Que faire lorsque vos enfants se disputent et frappent ou se battent ?
Est-ce que vos enfants se battent, chahutent, se tapent dessus, se disent des horreurs, se tirent les cheveux ; la réponse est sans doute oui si vous me regardez.
Ces comportements de nos enfants souvent, ça vient réveiller chez nous des vieux souvenirs de notre propre enfance et c’est pour ça que pour certains d’entre vous, c’est absolument insupportable. Si c’est votre cas, vous avez sans doute des choses à régler avec votre passé. Mais toujours est-il, on peut apprendre à gérer l’agressivité de nos enfants et c’est ce que je me propose de vous expliquer dans cette vidéo.
Tout d’abord, dédramatisons la situation. Si vos enfants se disputent, c’est normal. Voilà ! Ça vous arrive aussi sans doute avec votre mari, ça vous arrive peut-être avec d’autres gens ; en tout cas voilà, se disputer, ne pas être d’accord, avoir des conflits d’opinion et de territoire, eh bien, ça arrive. Ça arrive chez les enfants, ça arrive chez tout le monde, c’est humain.
Déjà la première chose à faire, c’est d’accepter les situations quand elle se passe. Alors maintenant, on va voir les choses à faire et à ne pas faire. La première chose à ne surtout pas faire lorsque vos deux enfants se sont tapés dessus, en tout cas, il y en a souvent un qui tape sur l’autre. Au bout d’un moment, il apprend tellement bien à l’autre à taper que les deux finissent par se taper dessus, mais ça commence souvent par un qui a des gestes un peu plus violents que l’autre. En tout cas qui se montre plus violent que l’autre.
Donc la première chose à ne pas faire, c’est à prendre parti. Même si vous avez vu ce qui s’est passé, même s’il est évident que Paul s’est montré injuste envers Jacques et que c’est lui qui a tapé. Vous l’avez vu, c’est sûr ; ça ne se fait pas et en plus l’autre ne lui avait rien fait. Eh bien même dans ces circonstances-là, ne prenez jamais parti. Pourquoi ? Parce que si vous faites, vous induisez qu’il y a un bourreau et donc une victime.
Vous avez installé deux rôles dans votre famille : le bourreau et la victime. Et qu’est-ce qui va se passer ? Le bourreau va devenir de plus en plus bourreau parce que plus vous collez une étiquette à un enfant, plus il va coller à cette étiquette-là. L’autre va être une victime qui va sans arrêt être dans vos pattes pour venir arbitrer. Or, ce que vous voulez, c’est que votre enfant apprenne de lui-même, un à se défendre pour celui qui est tapé et l’autre à contenir ses émotions.
Et pas du tout qu’ils soient en conflit. Ça va créer aussi beaucoup de frustration de la part de celui qui a frappé parce qu’il va se sentir tellement mauvais qu’il va en vouloir à son petit frère ou cette petite sœur en disant : lui il a le beau rôle. Donc ça va lui donner encore plus de haine, de colère ou de ressentiment vis-à-vis de l’autre et donc d’autant plus de raison de lui taper dessus de nouveau.
La seconde chose à ne surtout pas faire, c’est apporter des jugements. Je les dis rapidement tout à l’heure, mais si vous dites à votre enfant : tu es méchant. Voilà. On l’installe dans un schéma de bourreau : tu es méchant, tu n’es pas gentil, tu ne devrais jamais faire ça, ce n’est pas bien de le faire. Ne confondez pas votre enfant et le geste qu’il vient de faire, dissociez les choses. C’est à dire vous pouvez dire : frapper, c’est méchant. Mais pas : tu es méchant. Vous voyez, c’est important qu’ils comprennent que les coups n’ont pas sa place nulle part.
Ne l’associez pas surtout pas à lui, pour ne pas qu’ils se disent : je suis un mauvais enfant et je suis comme ça et je resterai comme ça toute ma vie. Évitez également de le culpabiliser. S’il a fait très mal à son petit frère ou à sa petite sœur, ça se voit. Donc, ce n’est pas la peine de lui dire : tu as vu, elle a un bleu, elle saigne de la tête.
Laissez-le voir les conséquences de ses actes, mais ne le culpabiliser pas parce que je vous assure, il le fera déjà tout seul très bien. C’est humain de se culpabiliser et votre enfant, ne vous inquiétez pas, c’est un petit être humain avec beaucoup d'empathie. Quand il va mesurer les conséquences de ses actes, il va s’en vouloir tout seul déjà suffisamment donc, n’en rajouter pas.
Voyons maintenant les choses à faire. Alors j’ai envie de dire, ça va vous surprendre peut-être que la première est la toute première chose à faire quand vos enfants se disputent eh bien, c’est de ne rien faire, c’est de ne surtout pas intervenir. À moins que vraiment on s’en prenne à l’autre de manière trop violente ou si c’est un tout petit bébé qui ne peut pas défendre du tout et qui vulnérables, voilà. N’intervenez pas, retenez-vous, mordez-vous la langue de dire quoi que ce soit ou d’aller où que ce soit, restez patiente.
Vous allez voir que dans 90% des cas, la situation se résout sans vous. Et sachez aussi que plus vous intervenez, plus vos enfants vont vous prendre à parti : maman il m’a pris mon jouet, maman il ne veut pas faire ça, papa. Ça va être comme ça tout le temps chez vous parce que vous allez avoir ce rôle d’être la personne qui arbitre les situations.
Maintenant très concrètement, je vais vous décrire exactement ce qu’il faut faire. Voilà, Paul a tapé Marie. Donc Paul vient de taper Marie, vous avez vu Paul taper Marie où vous ne l’avez pas vu, peu importe. Si Marie pleure et qu’elle dit qu’on l’a tapée, il y a peu de chances pour que ce ne soit pas vrai. Donc vous allez rejoindre vos enfants, vous allez prendre Marie dans vos bras, vous ne dites rien à l’autre. Vous n’en fait pas des tonnes, s’il a juste poussé comme ça et qu’elle n’est pas effondrée, ce n’est pas la peine de la prendre dans vos bras.
Juste de lui dire : qu’est-ce qui se passe ? Voilà, d’aller chercher à comprendre. Sinon, il faut consoler l’enfant qui a été blessé en lui disant des choses gentilles sur Paul. Par exemple : qu’est-ce qui s’est passé ? Si vous avez vu, vous dites. Si vous n’avez pas vu, vous demandez. Elle va vous dire : il m’a mordu, ou il m’a jeté un jouet à la tête. Puis se dire : ma pauvre chérie ou est-ce que tu as mal ? C’est là que l’autre entende qu’elle a mal. Puis s’il y a une bosse, vous dites : ah oui je sens, il y a une petite bosse, etc.
Comme ça l’autre enregistre les conséquences de ses actes. Puis, vous allez vous mettre en empathie avec Marie pour la consoler en lui disant : mon Dieu, ça a dû te faire mal. J’observe que tu es triste ; Paul, je suis sûr n’a pas voulu te faire aussi mal, il ne s’est pas rendu compte, il n’a pas su à ce moment-là gérer sa frustration et sa colère, donc il l’a déposée sur toi. Mais ce n’est pas contre toi Marie ; Paul t’adore, jamais il ne te ferait une chose pareille.
Quand vous faites ça, qu’est-ce qui se passe ? Déjà, vous enlevez la culpabilité que Paul pourrait avoir contre lui-même. Vous lui montrez que ce n’est pas un monstre et que ce n’est pas anormal de se mettre en colère et de même parfois frapper. Je ne dis pas que c’est bien et que vous devez cautionner. Vous, vous pouvez vous dire que si vous faites ça, c’est comme ça que votre enfant va continuer comme s’il avait votre autorisation.
Eh bien moi, je vous garantis que c’est faux. C’est justement quand vous faites ça que lui, il va avoir envie de s’améliorer. La deuxième chose à faire une fois que Marie a été consolée, c’est de vous tourner vers Paul. Alors moi, je vous conseille de ne pas le faire immédiatement là, mais de convoquer Paul à part. Parce que Paul n’aura peut-être pas nécessairement envie de parler devant Marie.
Donc vous pouvez aller dire à Paul : écoute, j’aimerais qu’on en parle. Chercher à comprendre qu’est-ce qui s’est passé. Voilà, de lui dire : mais qu’est-ce qui s’est passé ? Je ne comprends pas, ça ne te ressemble pas de frapper. Qu’est-ce qui s’est passé ? Comment tu as pu en arriver là ? Donc, Paul va vous raconter : elle ne faisait que de m'embêter, je jouais avec mes camions et elle n’arrêtait pas de les prendre, elle n’arrêtait pas de les prendre.
Je lui ai dit dix fois d’arrêter et elle ne voulait pas arrêter. Et qu’est-ce que tu as ressenti ? Voilà. C’est lui faire parler de son ressenti. Il va vous dire : je me suis senti très en colère, j’étais furieux contre elle. S’il ne trouve pas les mots, dites-lui : tu étais furieux, tu étais en colère, tu avais envie de quoi à ce moment-là. J’avais envie d’en finir, j’avais envie qu’elle quitte cette pièce et qu’elle me laisse tranquille. C’est pour ça que tu l’as tapée.
Une fois que vous aurez bien trouvé ce qui a provoqué ça, c’est de lui dire : et tu penses que c’était la bonne solution ? Est-ce que ça a marché ? La réponse, c’est forcément non. Ce n’est pas ça qui fait quitter une pièce. Votre enfant, c’est bien qu’il analyse. Est-ce que ça a marché et ensuite la phrase ultime c’est : qu’est-ce que tu aurais dû faire ? Vous le laissez surtout, laissez bien des blancs pour qu’ils aient le temps de répondre. Faites-lui confiance, il va trouver les réponses et c’est important que ce soit lui qui les trouve.
Alors si vraiment il n’en trouve pas, vous pouvez l’aider. Mais laissez-le réfléchir et s’il ne trouve pas, vous pouvez lui dire : je te laisse y réfléchir puis si tu as une idée, tu viens m’en parler. Donc qu’est-ce qu’il aurait fallu faire ? Et Paul, il va peut-être vous dire : j’aurais dû quitter la pièce et aller jouer ailleurs. J’aurais peut-être dû t’en parler maman. J’aurais peut-être pu lui prêter un camion et lui dire : tu me le rends, je t’en donne deux, puis tu ne m’embêtes pas parce que là, j’ai besoin d’être tranquille.
Voilà, votre enfant va trouver des solutions ; ça va l’aider à ne plus utiliser la violence. Et surtout à la fin, dernière chose à faire, c’est lui expliquer les conséquences de ses actes et d’être clair sur le fait que ce n’est pas acceptable. Voilà, de lui dire : écoute, j’ai bien entendu tout ce que tu m’as dit Paul et je comprends que ça a été frustrant, que c’était très énervant, que tu as été très en colère à cause de cette situation, mais une chose est sûre les coups et la violence ne sont pas acceptable.
Donc, je compte vraiment sur toi la prochaine fois pour utiliser une autre réponse à tes frustrations. Je suis là pour t’aider si tu en as besoin et je suis sûr que tu vas y arriver. Voilà, bien conforter à la fin.
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