situation simplement dangereuse. Avoir peur face à un serpent ou un incendie nous apporte l’énergie nécessaire pour fuir. Cela est adapté, et il n’y a rien à redire à cette mécanique.
Mais la peur, notamment dans les situations sociales, montre généralement notre intérêt pour une chose et son importance dans notre vie. En écoutant votre cœur, vous ferez bientôt la différence entre ces deux types de peur. Vous constaterez que, bien souvent, une forte peur montre simplement notre envie profonde de surmonter la situation et de donner le meilleur de nous-mêmes.
Quand le corps ne réagit pas à un événement, le cœur n’est pas présent. Quand, au contraire, une émotion se fait sentir, cela prouve à quel point notre être est présent à ce qui se passe, à quel point l’enjeu est important, et à quel point tout ceci compte pour nous.
Comme toutes les émotions, la peur ne doit jamais être rejetée. La peur doit être entendue, comprise et accompagnée. Lorsque l’on a appris à apprivoiser sa peur, la peur de la peur disparaît. Il n’y a plus alors qu’une énergie incroyable, une confiance en ses capacités, et la conviction que ce que l’on ressent est juste et nécessaire.
Alors, la scission interne n’existe plus. Il n’y a plus une personne séparée de sa peur et voulant s’en écarter. Il ne reste qu’une formidable envie de vivre et de répondre de tout son être à l’instant présent.
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